[4,167] (62) Περὶ δὲ τῆς ἀσωτίας καὶ τοῦ βίου Φιλίππου καὶ τῶν ἑταίρων αὐτοῦ ἐν τῇ μθʹ
τῶν ἱστοριῶν ὁ Θεόπομπος (167) τάδε γράφει·
«Φίλιππος ἐπεὶ ἐγκρατὴς πολλῶν ἐγένετο χρημάτων οὐκ ἀνάλωσεν αὐτὰ
ταχέως, ἀλλ´ ἐξέβαλε καὶ ἔρριψε, πάντων ἀνθρώπων κάκιστος ὢν οἰκονόμος
οὐ μόνον αὐτός, ἀλλὰ καὶ οἱ περὶ αὐτόν· ἁπλῶς γὰρ οὐδεὶς αὐτῶν ἠπίστατο
ζῆν ὀρθῶς οὐδὲ σωφρόνως οἰκεῖν οἰκίαν. Τοῦ δ´ αὐτὸς αἴτιος ἦν ἄπληστος καὶ
πολυτελὴς ὤν, προχείρως ἅπαντα ποιῶν καὶ κτώμενος καὶ διδούς. Στρατιώτης
γὰρ ὢν λογίζεσθαι τὰ προσιόντα καὶ τἀναλισκόμενα δι´ ἀσχολίαν οὐκ
ἠδύνατο. (167b) Ἔπειτα δ´ οἱ ἑταῖροι αὐτοῦ ἐκ πολλῶν τόπων ἦσαν
συνερρυηκότες· οἳ μὲν γὰρ ἐξ αὐτῆς τῆς χώρας, οἳ δὲ ἐκ Θετταλίας, οἳ δὲ ἐκ
τῆς ἄλλης Ἑλλάδος, οὐκ ἀριστίνδην ἐξειλεγμένοι, ἀλλ´ εἴ τις ἦν ἐν τοῖς Ἕλλησιν
ἢ τοῖς βαρβάροις λάσταυρος ἢ βδελυρὸς ἢ θρασὺς τὸν τρόπον, οὗτοι σχεδὸν
ἅπαντες εἰς Μακεδονίαν ἀθροισθέντες ἑταῖροι Φιλίππου προσηγορεύοντο. Εἰ
δὲ καὶ μὴ τοιοῦτός τις ὢν ἐληλύθει, ὑπὸ τοῦ βίου καὶ τῆς διαίτης τῆς
Μακεδονικῆς ταχέως ἐκείνοις ὅμοιος ἐγίνετο. (167c) Τὰ μὲν γὰρ οἱ πόλεμοι καὶ
αἱ στρατεῖαι, τὰ δὲ καὶ αἱ πολυτέλειαι θρασεῖς αὐτοὺς εἶναι προετρέποντο καὶ
ζῆν μὴ κοσμίως, ἀλλ´ ἀσώτως καὶ τοῖς λῃσταῖς παραπλησίως.»
(63) Δοῦρις δ´ ἐν ζʹ Μακεδονικῶν περὶ Πασικύπρου λέγων τοῦ ἐν Κύπρῳ
βασιλέως ὅτι ἄσωτος ἦν γράφει καὶ τάδε·
«Ἀλέξανδρος μετὰ τὴν Τύρου πολιορκίαν Πνυταγόραν ἀποστέλλων
ἄλλας τε δωρεὰς ἔδωκε καὶ χωρίον ὃ ᾐτήσατο. Πρότερον δὲ τοῦτο
Πασίκυπρος (ὁ) βασιλεύων ἀπέδοτο δι´ ἀσωτίαν πεντήκοντα ταλάντων
Πυγμαλίωνι τῷ Κιτιεῖ, (167d) ἅμα τὸ χωρίον καὶ τὴν αὑτοῦ βασιλείαν· καὶ
λαβὼν τὰ χρήματα κατεγήρασεν ἐν Ἀμαθοῦντι.»
Τοιοῦτος ἐγένετο καὶ Αἰθίοψ ὁ Κορίνθιος, ὥς φησι Δημήτριος ὁ Σκήψιος, οὗ
μνημονεύει Ἀρχίλοχος. Ὑπὸ φιληδονίας γὰρ καὶ ἀκρασίας καὶ οὗτος μετ´ Ἀρχίου πλέων
εἰς Σικελίαν ὅτ´ ἔμελλεν κτίζειν Συρακούσας τῷ ἑαυτοῦ συσσίτῳ μελιτούττης ἀπέδοτο
τὸν κλῆρον ὃν ἐν Συρακούσαις λαχὼν ἔμελλεν ἕξειν.
(64) «Εἰς τοσοῦτον δ´ ἀσωτίας ἐληλύθει καὶ Δημήτριος ὁ Δημητρίου τοῦ
Φαληρέως ἀπόγονος, (167e) ὥς φησιν Ἡγήσανδρος, ὥστε Ἀρισταγόραν μὲν
ἔχειν τὴν Κορινθίαν ἐρωμένην, ζῆν δὲ πολυτελῶς. Ἀνακαλεσαμένων δ´ αὐτὸν
τῶν Ἀρεοπαγιτῶν καὶ κελευόντων βέλτιον ζῆν, »
« Ἀλλὰ καὶ νῦν, εἶπεν, ἐλευθερίως ζῶ. Καὶ γὰρ ἑταίραν
ἔχω τὴν καλλίστην καὶ ἀδικῶ οὐδένα καὶ πίνω Χῖον οἶνον καὶ
τἄλλ´ ἀρκούντως παρασκευάζομαι, τῶν ἰδίων μου προσόδων
εἰς ταῦτα ἐκποιουσῶν, οὐ καθάπερ ὑμῶν ἔνιοι δεκαζόμενος ζῶ καὶ μοιχεύων. »
(167f) «Καὶ τῶν τὰ τοιαῦτα πραττόντων καὶ ἐπ´ ὀνόματός τινας κατέλεξε.
Ταῦτα δ´ ἀκούσας Ἀντίγονος ὁ βασιλεὺς θεσμοθέτην αὐτὸν κατέστησεν. Τοῖς
δὲ Παναθηναίοις ἵππαρχος ὢν ἰκρίον ἔστησε πρὸς τοῖς Ἑρμαῖς Ἀρισταγόρᾳ
μετεωρότερον τῶν Ἑρμῶν, Ἐλευσῖνί τε μυστηρίων ὄντων ἔθηκεν αὐτῇ θρόνον
παρὰ τὸ ἀνάκτορον, οἰμώξεσθαι φήσας τοὺς κωλύσοντας.»
| [4,167] (62) Théopompe nous donne les détails suivants, dans sa 52e Histoire, sur
l'intempérance et la vie licencieuse de Philippe et de ses amis :
«Philippe, devenu maître de grandes richesses, ne les prodigua pas en peu de
temps; il fit mieux : il les jeta hors de chez lui avec la profusion la plus
absurde, et fut, aussi bien que ses gens, le plus mauvais économe de tous les
hommes. Aucun de ceux qui l'entouraient ne connaissait de vie réglée, ne savait
conduire une maison avec ordre ; et lui seul en fut la cause. D'un côté,
insatiable, de l'autre, immodéré dans ses dépenses, il faisait tout au hasard,
et ne possédait rien que pour le donner. Passant toute sa vie sous les armes,
il n'avait pas plus le temps de compter ses revenus, que de calculer ses
dépenses : (167b) joignons à cela le caractère de ceux qu'il avait pour amis, et
que le hasard avait comme jetés auprès de lui de plusieurs contrées. Les uns
étaient de son pays, les autres de la Thessalie, ceux-là de la Grèce; mais admis
sans choix et sans discernement, et non pour leur mérite. C'étaient des Grecs ou
des étrangers, l'un impudique, l'autre sacrilège, ou d'une effronterie sans
borne. Tels étaient presque tous ceux qui s'étaient réunis en Macédoine sous le
nom d'amis de Philippe, S'ils n'y étaient pas arrivés tels, ils ne tardaient pas
à devenir semblables aux autres, entraînés par la conduite et les usages des
Macédoniens. (167c) D'un côté, les guerres et les expéditions militaires; de
l'autre, les dépenses immodérées les rendaient audacieux, et les autorisaient
tous à vivre sans ordre et dans la débauche, comme de vrais brigands.»
(63) Douris, qui nous présente Pasikyprus, roi de Chypre, comme un débauché,
s'exprime ainsi à ce sujet, dans le liv. 7 de son Histoire de Macédoine:
«Alexandre ayant pris la ville de Tyr, renvoya Pythagoras, après lui avoir fait
des présents, et lui avoir donné, entre autres, la terre qu'il avait demandée.
Avant ce temps-là, Pasikyprus avait abandonné par débauche cette terre et son
royaume à Pymatus de Citium, (167d) pour le prix de cinquante talents, et était
allé passer sa vieillesse à Amathonte, après avoir reçu cet argent.»
Tel fut aussi cet Ethiops de Corinthe, selon le rapport de Démétrius de Scepse,
et dont Archiloque a fait mention. Forcé par son amour pour les plaisirs et à
son intempérance, il'se retirait par mer en Sicile avec Archias, qui allait
fonder la ville de Syracuse.
À l'appât d'une galette au miel, il céda à son compagnon la part de l'intérêt
qu'il devait avoir de droit dans la fondation de cette ville.
(64) Hégésandre parle ainsi de Démétrius, petit-fils de Démétrius de Phalère :
(167e) «Il fut si licencieux, qu'il avait publiquement pour maîtresse
Aristagore de Corinthe, et vivait avec la plus grande somptuosité. L'Aréopage
l'ayant cité devant son tribunal, et lui enjoignant de mener une vie plus
régulière, il répondit : Je vis en homme bien né. Si j'ai pour maîtresse une
très belle femme, je ne fais injure à personne. Je bois du vin de Chio, je me
procure toutes mes aises, parce que mes revenus suffisent à ces dépenses; et je
ne vis, ni suborné par les présents, ni en adultère, comme quelques-uns d'entre
vous. (167f) Il nomma même plusieurs de ceux qui se comportaient ainsi.
Le roi Antigonus ayant appris cela, le nomma Thesmothète. Démétrius étant
Hipparque à la fête des Panathénées, fit élever à sa maîtresse Aristagore, près
des Hermès, un échafaud plus haut que ces statues : le jour de là célébration
des mystères d'Eleusis, il lui plaça un trône (ou siège élevé) près de l'entrée
du sanctuaire, menaçant de punir quiconque oserait l'ôter.»
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