HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

Page 255

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[255] τε καὶ δεδιυῖαν (255a) ἕπεσθαι. ἅτε οὖν πᾶσαν θεραπείαν ὡς ἰσόθεος θεραπευόμενος οὐχ ὑπὸ σχηματιζομένου τοῦ ἐρῶντος ἀλλἀληθῶς τοῦτο πεπονθότος, καὶ αὐτὸς ὢν φύσει φίλος τῷ θεραπεύοντι, ἐὰν ἄρα καὶ ἐν τῷ πρόσθεν ὑπὸ συμφοιτητῶν τινων ἄλλων διαβεβλημένος , λεγόντων ὡς αἰσχρὸν ἐρῶντι πλησιάζειν, καὶ διὰ τοῦτο ἀπωθῇ τὸν ἐρῶντα, προϊόντος δὲ ἤδη τοῦ χρόνου τε ἡλικία καὶ τὸ χρεὼν ἤγαγεν εἰς (255b) τὸ προσέσθαι αὐτὸν εἰς ὁμιλίαν· οὐ γὰρ δήποτε εἵμαρται κακὸν κακῷ φίλον οὐδἀγαθὸν μὴ φίλον ἀγαθῷ εἶναι. προσεμένου δὲ καὶ λόγον καὶ ὁμιλίαν δεξαμένου, ἐγγύθεν εὔνοια γιγνομένη τοῦ ἐρῶντος ἐκπλήττει τὸν ἐρώμενον διαισθανόμενον ὅτι οὐδοἱ σύμπαντες ἄλλοι φίλοι τε καὶ οἰκεῖοι μοῖραν φιλίας οὐδεμίαν παρέχονται πρὸς τὸν ἔνθεον φίλον. ὅταν δὲ χρονίζῃ τοῦτο δρῶν καὶ πλησιάζῃ μετὰ τοῦ ἅπτεσθαι ἔν τε γυμνασίοις καὶ ἐν ταῖς ἄλλαις ὁμιλίαις, (255c) τότἤδη τοῦ ῥεύματος ἐκείνου πηγή, ὃν ἵμερον Ζεὺς Γανυμήδους ἐρῶν ὠνόμασε, πολλὴ φερομένη πρὸς τὸν ἐραστήν, μὲν εἰς αὐτὸν ἔδυ, δἀπομεστουμένου ἔξω ἀπορρεῖ· καὶ οἷον πνεῦμα τις ἠχὼ ἀπὸ λείων τε καὶ στερεῶν ἁλλομένη πάλιν ὅθεν ὡρμήθη φέρεται, οὕτω τὸ τοῦ κάλλους ῥεῦμα πάλιν εἰς τὸν καλὸν διὰ τῶν ὀμμάτων ἰόν, πέφυκεν ἐπὶ τὴν ψυχὴν ἰέναι ἀφικόμενον καὶ ἀναπτερῶσαν, (255d) τὰς διόδους τῶν πτερῶν ἄρδει τε καὶ ὥρμησε πτεροφυεῖν τε καὶ τὴν τοῦ ἐρωμένου αὖ ψυχὴν ἔρωτος ἐνέπλησεν. ἐρᾷ μὲν οὖν, ὅτου δὲ ἀπορεῖ· καὶ οὔθὅτι πέπονθεν οἶδεν οὐδἔχει φράσαι, ἀλλοἷον ἀπἄλλου ὀφθαλμίας ἀπολελαυκὼς πρόφασιν εἰπεῖν οὐκ ἔχει, ὥσπερ δὲ ἐν κατόπτρῳ ἐν τῷ ἐρῶντι ἑαυτὸν ὁρῶν λέληθεν. καὶ ὅταν μὲν ἐκεῖνος παρῇ, λήγει κατὰ ταὐτὰ ἐκείνῳ τῆς ὀδύνης, ὅταν δὲ ἀπῇ, κατὰ ταὐτὰ αὖ ποθεῖ καὶ ποθεῖται, εἴδωλον (255e) ἔρωτος ἀντέρωτα ἔχων· καλεῖ δὲ αὐτὸν καὶ οἴεται οὐκ ἔρωτα ἀλλὰ φιλίαν εἶναι. ἐπιθυμεῖ δὲ ἐκείνῳ παραπλησίως μέν, ἀσθενεστέρως δέ, ὁρᾶν, ἅπτεσθαι, φιλεῖν, συγκατακεῖσθαι· καὶ δή, οἷον εἰκός, ποιεῖ τὸ μετὰ τοῦτο ταχὺ ταῦτα. ἐν οὖν τῇ συγκοιμήσει τοῦ μὲν ἐραστοῦ ἀκόλαστος ἵππος ἔχει ὅτι λέγῃ πρὸς τὸν ἡνίοχον, [255] tandis qu'elle suit le bien-aimé. (255a) «Mais voilà que celui-ci, se voyant, comme s'il était l'égal d'un Dieu, l'objet d'un culte pareil à leur culte, et de la part d'un homme dont l'amour n'est point une comédie, mais chez qui ce sentiment est un sentiment réel, voilà, dis je, que, lui-même aussi, il éprouve naturellement de l'amitié pour celui qui lui rend ce culte, alors, quand bien même, d'aventure et fût-ce par anticipation, ses condisciples ou d'autres personnes l'auraient détourné de celui-ci sous prétexte qu'il est vilain d'approcher qui vous aime, et que, pour cette raison, il aurait écarté celui qui l'aime, il n'en est pas moins vrai que, rien que par la marche du temps, l'âge, aussi bien que la nécessité, ont amené cet aimé (b) au point d'admettre l'amoureux dans sa familiarité : car jamais le sort n'a voulu qu'un méchant fût ami d'un méchant, pas davantage qu'un bon ne fût pas ami d'un bon! Une fois cependant qu'il a été admis, une fois acceptées ses conversations et sa familiarité, du fait de ce rapprochement les sentiments bienveillants de l'amoureux jettent l'aimé dans un trouble profond : il se rend compte que tous les autres ensemble, amis, parents, ne sont pour lui dispensateurs d'aucune amitié qui puisse se comparer à celle de l'homme possédé d'un Dieu. Quand il continue assez longtemps à agir ainsi et que leur rapprochement s'est accompagné (c) des contacts auxquels donnent lieu les gymnases et les autres lieux de réunion, dès ce moment le flux du susdit courant auquel Zeus, amoureux de Ganymède, a donné le nom de himéros, désir brûlant, ce flux, s'étant en abondance porté dans la direction de l'amant, s'enfonce en lui pour une part, tandis que l'autre part s'écoule au dehors une fois qu'il est entièrement plein, et, de la même façon qu'un souffle d'air ou bien un son rebondissent sur les surfaces lisses et solides pour revenir à leur point de départ, de même pour le courant parti de la Beauté, dans son trajet de retour au bel objet, par l'entremise des yeux. Une fois qu'il est parvenu à son âme par cette voie naturelle et qu'il l'a emplie, (d) il arrose les conduits de la plume, il y a un élan de poussée de la part de celle-ci, et voici qu'à son tour l'âme de l'aimé s'est, elle aussi, remplie d'amour! « Ainsi donc il est amoureux ; mais de quoi? il est embarrassé de le dire : ce qu'il ressent, il ne le sait même pas, il n'est pas capable non plus de l'exprimer. Mais, tout comme celui qui de quelque autre a pris une ophtalmie est hors d'état de prétexter une cause à son mal, lui, il ne se doute pas qu'en celui qui l'aime, c'est lui-même qu'il voit, comme en un miroir : en sa présence, la cessation de ses souffrances se confond avec la cessation des souffrances de l'autre; en son absence, le regret qu'il éprouve et celui qu'il inspire se confondent encore : en possession d'un contre-amour qui est une image réfléchie d'amour. (e) Cependant le nom que, de bonne foi, il lui donne, ce n'est pas amour, c'est plutôt amitié ; mais il y a chez lui, quoique moins fort que chez l'amant, un désir presque pareil de voir, de toucher, d'embrasser, de s'étendre contre ; et c'est alors ce que, selon toute vraisemblance, il ne tarde pas à faire par la suite! Or, quand ils sont ensemble pour dormir, le cheval indiscipliné de l'amoureux a beaucoup de choses à dire au cocher,


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Dernière mise à jour : 6/01/2006