[8,57] Μετὰ τὴν ἐκ τοῦ χάρακος ἀπαλλαγὴν τῶν
γυναικῶν ὁ Μάρκιος περὶ τὸν ὄρθρον ἀναστήσας τὴν
στρατιὰν ἀπῆγεν ὡς διὰ φιλίας, καὶ ἐπειδὴ ἐν τῇ Οὐολούσκων
ἐγένετο, πάντα, ὅσα ἐκ τῶν λαφύρων ἔλαβε,
δωρησάμενος τοῖς στρατιώταις, ἑαυτῷ δ´ οὐδ´ ὁτιοῦν
ὑπολιπόμενος ἀπέλυσεν ἐπὶ τὰ οἰκεῖα. ἡ μὲν οὖν
κοινωνήσασα τῶν ἀγώνων αὐτῷ στρατιὰ πλούτῳ βαρεῖ´
ἀφικομένη τήν τ´ ἀνάπαυλαν οὐκ ἀηδῶς ἐδέξατο
τοῦ πολέμου καὶ δι´ εὐνοίας εἶχε τὸν ἄνδρα, συγγνώμης τ´ ἄξιον
ἡγεῖτο, εἰ μὴ τέλος ἐπέθηκε τῷ πολέμῳ
μητρὸς οἴκτους καὶ λιτὰς ἐντραπείς. ἡ δ´ ἐν ταῖς πόλεσιν
ὑπομείνασα νεότης φθονοῦσα μὲν τοῖς ἐπὶ στρατοπέδου
γενομένοις τῶν πολλῶν ὠφελειῶν, διημαρτηκυῖα δ´ ὧν ἤλπισεν,
εἰ καθαιρεθείη τὸ Ῥωμαίων
φρόνημα τῆς πόλεως ἁλούσης, ἐτραχύνετο πρὸς τὸν
ἡγεμόνα καὶ πικρὰ σφόδρα ἦν· καὶ τελευτῶσα, ἐπειδὴ
τοῦ μίσους ἡγεμόνας ἔλαβε τοὺς πλεῖστον ἐν τῷ ἔθνει
δυναμένους, ἐξηγριώθη τε καὶ ἔργον ἔδρασεν ἀνόσιον.
ἦν δὲ Τύλλος Ἄττιος ὁ τὰς ὀργὰς αὐτῶν παραθήξας
ἔχων περὶ αὐτὸν ἑταιρίαν ἐξ ἁπάσης πόλεως οὐκ ὀλίγην.
τούτῳ δ´ ἄρα ἐδέδοκτο παλαίτερον ἔτι τὸν φθόνον οὐ
δυναμένῳ κατέχειν, εἰ μὲν εὖ πράξας ὁ Μάρκιος καὶ
τὴν Ῥωμαίων πόλιν διαφθείρας εἰς Οὐολούσκους ἔλθοι,
κρύφα καὶ σὺν δόλῳ αὐτὸν ἀνελεῖν, εἰ δὲ διαμαρτὼν τῆς
πείρας ἀτελὴς τοῦ ἔργου ἀναστρέψειεν, ὡς
προδότην παραδόντα τῇ περὶ αὐτὸν ἑταιρίᾳ ἀποκτεῖναι· ὅπερ
ἐποίει τότε, καὶ συναγαγὼν χεῖρα οὐκ ὀλίγην
κατηγόρει τοῦ ἀνδρὸς ψευδῆ τεκμαιρόμενος ἀληθέσι
καὶ οὐ γενησόμενα εἰκάζων γεγενημένοις· ἐκέλευέ τ´
ἀποθέμενον αὐτὸν τὴν ἀρχὴν λόγον ὑπέχειν τῆς στρατηγίας. ἦν
δὲ τῆς ὑπομενούσης στρατιᾶς ἐν ταῖς πόλεσιν ἡγεμών, ὡς καὶ
πρότερον εἴρηταί μοι, κύριος τοῦ τε συναγαγεῖν ἐκκλησίαν καὶ τοῦ καλεῖν,
ὃν βούλοιτο, ἐπὶ δίκην.
| [8,57] CHAPITRE HUITIEME.
I. LES dames de l'ambassade étant parties du camp des Volsques,
Marcius décampa vers le point du jour, et passa par les terres de la
république comme par un pays d'alliés. Lorsqu'il fut arrivé sur celles des
Volsques, il fit présent à ses soldats de toutes les dépouilles qui lui étaient
échues en partage, sans se réserver la moindre chose, puis il congédia
l'armée, et se retira chez lui. Les troupes qui avaient servi sous ses
étendards, s'en retournèrent chargées de riches dépouilles. Elles étaient
fort contentes de ce que la guerre avait été sitôt terminée. L'affection
qu'elles conservaient pour Marcius, leur faisait publier partout qu'il fallait
lui pardonner s'il n'avait pas continué la guerre jusqu'à la fin, puisqu'il
n'avait fait la paix que par tendresse et par respect pour sa mère.
Il D'un autre côté, la jeunesse, qui pendant la campagne était restée
dans les villes, portait envie aux richesses immenses de ceux qui avaient
servi sous ce grand capitaine : elle était fort irritée contre lui et en parlait
avec beaucoup d'aigreur, parce qu'elle se voyait frustrée des avantages
qu'elle avait espérés si on eût rabattu la fierté des Romains par la prise de
leur ville. Enfin ayant trouvé les plus puissants de la nation dans les
mêmes dispositions à l'égard, de Marcius, elle les prit pour chefs de ses
entreprises, et sa haine se changeant en fureur, elle fit une action des
plus impies.
III. TULLIUS Attius qui avait attiré dans son parti un grand groupe de
jeunes gens de toutes les villes du pays, était le premier à allumer la
colère des Volsques. Jaloux depuis longtemps des succès et de la
gloire de Marcius, il ne pouvait s'empêcher de faire éclater sa haine. Il
avait même résolu, ou de se défaire de lui secrètement et par artifice, s'il
fut venu à bout de saccager et de réduire la ville de Rome sous la
puissance des Volsques, ou de le faire tuer par ceux de sa faction comme
un traitre, s'il revenait de son expédition sans avoir terminé ses
entreprises. Il exécuta en effet ce détestable dessein comme il l'avait
projetée. Il suscita contre Marcius un grand nombre de mécontents , il se
servit des faits véritables pour colorer ses mensonges : il tira
malicieusement de fausses conjectures sur l'avenir, et accusant Marcius
en pleine assemblée, il lui commanda de se démettre de la dignité de
général pour rendre compte de son administration et de sa conduite dans
les affaires de la guerre. Il commandait, comme j'ai déjà dit, les troupes
qui étaient restées en garnison dans les villes ; en cette qualité il pouvait
convoquer des assemblées et y assigner qui il voulait.
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