[7] ‘Οὐ γὰρ οὖν’ εἶπεν ὁ Φειδόλαος· ‘ἀλλὰ τοῦτον μέν,
ὅταν ἥκῃ πρὸς ἡμᾶς, δεξόμεθα· νυνὶ δ´ ὑπὲρ ὧν ἀρτίως
ἠποροῦμεν, ὦ Σιμμία, γραμμάτων, εἴ τι γιγνώσκεις πλεῖον
ἐξάγγειλον ἡμῖν· λέγονται γὰρ οἱ κατ´ Αἴγυπτον ἱερεῖς τὰ
γράμματα συμβαλεῖν τοῦ πίνακος, ἃ παρ´ ἡμῶν ἔλαβεν
Ἀγησίλαος τὸν Ἀλκμήνης τάφον ἀνασκευασάμενος.’ καὶ
ὁ Σιμμίας εὐθὺς ἀναμνησθείς ‘οὐκ οἶδ´’ ἔφη ‘τὸν πίνακα
τοῦτον, ὦ Φειδόλαε, γράμματα δὲ πολλὰ παρ´ Ἀγησιλάου
κομίζων Ἀγητορίδας ὁ Σπαρτιάτης ἧκεν εἰς Μέμφιν
ὡς Χόνουφιν τὸν προφήτην, - - - ποτὲ συμφιλοσοφοῦντες
διετρίβομεν ἐγὼ καὶ Πλάτων καὶ Ἐλλοπίων
ὁ Πεπαρήθιος. ἧκε δὲ πέμψαντος βασιλέως καὶ κελεύσαντος
τὸν Χόνουφιν, εἴ τι συμβάλλοι τῶν γεγραμμένων,
ἑρμηνεύσαντα ταχέως ἀποστεῖλαι· πρὸς ἑαυτὸν δὲ τρεῖς
ἡμέρας ἀναλεξάμενος βιβλίων τῶν παλαιῶν παντοδαποὺς
(579) χαρακτῆρας | ἀντέγραψε τῷ βασιλεῖ καὶ πρὸς ἡμᾶς ἔφρασεν,
ὡς Μούσαις ἀγῶνα συντελεῖσθαι κελεύει τὰ γράμματα,
τοὺς δὲ τύπους εἶναι τῆς ἐπὶ Πρωτεῖ βασιλεύοντι γραμματικῆς,
ἣν Ἡρακλέα τὸν Ἀμφιτρύωνος ἐκμαθεῖν, ὑφηγεῖσθαι
μέντοι καὶ παραινεῖν τοῖς Ἕλλησι διὰ τῶν γραμμάτων
τὸν θεὸν ἄγειν σχολὴν καὶ εἰρήνην διὰ φιλοσοφίας
ἀγωνιζομένους ἀεί, Μούσαις καὶ λόγῳ διακρινομένους
περὶ τῶν δικαίων τὰ ὅπλα καταθέντας. ἡμεῖς δὲ καὶ τότε
λέγειν καλῶς ἡγούμεθα τὸν Χόνουφιν καὶ μᾶλλον ὁπηνίκα
κομιζομένοις ἡμῖν ἀπ´ Αἰγύπτου περὶ Καρίαν Δηλίων
τινὲς ἀπήντησαν δεόμενοι Πλάτωνος ὡς γεωμετρικοῦ
λῦσαι χρησμὸν αὐτοῖς ἄτοπον ὑπὸ τοῦ θεοῦ προβεβλημένον.
ἦν δ´ ὁ χρησμὸς Δηλίοις καὶ τοῖς ἄλλοις Ἕλλησι
παῦλαν τῶν παρόντων κακῶν ἔσεσθαι διπλασιάσασι τὸν
ἐν Δήλῳ βωμόν. οὔτε δὲ τὴν διάνοιαν ἐκεῖνοι συμβάλλειν
δυνάμενοι καὶ περὶ τὴν τοῦ βωμοῦ κατασκευὴν γελοῖα
πάσχοντες (ἑκάστης γὰρ τῶν τεσσάρων πλευρῶν διπλασιαζομένης
ἔλαθον τῇ αὐξήσει τόπον στερεὸν ὀκταπλάσιον
ἀπεργασάμενοι δι´ ἀπειρίαν ἀναλογίας ἣν τὸ μήκει διπλάσιον
παρέχεται) Πλάτωνα τῆς ἀπορίας ἐπεκαλοῦντο βοηθόν.
ὁ δὲ τοῦ Αἰγυπτίου μνησθεὶς προσπαίζειν ἔφη τὸν
θεὸν Ἕλλησιν ὀλιγωροῦσι παιδείας οἷον ἐφυβρίζοντα τὴν
ἀμαθίαν ἡμῶν καὶ κελεύοντα γεωμετρίας ἅπτεσθαι μὴ
παρέργως· οὐ γάρ τοι φαύλης οὐδ´ ἀμβλὺ διανοίας ὁρώσης
ἄκρως δὲ τὰς γραμμὰς ἠσκημένης ἔργον εἶναι (καὶ) δυεῖν
μέσων ἀνάλογον λῆψιν, ᾗ μόνῃ διπλασιάζεται σχῆμα κυβικοῦ
σώματος ἐκ πάσης ὁμοίως αὐξόμενον διαστάσεως.
τοῦτο μὲν οὖν Εὔδοξον αὐτοῖς τὸν Κνίδιον ἢ τὸν Κυζικηνὸν
Ἑλίκωνα συντελέσειν· μὴ τοῦτο δ´ οἴεσθαι χρῆναι ποθεῖν
τὸν θεὸν ἀλλὰ προστάσσειν Ἕλλησι πᾶσι πολέμου καὶ
κακῶν μεθεμένους Μούσαις ὁμιλεῖν καὶ διὰ λόγων καὶ
μαθημάτων τὰ πάθη καταπραΰνοντας ἀβλαβῶς καὶ ὠφελίμως
ἀλλήλοις συμφέρεσθαι.’
| [7] «En effet, repartit Phidolaos ; eh bien !
quand il viendra nous voir, nous le recevrons ;
pour l'instant, Simmias, si tu sais quelque chose
de plus sur l'inscription qui nous embarrassait tout
à l'heure, dis-le nous ; car on rapporte que les
prêtres d'Egypte ont déchiffré les lettres de la tablette
qu'Agésilas avait trouvée chez nous en fouillant
le tombeau d'Alcmène.» Aussitôt les souvenirs
de Simmias se réveillèrent : «Je ne connais
pas cette tablette, dit-il, mais Agétoridas de Sparte
fut envoyé par Agésilas avec beaucoup de ces lettres
à Memphis chez le prophète Chonouphis ...
auprès de qui nous vivions, partageant ses études,
Platon, Ellopion de Péparèthe et moi. Il arriva
donc avec mission du roi, qui invitait Chonouphis
à lui dépêcher promptement son interprétation s'il
comprenait quelque chose à ces signes ; après avoir
pendant trois jours recueilli chez lui dans des livres
anciens des caractères de toute sorte, Chonouphis
répondit au roi et nous déclara que l'inscription
ordonnait de célébrer des jeux en l'honneur
des Muses et que les caractères étaient de
l'écriture du règne de Protée, qu'Héraclès fils
d'Amphitryon avait apprise. Par cette inscription,
le dieu donnait aux Grecs consigne et recommandation
de rester en repos et en paix, dans une suite
de joutes philosophiques, en décidant du droit avec
l'aide des Muses et de la raison après avoir déposé
les armes. Nous jugeâmes, pour lors, que Chonouphis
était dans le vrai, et plus encore lorsqu'à
notre retour d'Egypte, dans les parages de la Carie,
nous rencontrâmes des Déliens qui demandaient
à Platon, vu sa science de la géométrie, de leur
résoudre un problème singulier proposé par le dieu :
c'était un oracle, qui annonçait aux Déliens
et aux autres Grecs la fin de leurs maux présents
s'ils doublaient l'autel de Délos. Mais comme les
Déliens n'arrivaient pas à saisir son intention et
qu'en construisant l'autel ils obtenaient des résultats
grotesques (en doublant chacun des quatre
côtés ils ne s'aperçurent pas qu'ils produisaient par
cette multiplication un solide huit fois plus grand,
car ils ignoraient quel rapport en volume on obtient
quand on double les arêtes), ils suppliaient
Platon de les aider dans leur embarras. Lui, qui
n'oubliait pas l'Egyptien, leur dit que le dieu voulait
se moquer de l'indifférence des Grecs pour la
culture, puisqu'il raillait notre ignorance et nous
avertissait de nous mettre sérieusement à la géométrie;
car ce n'était pas l'affaire d'une intelligence
médiocre et à courte vue, — il y fallait au
contraire une grande pratique des lignes ! — que
de prendre entre deux termes le rapport seul capable
de doubler le volume d'un cube en augmentant
également toutes ses dimensions. Cela, ils en
chargeraient Eudoxe de Cnide ou Hélicon de Cyzique;
mais ils ne devaient pas croire que c'était
là ce que le dieu désirait ; ce qu'il enjoignait à
tous les Grecs, c'était de renoncer à la guerre et
à ses calamités pour pratiquer les Muses, et, en
adoucissant leurs maux grâce à la philosophie et
aux sciences, de vivre entre eux sans se nuire, à
leur propre profit.»
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