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[37] Καλός γε ὁ Ζεὺς ὁ μαντικός, ὁ ξένιος, ὁ ἱκέσιος, ὁ μειλίχιος, ὁ
πανομφαῖος, ὁ προστροπαῖος· μᾶλλον δὲ <ὁ> ἄδικος, ὁ ἄθεσμος, ὁ
ἄνομος, ὁ ἀνόσιος, ὁ ἀπάνθρωπος, ὁ βίαιος, ὁ φθορεύς, ὁ μοιχός, ὁ
ἐρωτικός.
Ἀλλὰ τότε μὲν ἦν, ὅτε τοιοῦτος ἦν, ὅτε ἄνθρωπος ἦν, νῦν δὲ ἤδη μοι
δοκοῦσι (2.37.2) καὶ οἱ μῦθοι ὑμῖν γεγηρακέναι. Δράκων ὁ Ζεὺς οὐκέτι, οὐ
κύκνος ἐστίν, οὐκ ἀετός, οὐκ ἄνθρωπος ἐρωτικός· οὐχ ἵπταται θεός, οὐ
παιδεραστεῖ, οὐ φιλεῖ, οὐ βιάζεται, καίτοι πολλαὶ καὶ καλαὶ καὶ νῦν ἔτι
γυναῖκες καὶ Λήδας εὐπρε πέστεραι καὶ Σεμέλης ἀκμαιότεραι, μειράκια δὲ
ὡραιότερα (2.37.3) καὶ πολιτικώτερα τοῦ Φρυγίου βουκόλου. Ποῦ νῦν
ἐκεῖνος ὁ ἀετός; Ποῦ δὲ ὁ κύκνος; Ποῦ δὲ αὐτὸς ὁ Ζεύς; Γεγήρακε μετὰ τοῦ
πτεροῦ· οὐ γὰρ δήπου μετανοεῖ τοῖς ἐρωτικοῖς οὐδὲ παιδεύεται σωφρονεῖν.
Γυμνοῦται δὲ ὑμῖν ὁ μῦθος· ἀπέθανεν ἡ Λήδα, ἀπέθανεν ὁ κύκνος,
ἀπέθανεν ὁ ἀετός.
Ζητεῖς σου τὸν Δία; μὴ τὸν οὐρανόν, ἀλλὰ τὴν γῆν πολυπραγμόνει.
Ὁ Κρής σοι διηγήσεται, παρ' ᾧ καὶ τέθαπται· Καλλίμαχος ἐν ὕμνοις·
καὶ γὰρ τάφον, ὦ ἄνα, σεῖο Κρῆτες ἐτεκτήναντο.
Τέθνηκε γὰρ ὁ Ζεὺς (μὴ δυσφόρει) ὡς Λήδα, ὡς κύκνος, ὡς ἀετός, ὡς
ἄνθρωπος ἐρωτικός, ὡς δράκων.
| [37] L'admirable personnage, que ce Jupiter, savant dans l'avenir,
hospitalier, favorable aux suppliants, plein de clémence, adoré des
mortels, vengeur des crimes ! Disons plutôt injuste, sans frein, sans pitié,
sans loi, violent, atroce, impudique, corrupteur, adultère. Et pouvait-il être
autre chose, puisqu'il était homme ?
Il me semble que toutes vos fables ont bien vieilli : Jupiter n'est plus
ni dragon, ni cygne, ni aigle. Ce n'est plus un homme livré à l'amour, ni un
dieu qui vole sous la forme d'on oiseau. Il ne cherche plus de jeunes
enfants, il n'est plus prodigue de tendresse, il n'use plus de violence, bien
qu'il existe grand nombre de femmes plus gracieuses que Léda, plus
belles que Sémélé; une multitude de jeunes adolescents mieux faits et
mieux élevés que le pâtre de Phrygie. Où est maintenant l'aigle, où est le
cygne, où est Jupiter lui-même? Il a vieilli avec ses ailes d'emprunt. Ce
n'est pas qu'il se repente de ses amours, ni qu'il ait appris la tempérance ;
mais toute l'imposture vous est aujourd'hui dévoilée. Léda est morte,
l'aigle est mort, le cygne est mort.
Cherchez votre Jupiter, mais pour cela ne montez pas au ciel :
fouillez la terre. Callimaque de Crète vous dira, dans ses hymnes, où il est
enterré. «Grand roi, s'écrie-t-il, les Crétois vous ont élevé un tombeau. »
Car il est mort comme Léda, comme le cygne, comme l'aigle, comme le
serpent; il est mort comme meurt l'homme, et l'homme voluptueux.
| [38] Ἤδη δὲ καὶ αὐτοὶ φαίνονται οἱ δεισιδαίμονες ἄκοντες μέν, ὅμως
δ' οὖν συνιέντες τὴν πλάνην τὴν περὶ τοὺς θεούς· οὐ γὰρ ἀπὸ δρυός εἰσι
παλαιφάτου οὐδ' ἀπὸ πέτρης, ἀλλ' "ἀνδρῶν γένος εἰσί", μικρὸν δὲ ὕστερον
καὶ δρύες (2.38.2) ὄντες εὑρεθήσονται καὶ πέτραι. Ἀγαμέμνονα γοῦν τινα
Δία ἐν Σπάρτῃ τιμᾶσθαι Στάφυλος ἱστορεῖ· Φανοκλῆς δὲ ἐν Ἔρωσιν ἢ
Καλοῖς Ἀγαμέμνονα τὸν Ἑλλήνων βασιλέαἈργύννου νεὼν Ἀφροδίτης
ἵστασθαι ἐπ' Ἀργύννῳ τῷ (2.38.3) ἐρωμένῳ.
Ἄρτεμιν δὲ Ἀρκάδες Ἀπαγχομένην καλουμένηνπροστρέπονται,
ὥς φησι Καλλίμαχος ἐν Αἰτίοις.
Καὶ Κονδυλῖτις ἐν Μηθύμνῃ ἑτέρα τετίμηται Ἄρτεμις. Ἔστιδὲ καὶ
Ποδάγρας ἄλλης Ἀρτέμιδος ἐν τῇ Λακωνικῇ ἱερόν, (2.38.4) ὥς φησι
Σωσίβιος. Πολέμων δὲ Κεχηνότος Ἀπόλλωνος (2.38.4) οἶδεν ἄγαλμα, καὶ
Ὀψοφάγου πάλιν Ἀπόλλωνος ἄλλο ἐν Ἤλιδι τιμώμενον. Ἐνταῦθα Ἀπομυίῳ
Διὶ θύουσιν ἨλεῖοιῬωμαῖοι δὲ Ἀπομυίῳ Ἡρακλεῖ καὶ Πυρετῷ δὲ καὶ
Φόβῳθύουσιν, οὓς καὶ αὐτοὺς μετὰ τῶν ἀμφὶ τὸν Ἡρακλέα ἐγγράφουσι.
Ἐῶ δὲ Ἀργείους <καὶ Λάκωνας>· Ἀφροδίτην Τυμβωρύχον
θρῃσκεύουσιν Ἀργεῖοι {καὶ Λάκωνες}, καὶ Χελύτιδα δὲ Ἄρτεμιν Σπαρτιᾶται
σέβουσιν· ἐπεὶ τὸ βήττειν χελύττειν καλοῦσιν.
| [38] Si je ne me trompe, les esprits nourris de tant d'absurdités sont
amenés aujourd'hui, en dépit de leurs passions, à reconnaître combien
grandes étaient leur erreurs sur leurs dieux, témoin ce vers d'Homère:
«Vous n'êtes sorti ni d'un chêne antique, ni d'un rocher, mais de la race
des hommes. » Cependant vous les verrez dans l'exacte vérité, chêne et
pierre. Staphyle dit qu'on adore à Sparte un certain Agamemnon sous le
nom de Jupiter. Phanocle, dans son livre intitulé Des Amours ou des
Beautés, rapporte qu'Agamemnon, roi des Grecs, fit élever le temple de
Jupiter Argyne en l'honneur d'un jeune homme de ce nom qu'il aimait
éperdument. « Les Arcadiens, dit Callimaque dans son Livre des Causes,
adorent une Diane qu'on surnomme l'étouffée. Une autre Diane est
honorée à Methymne sous le nom de Condylite. » Sossibius nous
apprend qu'un temple est élevé, dans la Laconie, à Diane la goutteuse.
Polémon parle d'un Apollon béant, d'un Apollon buveur, dont la statue se
voit en Élide. Les Éléens sacrifient aussi à un Jupiter chasse-mouche. Les
Romains donnaient ce surnom à Hercule, et lui sacrifiaient, ainsi qu'à la
Peur et à la Fièvre, qu'ils mettaient au nombre de ses compagnons. Je ne
parle pas des Argiens, adorateurs, comme les habitants de la Laconie,
d'une Vénus qui pille les tombeaux; ni des Spartiates, qui se prosternent
devant une Diane appelée la tousseuse.
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