[4,163] (163) διὸ καὶ πάντες αὐτὸν ἐπὶ τὰ συμπόσια παρεκάλουν·
οὐχ ὥσπερ σύ, κυνικέ, ὁ μηδέποτε ταῖς Χάρισιν, ἀλλ´
οὐδὲ ταῖς Μούσαις θύσας. φυγοῦσα γοῦν σε καὶ τοὺς σοὶ παραπλησίους ἡ Ἀρετὴ
Ἡδονῇ παρακάθηται, ὥς φησι Μνασάλκης ὁ Σικυώνιος ἐν ἐπιγράμμασιν·
«Ἅδ´ ἐγὼ ἁ τλάμων Ἀρετὰ παρὰ τῇδε κάθημαι
Ἡδονῇ, αἰσχίστως κειραμένη πλοκάμους,
θυμὸν ἄχει μεγάλῳ βεβολημένα, εἴπερ ἅπασιν
(163b) ἁ κακόφρων Τέρψις κρεῖσσον ἐμοῦ κέκριται.»
Βάτων δ´ ὁ κωμικὸς ἐν Ἀνδροφόνῳ φησί·
«Τῶν φιλοσόφων τοὺς σώφρονας ἐνταυθοῖ καλῶ,
τοὺς ἀγαθὸν αὑτοῖς οὐ διδόντας οὐδὲ ἕν,
τοὺς τὸν φρόνιμον ζητοῦντας ἐν τοῖς περιπάτοις
καὶ ταῖς διατριβαῖς ὥσπερ ἀποδεδρακότα.
Ἄνθρωπ´ ἀλάστωρ, διὰ τί συμβολὰς ἔχων
νήφεις; Τί τηλικοῦτον ἀδικεῖς τοὺς θεούς;
(163c) Τί τἀργύριον, ἄνθρωπε, τιμιώτερον
σαυτοῦ τέθεικας ἢ πέφυκε τῇ φύσει;
Ἀλυσιτελὴς εἶ τῇ πόλει πίνων ὕδωρ·
τὸν γὰρ γεωργὸν καὶ τὸν ἔμπορον κακοῖς.
Ἐγὼ δὲ τὰς προσόδους μεθύων καλὰς ποῶ.
Ἔπειθ´ ἕωθεν περιάγεις τὴν λήκυθον
καταμανθάνων τοὔλαιον, ὥστε περιφέρειν
ὡρολόγιον δόξεις τι, οὐχὶ λήκυθον. —»
(56) Ἀρχέστρατος δέ, ὦ Κύνουλκε, ὃν ἀντὶ τοῦ Ὁμήρου προσκυνεῖς διὰ τὴν γαστέρα —
«Ἧς οὐ λαμυρώτερον οὐδέν, »
(163d) Ὁ Τίμων σου —, περὶ τοῦ κυνὸς τοῦ θαλαττίου ἱστορῶν γράφει καὶ ταῦτα·
«Ἀλλ´ οὐ πολλοὶ ἴσασι βροτῶν τόδε θεῖον ἔδεσμα
οὐδ´ ἔσθειν ἐθέλουσιν, ὅσοι κεπφαττελεβώδη
ψυχὴν κέκτηνται θνητῶν εἰσίν τ´ ἀπόπληκτοι,
ὡς ἀνθρωποφάγου τοῦ θηρίου ὄντος· ἅπας δὲ
ἰχθὺς σάρκα φιλεῖ βροτέην, ἄν που περικύρσῃ·
ὥστε πρέπει καθαρῶς ὁπόσοι τάδε μωρολογοῦσι
τοῖς λαχάνοις προσάγειν καὶ πρὸς Διόδωρον ἰόντας
(163e) τὸν σοφὸν ἐγκρατέως μετ´ ἐκείνου πυθαγορίζειν.»
Ἦν δ´ ὁ Διόδωρος οὗτος τὸ μὲν γένος Ἀσπένδιος, Πυθαγορικὸς δὲ δόξας εἶναι
ὑμῶν τῶν κυνικῶν τρόπον ἔζη, κομῶν καὶ ῥυπῶν καὶ ἀνυποδητῶν. (163f) Ὅθεν καὶ
Πυθαγορικὸν τὸ τῆς κόμης ἔδοξαν εἶναί τινες ἀπὸ τοῦ Διοδώρου προαχθέν, ὥς φησιν
Ἕρμιππος.
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΗ'.
Τίμαιος δ´ ὁ Ταυρομενίτης ἐν τῇ ἐνάτῃ τῶν ἱστοριῶν περὶ αὐτοῦ γράφει οὕτως·
«Διοδώρου τοῦ τὸ γένος Ἀσπενδίου τὴν ἐξηλλαγμένην εἰσαγαγόντος κατασκευὴν
καὶ τοῖς Πυθαγορείοις πεπλησιακέναι προσποιηθέντος· πρὸς ὃν ἐπιστέλλων ὁ
Στρατόνικος ἐκέλευσε τὸν ἀπαίροντα τὸ ῥηθὲν ἀπαγγεῖλαι »
«Τῷ περὶ θηροπέπλου μανίας ὕβρεώς τε περιστάσιμον
στοὰν ἔχοντι Πυθαγόρου πελάτᾳ.»
Σωσικράτης δ´ ἐν τρίτῳ φιλοσόφων διαδοχῆς βαθεῖ πώγωνι χρήσασθαι τὸν
Διόδωρον ἱστορεῖ καὶ τρίβωνα ἀναλαβεῖν κόμην τε φορῆσαι (καὶ) κατά τινα τῦφον τὴν
ἐπιτήδευσιν ταύτην εἰσαγαγόντα,
| [4,163] (163)
voilà pourquoi tout le monde l'invitait aux festins. Il n'en est pas ainsi de
toi, Cynique, qui n'avait jamais rendu hommage ni aux Grâces, ni aux Muses;
c'est pourquoi la Vertu qui te fuit, toi et tes semblables, est forcée d'être à
côté de la Volupté, comme le dit Mnasalcès de Sicyone, dans ses Épigrammes :
«Moi, Vertu malheureuse ! je siège à côté de la Volupté, ayant les cheveux
honteusement tondus, et le cœur percé d'une vive douleur ! car tout le monde
(163b) me préfère à un plaisir insensé.»
Baton le comique dit, dans son Homicide (Androphone) :
«J'interpelle ici ces prétendus Sages qui ne veulent se faire aucun bien ; qui,
dans leurs promenades et leurs entretiens, cherchent le Sage, comme on cherche
un esclave fugitif. Homme coupable, pourquoi jeûnes-tu ayant de quoi manger ?
pourquoi offenses-tu les dieux à ce point? (163c) pourquoi, homme, estimes-tu
l'argent plus que lui-même ? est-il donc naturellement préférable? Tu ne bois
que de l'eau ; mais c'est justement par-là que tu deviens inutile à l'État : tu
fais tort au vigneron et au marchand. Moi, au contraire, j'augmente, en buvant,
la masse des impôts. En outre, tu tournes, retournes de grand matin ta burette,
pour savoir à quoi en est ton huile, de sorte qu'on croirait te voir retourner,
non une burette, mais une horloge.»
(56) Mais, Cynulque, Archestrate, que tu respectes comme un autre Homère, à
cause de ton ventre, le plus impudent qui existe, comme le dit quelque part ton
Timon; (163d) Archestrate, dis-je, écrit ceci en parlant du chien-de-mer :
«Mais il est peu de personnes qui connaissent ce manger divin. Les mortels qui
ont le goût dépravé, ne veulent pas en goûter; mais ce sont des stupides. Ce
poisson est, disent-ils, un animal anthropophage. On peut leur répondre, que
tout poisson se jette sur la chair humaine, lorsqu'il en rencontre. Il faut donc
renvoyer simplement tous ces conteurs de sornettes, aux herbages et à l'école du
(163e) sage Diodore, afin qu'ils apprennent avec lui à pythagoriser
courageusement.»
Ce Diodore était d'Aspende. Quoiqu'il passât pour Pythagoricien, il avait
l'extérieur de vous autres Cyniques, portait de longs cheveux, était toujours
sale, marchant nu-pieds. (163f) C'est ce qui fit croire à quelques-uns que la
secte des Pythagoriciens qui portent leurs cheveux, eut son origine chez ce
Diodore, comme le rapporte Hermippus.
CHAP. XVIII.
Voici ce que Timée de Taormine écrit sur ce Diodore, dans le neuvième livre de
ses Histoires :
«Diodore, natif d'Aspende, introduisit un changement dans la manière de
s'arranger, quoiqu'il voulût paraître du parti des Pythagoriciens. Stratonique
lui écrivant une lettre avec cette adresse, au client de Pythagore, tenant un
portique rempli d'auditeurs, chargea le messager de lui apprendre verbalement ce
qu'il avait à lui dire concernant sa mise (qui était celle des bêtes féroces),
son extravagance, et l'infraction par laquelle il violait les lois des Pythagoriciens.»
Soscratie rapporte, dans ses Successions des Philosophes, l. 3, que Diodore
portait une barbe épaisse, et ses cheveux ; qu'il se couvrait d'un (tribon)
manteau, introduisant, par principe d'orgueil, ce costume;
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