[4,162] (162) Οὐκ ἄκαιρον δ´ ἐστὶν μνημονεῦσαι καὶ τοῦ εἰς ὑμᾶς ποιηθέντος
ἐπιγράμματος, ὅπερ παρέθετο ὁ Δελφὸς Ἡγήσανδρος ἐν ἕκτῳ ὑπομνημάτων·
«Ὀφρυανασπασίδαι, ῥινεγκαταπηξιγένειοι,
σακκογενειοτρόφοι καὶ λοπαδαρπαγίδαι,
εἱματανωπερίβαλλοι, ἀνηλιποκαιβλεπέλαιοι,
νυκτιλαθραιοφάγοι, νυκτιπαταιπλάγιοι,
μειρακιεξαπάται καὶ συλλαβοπευσιλαληταί,
(162b) δοξοματαιόσοφοι, ζηταρετησιάδαι.»
(54) Ἀρχέστρατός τε ὁ Γελῷος ἐν τῇ Γαστρολογίᾳ — ἣν μόνην ὑμεῖς ῥαψῳδίαν οἱ
σοφοὶ ἀσπάζεσθε, μόνον τοῦτο πυθαγορίζοντες τὸ σιωπᾶν, δι´ ἀσθένειαν λόγων τοῦτο
ποιοῦντες, ἔτι τε τὴν Σφοδρίου τοῦ κυνικοῦ τέχνην ἐρωτικὴν καὶ τὰς Πρωταγορίδου
ἀκροάσεις ἐρωτικὰς Περσαίου τε τοῦ καλοῦ φιλοσόφου συμποτικοὺς διαλόγους
συντεθέντας ἐκ τῶν Στίλπωνος (162c) καὶ Ζήνωνος ἀπομνημονευμάτων, ἐν οἷς ζητεῖ,
ὅπως ἂν μὴ κατακοιμηθῶσιν οἱ συμπόται, (καὶ) πῶς ταῖς ἐπιχύσεσι χρηστέον πηνίκα τε
εἰσακτέον τοὺς ὡραίους καὶ τὰς ὡραίας εἰς τὸ συμπόσιον καὶ πότε αὐτοὺς προσδεκτέον
ὡραιζομένους καὶ πότε παραπεμπτέον ὡς ὑπερορῶντας, καὶ περὶ προσοψημάτων καὶ
περὶ ἄρτων καὶ περὶ τῶν ἄλλων ὅσα τε περιεργότερον περὶ φιλημάτων εἴρηκεν ὁ
Σωφρονίσκου φιλόσοφος, ὃς περὶ ταῦτα τὴν διάνοιαν ἀεὶ στρέφων πιστευθείς, ὥς
φησιν Ἕρμιππος (162d) , ὑπ´ Ἀντιγόνου τὸν Ἀκροκόρινθον κωθωνιζόμενος ἐξέπεσεν
καὶ αὐτῆς τῆς Κορίνθου, καταστρατηγηθεὶς ὑπὸ τοῦ Σικυωνίου Ἀράτου, ὁ πρότερον ἐν
τοῖς διαλόγοις πρὸς Ζήνωνα διαμιλλώμενος ὡς ὁ σοφὸς πάντως ἂν εἴη καὶ στρατηγὸς
ἀγαθός, μόνον τοῦτο διὰ τῶν ἔργων διαβεβαιωσάμενος ὁ καλὸς τοῦ Ζήνωνος οἰκετιεύς.
Χαριέντως γὰρ ἔφη Βίων ὁ Βορυσθενίτης θεασάμενος αὐτοῦ χαλκῆν εἰκόνα, ἐφ´ ἧς
ἐπεγέγραπτο
«Περσαῖον Ζήνωνος Κιτιᾶ, »
πεπλανῆσθαι εἶπε τὸν ἐπιγράψαντα· δεῖν γὰρ οὕτως ἔχειν
(162e) «Περσαῖον Ζήνωνος οἰκετιᾶ. »
Ἦν γὰρ ὄντως οἰκέτης γεγονὼς τοῦ Ζήνωνος, ὡς Νικίας ὁ Νικαεὺς ἱστορεῖ ἐν τῇ
περὶ τῶν φιλοσόφων ἱστορίᾳ καὶ Σωτίων ὁ Ἀλεξανδρεὺς ἐν ταῖς Διαδοχαῖς. Δύο δὲ
συγγράμμασι τοῦ Περσαίου ἀπηντήκαμεν τῆς σοφῆς ταύτης πραγματείας τοιοῦτον
ἔχουσι τὸ ἐπίγραμμα συμποτικῶν διαλόγων.
(55) Κτησίβιος δ´ ὁ Χαλκιδεὺς ὁ Μενεδήμου γνώριμος, ὥς φησιν Ἀντίγονος ὁ
Καρύστιος ἐν τοῖς βίοις, (162f) ἐρωτηθεὶς ὑπό τινος τί περιγέγονεν ἐκ φιλοσοφίας αὐτῷ,
ἔφη «Ἀσυμβόλῳ δειπνεῖν.»
Διὸ καὶ ὁ Τίμων που πρὸς αὐτὸν ἔφη·
«Δειπνομανές, νεβροῦ ὄμματ´ ἔχων, κραδίην δ´ ἀκύλιστον.»
Ἦν δ´ εὔστοχος ὁ Κτησίβιος καὶ χαρίεις περὶ τὸ γελοῖον·
| [4,162] (162) Il n'est pas hors de propos de rappeler ici une épigramme faite à votre
sujet, et qu'Hégésandre a placée dans le sixième livre de ses Mémoires :
«Fronceurs de sourcils, nez garnis d'une forêt de poils, nourriciers de barbes
ensachées, excroqueurs de franches-lippes, engoncés dans des haillons qui vous
enveloppent jusqu'au sommet du crâne ; va-nu-pieds, regardons à une goutte
d'huile; gourmands secrets pendant la nuit; libertins nocturnes, qui faites vos
coups fourrés; séducteurs de la jeunesse, bavards, éplucheurs de mots, (162b)
sous l'apparence de la sagesse que vous affichez, grands diseurs de riens.»
(54) Il faut aussi faire mention de la Gastrologie d'Archestrate, dont le poème
est le seul que vous autres Sages savez estimer, n'étant Pythagoriciens que par
le silence, mais de fait, parce que vous n'avez pas deux mots à dire. Vous
n'aimez pas moins l'art érotique du cynique Sphodrias ; les questions érotiques
de Protagoridas, les conversations de table du charmant philosophe Persée. Ils
les a composées sur les commentaires de Stilpon (162c) et de Zénon. Persée y
propose, comment on peut empêcher les convives de dormir à table, comment il
faut se servir des pots à verser le vin : quand peut-on introduire dans un
festin de jolis minois, tant masculins que féminins ; à quel temps du repas
peut-on les recevoir dans une grande parure, et si l'on peut les congédier en
leur supposant certain air de mépris. Il parle des différents mets, des diverses
espèces de pain, de plusieurs autres choses, et des baisers, dont le philosophe,
fils de Sophronisque (Socrate), a traité avec un soin particulier.
Occupé continuellement de toutes ces matières, Persée, à qui le roi Antigonus
avait confié la citadelle de Corinthe, comme le rapporte Hermippus, (162d) se
laissa vaincre par le vin dans une débauche, et perdit la ville, vaincue par les
stratagèmes d'Aratus de Sicyone. C'est cependant cet homme qui, auparavant,
avait soutenu, dans ses discours adressés à Zénon, que le Sage était homme
propre à tout et même habile capitaine : aussi ce rampant sectateur de Zénon
l'a-t-il prouvé lui seul par ses faits. Bion du Borysthène, considérant un jour
la statue de bronze de ce Persée, où l'on avait mis cette inscription : Persée
de Citium, disciple de Zénon, dit : Celui qui a écrit cela s'est trompé;
l'inscription devait être ainsi conçue : (162e) Persée, valet citien de Zénon.
En effet, il avait été valet de Zénon, comme le rapporte Nicias de Nicée, dans
son Histoire des Philosophes, ce qui est confirmé par Sotion d'Alexandrie, dans
son traité des Successions (des Philosophes). Il m'est tombé sous la main deux
ouvrages de ce Persée, relatifs à ces matières, vraiment faites pour cette secte
de philosophes. Ils ont pour titre : Conversations de table.
(55) Quelqu'un demandant à Ctésibius de Chalcis, ami particulier de Ménédème,
(162f) quel avantage il avait tiré de la philosophie : «A dîner, bouche franche.»
C'est ce que rapporte Antigone de Caryste, dans ses Vies.
Voilà pourquoi Timon a lâché ce vers contre lui:
«Ami de franches-lipées, ayant un œil de cadavre, et un cœur à l'épreuve de tout.»
Ce Ctésibius était homme d'esprit, et plaisantait avec beaucoup de grâce :
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