[4,161] (161) περὶ ὧν φησιν Ἀντιφάνης μὲν ἐν Μνήμασι τάδε·
«Τῶν Πυθαγορικῶν δ´ ἔτυχον ἄθλιοί τινες
ἐν τῇ χαράδρᾳ τρώγοντες ἅλιμα καὶ κακὰ
τοιαῦτα συλλέγοντες ἐν τῷ κωρύκῳ.»
Κἀν τῷ κυρίως Κωρύκῳ δ´ ἐπιγραφομένῳ φησί·
«Πρῶτον μὲν ὥσπερ πυθαγορίζων ἐσθίει
ἔμψυχον οὐδέν, τῆς δὲ πλείστης τοὐβολοῦ
μάζης μελαγχρῆ μερίδα λαμβάνων λέπει.»
(161b) Ἄλεξις δ´ ἐν Ταραντίνοις·
«Οἱ πυθαγορίζοντες γάρ, ὡς ἀκούομεν,
οὔτ´ ὄψον ἐσθίουσιν οὔτ´ ἄλλ´ οὐδὲ ἓν
ἔμψυχον, οἶνόν τ´ οὐχὶ πίνουσιν μόνοι.
{Β.} Ἐπιχαρίδης μέντοι κύνας κατεσθίει,
τῶν Πυθαγορείων εἷς. {Α.} Ἀποκτείνας γέ που·
οὐκ ἔτι γάρ ἐστ´ ἔμψυχον.»
Προελθών τέ φησι·
«Πυθαγορισμοὶ καὶ λόγοι
λεπτοὶ διεσμιλευμέναι τε φροντίδες
τρέφους´ ἐκείνους, τὰ δὲ καθ´ ἡμέραν τάδε·
(161c) ἄρτος καθαρὸς εἷς ἑκατέρῳ, ποτήριον
ὕδατος· τοσαῦτα ταῦτα. {Β.} Δεσμωτηρίου
λέγεις δίαιταν· πάντες οὕτως οἱ σοφοὶ
διάγουσι καὶ τοιαῦτα κακοπαθοῦσί που;
{Α.} Τρυφῶσιν οὗτοι πρὸς ἑτέρους. Ἆρ´ οἶσθ´ ὅτι
Μελανιππίδης ἑταῖρός ἐστι καὶ Φάων
καὶ Φυρόμαχος καὶ Φᾶνος, οἳ δι´ ἡμέρας
δειπνοῦσι πέμπτης ἀλφίτων κοτύλην μίαν.»
Καὶ ἐν Πυθαγοριζούσῃ·
«Ἡ δ´ ἑστίασις ἰσχάδες καὶ στέμφυλα
(161d) καὶ τυρὸς ἔσται· ταῦτα γὰρ θύειν νόμος
τοῖς Πυθαγορείοις. {Β.} Νὴ Δί´, ἱερεῖον μὲν οὖν
ὁποῖον ἂν κάλλιστον, ὦ βέλτιστ´, ἔχῃ.»
Καὶ μετ´ ὀλίγα·
«Ἔδει θ´ ὑπομεῖναι μικροσιτίαν, ῥύπον,
ῥῖγος, σιωπήν, στυγνότητ´, ἀλουσίαν.»
(53) Τούτων δ´ ὑμεῖς, ὦ φιλόσοφοι, οὐδὲν ἀσκεῖτε, ἀλλὰ καὶ τὸ πάντων
χαλεπώτατον λαλεῖτε περὶ ὧν οὐκ οἴδατε καὶ ὡς κοσμίως ἐσθίοντες ποιεῖτε τὴν ἔνθεσιν
κατὰ τὸν ἥδιστον Ἀντιφάνη· οὗτος γὰρ ἐν Δραπεταγωγῷ λέγει·
(161e) «Κοσμίως ποιῶν τὴν ἔνθεσιν
μικρὰν μὲν ἐκ τοῦ πρόσθε, μεστὴν δ´ ἔνδοθεν
τὴν χεῖρα, καθάπερ αἱ γυναῖκες, κατέφαγε
πάμπολλα καὶ ταχύτατα, »
ἐξὸν κατὰ τὸν αὐτὸν τοῦτον ποιητὴν ἐν Βομβυλιῷ λέγοντα δραχμῆς ὠνήσασθαι
«Τὰς προσφόρους ὑμῖν τροφάς,
σκορόδια, τυρόν, κρόμμυα, κάππαριν - - -
ἅπαντα ταῦτ´ ἐστὶν δραχμῆς.»
Ἀριστοφῶν δ´ ἐν Πυθαγοριστῇ·
«Πρὸς τῶν θεῶν, οἰόμεθα τοὺς πάλαι ποτὲ
(161f) τοὺς Πυθαγοριστὰς γινομένους ὄντως ῥυπᾶν
ἑκόντας ἢ φορεῖν τρίβωνας ἡδέως;
Οὐκ ἔστι τούτων οὐδέν, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ·
ἀλλ´ ἐξ ἀνάγκης, οὐκ ἔχοντες οὐδὲ ἕν,
τῆς εὐτελείας πρόφασιν εὑρόντες καλὴν
ὅρους ἔπηξαν τοῖς πένησι χρησίμους.
Ἐπεὶ παράθες αὐτοῖσιν ἰχθῦς ἢ κρέας,
κἂν μὴ κατεσθίωσι καὶ τοὺς δακτύλους,
ἐθέλω κρέμασθαι δεκάκις.»
| [4,161] (161) dont Antiphane a dit, dans ses Monuments :
«Ce sont peut-être de malheureux Pythagoriciens qui grugent, dans le lit d'un
torrent, de l'alime, et autres misères qu'ils ont ramassées.»
Le même dit, dans sa pièce intitulée la Besace :
«D'abord, à titre de Pythagoricien, il ne mange rien qui ait eu vie animale :
il chapelle la partie brûlée d'une maze, assez grande pour lui avoir coûté une obole.»
(161b) Alexis dit, dans ses Tarentins :
«Les Pythagoriciens, comme on nous l'apprend, ne mangent ni poisson, ni rien
qui ait eu vie animale; ils sont même les seuls qui ne boivent pas de vin. Il
est vrai qu'Épicharides mange des chiens, tout Pythagoricien qu'il est ; mais
ceux qu'il a tués lui-même ; car ce n'est pas un être animé.»
Il dit ensuite :
«A. Ils se repaissent de ces mêmes discours pythagoriciens, de réflexions
taillées avec un canif. Leur nourriture journalière est vraiment (161c) un pain
sans mélange pour chacun, un pot d'eau. B. Voilà une vie de prison que tu nous
racontes-là. A. C'est ainsi que vivent ces Sages; telles sont les misères
qu'ils supportent. Cependant ils savent se procurer mutuellement quelques
délices. Est-ce que lu ignores que Mélanippides, Phaon, Phyromaque et Phanos
sont complaisants? B. Quoi ! ces gens qui ne mangent que tous les cinq jours une
cotyle de farine!»
On lit encore, dans sa Pythagorisante :
«Le repas sera des figues sèches et du marc d'olives, (161d) avec du fromage :
voilà ce qu'il est permis à un Pythagoricien d'immoler. Mon cher, quelle que
soit la victime, elle sera très belle.»
Peu après il dit :
«Il fallait un peu souffrir le jeûne, la malpropreté, le froid, le silence,
avoir un air sombre et sévère, et ne pas aller se laver au bain.»
(53) Or,vous autres Philosophes, vous ne faites rien de tout cela; et, ce qu'il
y a de pis, est que vous parlez à tort et à travers de ce que vous ne savez pas.
Lors même que vous mangez, vous le faites avec cet air de bienséance que
rappelle l'aimable Antiphane, dans son Esclave fugitif ramené (Drapétagogue) :
(161e) «Je mange avec bienséance : je fais la petite main dans ce que je laisse
voir; mais en dedans je la tiens bien pleine.»
Comme les femmes, vous grugez beaucoup, et promptement; tandis que vous pouvez,
selon le même poète (dans son Thombykion), vous procurer, pour une drachme, des
aulx, du fromage, des câpres. Or, on a tout cela pour une drachme.
Aristophane s'exprime ainsi, dans ses Pythagoriciens :
«Bon dieu ! croirons-nous que ces anciens (161f) sectateurs de Pythagore
étaient vraiment dans la malpropreté, même volontairement, ou qu'ils se
plaisaient à porter de méchants manteaux ? Pour moi, je crois qu'il n'en est
rien : assurément, c'était par nécessité, puisqu'ils n'avaient rien du tout. En
trouvant ainsi un prétexte spécieux pour couvrir leur extérieur négligé, ils ont
fixé des limites avantageuses aux malheureux indigents. En effet, mettez-leur
sous le nez des poissons ou de la viande, je veux être pendu dix fois s'ils ne
se rongent pas même le bout des doigts.»
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