[4,130] Ἐπὶ τούτοις χορὸς εἰσῆλθεν ἀνθρώπων ἑκατὸν ἐμμελῶς ᾀδόντων γαμικὸν
ὕμνον, μεθ´ οὓς ὀγχηστρίδες διεσκευασμέναι τρόπον Νηρηίδων, αἳ δὲ Νυμφῶν.
(5) Τοῦ πότου δὴ προιόντος καὶ τῆς ὥρας ὑποσκιαζούσης ἀναπεταννύουσι τὸν
οἶκον, ἐν ᾧ κύκλῳ ὀθόναις διείληπτο πάντα λευκαῖς· καὶ ἀναπετασθεισῶν Ναΐδες
ἐφάνησαν λάθρᾳ κατὰ μηχανὰς σχασθέντων τῶν φραγμάτων καὶ Ἔρωτες καὶ Ἀρτέμιδες
καὶ Πᾶνες καὶ Ἑρμαῖ καὶ τοιαῦτα πολλὰ εἴδωλα ἀργυροῖς δᾳδουχοῦντα λαμπτῆρσι.
Θαυμαζόντων δ´ ἡμῶν τὴν τεχνιτείαν Ἐρυμάνθιοι τῷ ὄντι σύαγροι κατὰ πινάκων
τετραγώνων χρυσομίτρων (130b) σιβύναις ἀργυραῖς διαπεπερονημένοι περιεφέροντο
ἑκάστῳ. Καὶ τὸ θαυμάσιον, ὅτι παρειμένοι καὶ καρηβαροῦντες ὑπὸ τῆς μέθης ὁπότε τι
τῶν ἀγομένων θεασαίμεθα πάντες ἐξενήφομεν, ὀρθοὶ τὸ δὴ λεγόμενον ἀνιστάμενοι.
Ἔναττον οὖν οἱ παῖδες εἰς τὰς εὐτυχεῖς σπυρίδας, ἕως ἐσάλπισε τὸ εἰωθὸς τοῦ
τελευταίου δείπνου σημεῖον· οὕτω γὰρ τὸ Μακεδονικὸν οἶσθα ἔθος ἐν ταῖς
πολυανθρώποις εὐωχίαις γινόμενον.
(130c) Καὶ ὁ Κάρανος ἄρξας πότου μικροῖς ἐκπώμασι περισοβεῖν ἐκέλευε τοῖς
παισίν. Ἐπίνομεν οὖν εὐμαρῶς ὥσπερ ἀντίδοτον ἐκ τῆς προτέρας ἀκρατοποσίας
λαμβάνοντες. Ἐν τούτῳ δὲ ὁ γελωτοποιὸς εἰσῆλθε Μανδρογένης, ἐκείνου Στράτωνος
τοῦ Ἀττικοῦ, ὥς φασιν, ἀπόγονος καὶ πολλοὺς κατέρρηξεν ἡμῶν γέλωτας· καὶ μετὰ
ταῦτα ὠρχεῖτο μετὰ τῆς γυναικὸς ἔτη οὔσης ὑπὲρ τὰ ὀγδοήκοντα. Καὶ τελευταῖαι
ἐπεισῆλθον ἐπιδόρπιαι τράπεζαι, τραγήματά τ´ ἐν πλεκτοῖς ἐλεφαντίνοις ἐπεδόθη πᾶσι
καὶ πλακοῦντες ἕκαστα γένη, Κρητικῶν καὶ τῶν σῶν, (130d) ἑταῖρε Λυγκεῦ, Σαμιακῶν
καὶ Ἀττικῶν αὐταῖς ταῖς ἰδίαις τῶν πεμμάτων θήκαις.
Μετὰ δὲ ταῦτα ἐξαναστάντες ἀπηλλαττόμεθα νήφοντες νὴ τοὺς θεοὺς διὰ τὸν
φόβον τοῦ πλούτου ὃν ἐλάβομεν. Σὺ δὲ μόνον ἐν Ἀθήναις μένων εὐδαιμονίζεις τὰς
Θεοφράστου θέσεις ἀκούων, θύμα καὶ εὔζωμα καὶ τοὺς καλοὺς ἐσθίων στρεπτούς,
Λήναια καὶ Χύτρους θεωρῶν. Ἡμεῖς δ´ ἐκ τοῦ Καράνου δείπνου πλοῦτον ἀντὶ μερίδων
εὐωχηθέντες νῦν ζητοῦμεν οἳ μὲν οἰκίας, οἳ δὲ ἀγρούς, οἳ δὲ ἀνδράποδ´ ὠνήσασθαι.»
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Γ'.
(6) (130e) Εἰς ταῦτα, ὦ ἑταῖρε Τιμόκρατες, ἀποβλέπων τίνι συγκρῖναι ἔχεις τῶν
Ἑλληνικῶν δείπνων τὸ προκείμενον τοῦτο συμπόσιον; Ὁπότε καὶ Ἀντιφάνης ὁ
κωμῳδιοποιὸς ἐν Οἰνομάῳ ἢ Πέλοπι διαπαίζων ἔφη·
«Τί δ´ ἂν Ἕλληνες μικροτράπεζοι,
φυλλοτρῶγες δράσειαν; Ὅπου
τέτταρα λήψῃ κρέα μίκρ´ ὀβολοῦ.
Παρὰ δ´ ἡμετέροις προγόνοισιν ὅλους
(130f) βοῦς ὤπτων, ὗς, ἐλάφους, ἄρνας·
τὸ τελευταῖον δ´ ὁ μάγειρος ὅλον
τέρας ὀπτήσας μεγάλῳ βασιλεῖ
θερμὴν παρέθηκε κάμηλον.»
Ὁ Ἀριστοφάνης δ´ ἐν Ἀχαρνεῦσι καὶ αὐτὸς τῶν βαρβάρων ἐμφανίζων τὴν
μεγαλειότητά φησιν·
| [4,130] (130) Aussitôt il entre un chœur composé de cent hommes, chantant en accord
un épithalame : après eux, paraissent des danseuses, mises les unes en nymphes, les
autres en néréides.
(5) Le repas allait bientôt finir, et le jour commençait à baisser, lorsqu'on
ouvrit le reste de la salle, qui était partagée par des rideaux blancs. Dès
qu'ils furent ouverts, des torches jetèrent subitement un grand éclat, moyennant
des machines secrètes : la séparation qui les cachait ayant donc disparu, on vit
des Amours, des Dianes, des Pans, des Mercures, et autres personnages
artificiels, portant des lumières dans des flambeaux d'argent. Nous admirions
avec étonnement l'habileté de l'artiste, lorsqu'on nous servit des sangliers,
vraiment d'Érimanthe, dans des plats carrés, autour desquels s'élevait une
bordure en or. (130b) On présenta ces pièces à chacun, percées d'un javelot
d'argent; mais ce qu'il y avait de plus surprenant, est que, pouvant à peine
nous soutenir, et tout étourdis du vin, nous nous levions, comme on dit, sur nos
jambes, et aussi facilement que si nous eussions été à jeun, toutes les fois
qu'on nous surprenait par quelque pièce qui excitait notre admiration. Enfin,
nos esclaves entassèrent tout cela dans leurs corbeilles, sans doute bien
conditionnés, et la trompe donna le signal de la fin du repas. C'est, tu le sais,
l'usage des Macédoniens, lors des repas qui se donnent à une grande compagnie.
(130c) Karanus s'étant mis à boire dans de petits gobelets, ordonna aux esclaves
de verser à la ronde; ainsi, nous bûmes à notre aise, prenant ce vin comme
l'antidote de celui que nous avions bu auparavant. Alors entra le bouffon
Mandrogènes, petit-fils, à ce qu'on dit, de ce Straton de l'Attique. Il se
répandit en plaisanteries à nos dépens, et dansa ensuite avec une vieille de
plus de 80 ans.
Enfin, on servit le dessert; il fut présenté à chacun dans des corbeilles
tissées en ivoire : il y avait de toutes sortes de gâteaux de Crète, de chez
toi, (130d) ami Lyncée, de Samos, de l'Attique, et dans les vaisseaux d'usage
pour chaque sorte.
Nous sortîmes donc après cela, bien présents (ou attentifs), je t'assure, vu les
riches dons que nous avions reçus : pour toi, tu passes heureusement ton temps à
Athènes, assistant aux conférences de Théophraste, mangeant des oignons, de la
roquette et des streptes, assistant aux Lénées, et à la fête des Chytres; mais
nous qui avons eu pour mets, ou pour portions, au repas de Karanus, de grandes
richesses, nous cherchons maintenant, les uns, des maisons à acheter, les
autres, des terres ou des esclaves.
CHAP. III.
(6) (130e) Si donc vous faites attention à toutes ces choses, mon cher
Timocrate, quel est le repas grec que vous puissiez comparer à celui que je
viens de vous détailler, quand surtout on lit ce que dit en plaisantant le
comique Antiphane, dans son Aenomaüs, ou son Pëlope ?
«Hélas! que pourraient faire des Grecs qui vivent si mesquinement ! ces
mangeurs d'herbages, et qui n'ont qu'une obole à dépenser pour trois ou quatre
lambeaux de viande ! Vivent nos ancêtres ! ils vous mettaient (130f) des bœufs,
des cerfs, des agneaux, tout d'une pièce, en broche. Enfin, n'a-t-on pas vu un
cuisinier, chose prodigieuse, il est vrai, faire rôtir un chameau entier, et le
servir tout brûlant au roi de Perse ?»
Aristophane parlant, dans ses Acharniens, de la magnificence des Barbares, dit:
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