HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre IV

Page 129

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[4,129] Ἐπὶ δὲ τούτοις εἰπὼν Ἱππόλοχος ὡς Πρωτέας ἀπόγονος ἐκείνου Πρωτέου Λανίκης υἱοῦ, ἥτις ἐγεγόνει τροφὸς Ἀλεξάνδρου τοῦ βασιλέως, ἔπινε πλεῖστον (ἦν γὰρ πολυπότης ὡς καὶ πάππος αὐτοῦ Πρωτέας συγγενόμενος Ἀλεξάνδρῳ) καὶ ὅτι πᾶσι προὔπιεν, ἑξῆς γράφει καὶ ταῦτα· (3) «ἤδη δὲ ἡμῶν ἡδέως ἀπηλλοτριωμένων τοῦ σωφρονεῖν ἐπεισβάλλουσιν αὐλητρίδες καὶ μουσουργοὶ καὶ σαμβυκίστριαί τινες Ῥόδιαι, ἐμοὶ μὲν γυμναὶ δοκῶ, πλὴν ἔλεγόν τινες αὐτὰς ἔχειν χιτῶνας, ἀπαρξάμεναί τε ἀπῆλθον. Καὶ ἐπεισῆλθον ἄλλαι φέρουσαι ληκύθους μύρου ἑκάστη δύο συνδεδεμένας ἱμάντι χρυσῷ, (129b) τὴν μὲν ἀργυρᾶν, τὴν δὲ χρυσῆν, κοτυλιαίας, καὶ ἑκάστῳ προσέδωκαν. Ἔπειτ´ εἰσφέρεται πλοῦτος ἀντὶ δείπνου, πίναξ ἀργυροῦς ἐπὶ πάχος οὐκ ὀλίγον περίχρυσος, ὅσος (ὥστε) δέξασθαι μέγεθος χοίρου τινὸς ὀπτοῦ καὶ σφόδρα μεγάλου, ὃς ὕπτιος ἐπέκειτο τὴν γαστέρα δεικνὺς ἄνω πλήρη οὖσαν πολλῶν ἀγαθῶν· ἦσαν γὰρ ἐν αὐτῷ συνωπτημέναι κίχλαι καὶ νῆτται καὶ συκαλλίδων πλῆθος ἄπειρον καὶ ᾠῶν ἐπικεχυμέναι λέκιθοι καὶ ὄστρεα (129c) καὶ κτένες· καὶ ἑκάστῳ πεπυρωμένα αὐτοῖς πίναξιν ἐδόθη. Μετὰ δὲ ταῦτα πιόντες ἐλάβομεν ἕκαστος ἔριφον ζέοντα ἐφ´ ἑτέρῳ πάλιν πίνακι τοιούτῳ σὺν μύστροις χρυσοῖς. Ὁρῶν οὖν τὴν δυσχωρίαν Κάρανος κελεύει σπυρίδας ἡμῖν καὶ ἀρτοφόρα διὰ ἱμάντων ἐλεφαντίνων πεπλεγμένα δοθῆναι, ἐφ´ οἷς ἡσθέντες ἀνεκροταλίσαμεν τὸν νυμφίον ὡς καὶ τῶν δοθέντων ἡμῖν ἀνασεσωσμένων. Ἔπειτα στέφανοι πάλιν καὶ διλήκυθον μύρου χρυσοῦν καὶ ἀργυροῦν (129d) ἰσόσταθμον τοῖς προτέροις. Ἡσυχίας δὲ γενομένης ἐπεισβάλλουσιν ἡμῖν οἱ κἂν τοῖς Χύτροις τοῖς Ἀθήνησι λειτουργήσαντες. Μεθ´ οὓς εἰσῆλθον ἰθύφαλλοι καὶ σκληροπαῖκται καί τινες καὶ θαυματουργοὶ γυναῖκες εἰς ξίφη κυβιστῶσαι καὶ πῦρ ἐκ τοῦ στόματος ἐκριπίζουσαι γυμναί. (4) Ἐπεὶ δὲ καὶ τούτων ἀπηλλάγημεν, ἐκλαμβάνει πάλιν ἡμᾶς θερμός τις καὶ ζωρότερος πότος, οἴνων ὄντων ἡμῖν Θασίων καὶ Μενδαίων καὶ Λεσβίων, χρυσίδων πάνυ μεγάλων ἑκάστῳ προσενεχθεισῶν. ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'. Καὶ μετὰ τὸν πότον ὑελοῦς πίναξ δίπηχύς που τὴν διάμετρον ἐν θήκῃ κατακείμενος ἀργυρᾷ (129e) πλήρης ἰχθύων ὀπτῶν πάντα γένη συνηθροισμένων, ἅπασί τε προσεδόθη καὶ ἀργυροῦν ἀρτοφόρον ἄρτων Καππαδοκίων, ὧν τὰ μὲν ἐφάγομεν, τὰ δὲ τοῖς θεράπουσιν ἐπεδώκαμεν. Καὶ νιψάμενοι τὰς χεῖρας ἐστεφανούμεθα καὶ πάλιν στλεγγίδας ἐλάβομεν χρυσᾶς, διπλασίους τῶν πρότερον, καὶ ἄλλο διλήκυθον μύρου. Ἡσυχίας δὲ γενομένης ἐξαλλόμενος τῆς κλίνης Πρωτέας αἰτεῖ σκύφον χοαῖον καὶ πληρώσας οἴνου (129f) Θασίου ὀλίγον τι ἐπιρράνας ὕδατος ἐξέπιεν ἐπειπών· « πλεῖστα πίνων πλεῖστα κεὐφρανθήσεταιΚαὶ Κάρανος ἔφη· «ἐπεὶ πρῶτος ἔπιες, ἔχε πρῶτος καὶ τὸν σκύφον δῶρον· τοῦτο δὲ καὶ τοῖς ἄλλοις ὅσοι ἂν πίωσιν ἔσται γέραςἘφ´ οἷς λεχθεῖσιν «οἱ δ´ ἐννέα πάντες ἀνέσταν» Ἁρπάζοντες κἄλλος ἄλλον φθάνοντες. Εἷς δὲ τῶν συνδειπνούντων ἡμῖν ἄθλιος οὐ δυνάμενος πιεῖν ἀνακαθίσας ἔκλαιεν ἄσκυφος γενόμενος, καὶ Κάρανος αὐτῷ χαρίζεται κενὸν τὸ ἔκπωμα. [4,129] (129) Hippolochus parle ici d'un Protéas, petit-fils de ce Protéas, dont la mère, nommée Lakknique, avait été nourrice d'Alexandre le Grand. Or, ce Protéas buvait beaucoup; il était même aussi grand buveur que son aïeul Protéas, qui avait vécu familièrement avec Alexandre, et buvait à la santé de tout le monde. Voici donc ce qu'Hippolochus écrit ensuite : (3) «Lorsque le plaisir nous eut égaré la raison par ses charmes, il entra des joueuses de flûtes, des musiciens, et des Rhodiennes pinçant de la harpe. Elles étaient couvertes du seul voile de la décence des convives, à ce que je crois : quelques-uns disent cependant qu'elles avoient une légère tunique. Elles se retirèrent après un court début : aussitôt il en parut d'autres, portant chacune deux pots de parfum, joints ensemble par une bandelette d'or : l'un était même de ce métal, (129b) l'autre d'argent. Ils contenaient chacun une cotyle, et elles en firent présent à tous les convives. On servit ensuite à chacun, pour souper, un plat d'argent, doré en placage fort épais, et assez grand pour contenir le volume d'un cochon rôti, et même très gros. Cette pièce était posée sur le dos, montrant le ventre en haut, remplie de toutes sortes de bonnes choses. En effet, il y avait des grives rôties, des vulves, force becfigues, où l'on avait versé des jaunes d'œufs ; outre cela, des huîtres, des pétoncles : or, chaque convive eut pour lui le cochon et le plat sur lequel on le lui avait servi ; ensuite, lorsque nous eûmes bu, chacun eut un chevreau tout bouillant dans la sauce, sur un autre plat, avec sa cuiller d'or. Caranus nous voyant embarrassés de ces provisions, nous fit donner des bourses de filet et des corbeilles à pain, tissues de brins d'ivoire. Flattés de sa générosité, nous célébrâmes le nouvel époux qui nous mettait tous ces présents en sûreté : il nous donna encore une couronne, deux pots de parfum, l'un d'or, l'autre d'argent, (129d) et du même poids que les précédents. Nous étions alors fort tranquilles; mais tout-à-coup entra dans la salle la troupe de ceux qui venaient de célébrer à Athènes la fête des Chytres : après eux, entrèrent des Ithyphalles, ou suppôts de Bacchus, armés de phalles, des Skeropaiktes, des femmes qui faisaient des tours, cabriolant sur des épées, et jetant du feu par la bouche : elles étaient couvertes du simple voile de la nature. (4) Dès que nous fûmes débarrassés de ce monde, nous nous mîmes à boire de plus belle, et des vins vigoureux, plus purs qu'auparavant : le Thase, le Mende, le Lesbos y étaient à notre discrétion, et l'on nous en servait dans de larges coupes d'or. CHAP. II. Lorsque nous eûmes ainsi bu, on nous servit encore à tous un plat de verre d'environ deux coudées de diamètre, dans un réseau d'argent, (129e) et rempli de toutes sortes de poissons frits, qu'on y avait comme amoncelés. On y avait joint une corbeille à pain, tissée en argent, et pleine de pains de Cappadoce. Nous en mangeâmes, et donnâmes le reste aux esclaves : nous nous lavâmes les mains, et nous mîmes des couronnes. On nous présenta aussi des cercles d'or, pour nous en ceindre la tête: ils pesaient le double des premiers. On y joignit deux autres pots de parfum, et nous demeurâmes tranquilles. Protéas, sautant alors de son lit, demande un skyphe, ou gobelet tenant un conge; l'ayant rempli de (129f) Thase, il le détrempe un peu, et le boit, ajoutant : «Celui qui boira le plus, aura lieu de se féliciter le plus.» Eh bien ! dit Caranus, puisque tu as bu le premier, agrée le présent que je te fais du gobelet, et quiconque en videra un pareil, le gardera aussi pour soi. A ces mots, neuf personnes se levèrent, se saisirent de gobelets, et ce fut à qui aurait bu le premier. Un de nos convives, assez malheureux pour ne pouvoir pas boire cette quantité, s'assied sur son lit, et se met à gémir d'être le seul sans gobelet; mais Caranus lui fait présent du vase vide.


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Dernière mise à jour : 10/01/2008