[7,9] (1) τότε δὲ τῷ Μετέλλῳ καὶ τῇ ἄλλῃ πρεσβείᾳ μὴ ὑπεριδεῖν Λακεδαιμονίων ἤρεσε καὶ
Ἀχαιῶν, τοὺς δὲ τὰς ἀρχὰς ἔχοντας ἐς τὸ συνέδριον ἠξίουν συγκαλέσαι τοὺς Ἀχαιούς, ἵνα ἐν
κοινῷ διδάξωσιν αὐτοὺς ἠπιώτερον μεταχειρίζεσθαι τὰ ἐν Λακεδαίμονι. οἱ δέ σφισιν
ἀπεκρίναντο μήτε ἐκείνοις Ἀχαιοὺς ἐς σύλλογον μήτε ἄλλῳ συνάξειν, ὅστις μὴ ἐπὶ
τῷ πράγματι ἐφ´ ὅτῳ ποιεῖται τὴν πρόσοδον παρὰ τῆς Ῥωμαίων βουλῆς ἔχει δόγμα.
Μέτελλος δὲ καὶ οἱ σὺν αὐτῷ ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν περιυβρίσθαι νομίζοντες, ἐπειδὴ
ἀφίκοντο ἐς Ῥώμην, πολλὰ ἐπὶ τῆς βουλῆς καὶ οὐ τὰ πάντα ἀληθῆ κατηγόρουν τῶν
Ἀχαιῶν. (2) τούτων δὲ πλείονα ἐνεκάλουν Ἀχαιοῖς Ἀρεὺς καὶ Ἀλκιβιάδας, {ὡς}
Λακεδαιμόνιοι μὲν καὶ δόκιμοι τὰ μάλιστα ἐν τῇ Σπάρτῃ, τὰ δὲ ἐς Ἀχαιοὺς οὐ
δίκαιοι· γενομένους γὰρ ὑπὸ Νάβιδος φυγάδας ὑπεδέξαντο αὐτοὺς οἱ Ἀχαιοὶ καὶ
ἀποθανόντος Νάβιδος παρὰ γνώμην Λακεδαιμονίων τοῦ δήμου κατάγουσιν ἐς Σπάρτην.
τότε οὖν ἀναβεβηκότες καὶ οὗτοι παρὰ τὴν βουλὴν προθυμότατα ἐνέκειντο Ἀχαιοῖς·
Ἀχαιοὶ δέ σφισιν ἀπελθοῦσιν ἐπιβάλλουσιν ἐν τῷ συνεδρίῳ θάνατον ζημίαν. (3) Ῥωμαίων
δὲ ἡ βουλὴ πέμπουσιν ἄλλους τε ἄνδρας καὶ Ἄππιον Λακεδαιμονίοις καὶ Ἀχαιοῖς τὰ
δίκαια ὁρίσαι. Ἄππιος δὲ καὶ οἱ σὺν αὐτῷ ἔμελλον μὲν οὐδὲ ὀφθέντες Ἀχαιοῖς
ἔσεσθαι καθ´ ἡδονήν, οἳ Ἀρέα καὶ Ἀλκιβιάδαν ἅμ´ αὐτοῖς ἐπήγοντο ἐν τῷ τότε
Ἀχαιοῖς ἐχθίστους· ἐλύπησαν δὲ καὶ ἐς πλέον τοὺς Ἀχαιούς, ἐπειδὴ ἐς τὸν σύλλογον
αὐτῶν ἐπελθόντες σὺν ὀργῇ μᾶλλον ἐποιοῦντο ἢ πειθοῖ τοὺς λόγους. (4) Λυκόρτας δὲ ὁ
Μεγαλοπολίτης, οὔτε ἀξιώματι οὐδενὸς Ἀρκάδων ὕστερος καί τι καὶ φρόνημα κατὰ
φιλίαν προσειληφὼς τὴν Φιλοποίμενος, λόγῳ τε ἀπέφαινε τὰ ὑπὲρ τῶν Ἀχαιῶν δίκαια
καὶ ὁμοῦ τοῖς λόγοις καὶ μέμψιν τινὰ ὑπέτεινεν ἐς τοὺς Ῥωμαίους. Ἄππιος δὲ καὶ
οἱ σὺν αὐτῷ Λυκόρταν λέγοντα ἐποιοῦντο ἐν χλευασμῷ καὶ Ἀρέως ἀποψηφίζονται καὶ
Ἀλκιβιάδα μηδὲν ἀδίκημα ἐξ αὐτῶν ἐς Ἀχαιοὺς εἶναι, Λακεδαιμονίοις τε ἀποστεῖλαι
πρέσβεις ἐφιᾶσιν ἐς Ῥώμην, ἐναντία ἐφιέντες ἢ Ῥωμαίοις συγκείμενα ἦν καὶ
Ἀχαιοῖς· Ἀχαιῶν μὲν γὰρ εἴρητο ἀπὸ τοῦ κοινοῦ παρὰ τὴν Ῥωμαίων βουλὴν ἀπιέναι
πρέσβεις, ἰδίᾳ δὲ ἀπείρητο μὴ πρεσβεύεσθαι τὰς πόλεις ὅσαι συνεδρίου τοῦ Ἀχαιῶν
μετεῖχον. (5) ἀντιπρεσβευσαμένων δὲ καὶ Ἀχαιῶν Λακεδαιμονίοις καὶ λόγων ῥηθέντων ὑπὸ
ἀμφοτέρων ἐπὶ τῆς βουλῆς, τοὺς αὐτοὺς ἀποστέλλουσιν αὖθις οἱ Ῥωμαῖοι
Λακεδαιμονίοις γενέσθαι καὶ Ἀχαιοῖς δικαστάς, Ἄππιον καὶ ὅσοι σὺν ἐκείνῳ
πρότερον ἐς τὴν Ἑλλάδα ἀφίκοντο. οἱ δὲ τούς τε ἐκβληθέντας ὑπὸ Ἀχαιῶν κατάγουσιν
ἐς Σπάρτην καὶ ὅσων πρὸ κρίσεως ἀπελθόντων κατέγνωστο ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν ἀδικεῖν,
καὶ τὰ ἐπὶ τούτοις τιμήματα ἔλυσαν· καὶ συντελείας μὲν Λακεδαιμονίους τῆς ἐς τὸ
Ἀχαϊκὸν οὐκ ἀφιᾶσι, περὶ δὲ τῇ ἑκάστου ψυχῇ ξενικά σφισι διδόασιν εἶναι
δικαστήρια, ὅσα δὲ ἄλλα ἐγκλήματα, λαμβάνειν τε αὐτοὺς καὶ ἐν τῷ Ἀχαϊκῷ ὑπέχειν
τὰς κρίσεις. ἐτειχίσθη δὲ καὶ ἐξ ἀρχῆς αὖθις Σπαρτιάταις ὁ κύκλος τοῦ ἄστεως.
(6) Λακεδαιμονίων δὲ οἱ κατελθόντες, βουλεύοντες παντοῖα ἐπὶ Ἀχαιοῖς, λυπήσειν σφᾶς
ἐπὶ τοιῷδε μάλιστα ἤλπιζον. Μεσσηνίους τοὺς Φιλοποίμενι θανάτου συναιτίους
γενέσθαι νομισθέντας καὶ κατὰ τὴν αἰτίαν ταύτην ὑπὸ Ἀχαιῶν ἐκπεπτωκότας, τούτους
τε καὶ Ἀχαιῶν αὐτῶν τοὺς φεύγοντας ἀναβῆναι πείθουσιν ἐς Ῥώμην· σὺν δέ σφισιν
ἀνεληλυθότες καὶ αὐτοὶ γενέσθαι τοῖς ἀνδράσιν ἔπρασσον κάθοδον. ἅτε δὲ τοῦ
Ἀππίου Λακεδαιμονίοις συμπροθυμουμένου μεγάλως, Ἀχαιοῖς δὲ ἐπὶ παντὶ
ἀντιβαίνοντος, ἔμελλεν οὐ χαλεπῶς Μεσσηνίων καὶ Ἀχαιῶν τοῖς φεύγουσι τὰ
βουλεύματα ἐς δέον χωρήσειν· γράμματά τε αὐτίκα ὑπὸ τῆς βουλῆς ἔς τε Ἀθήνας
κατεπέμπετο καὶ ἐς Αἰτωλίαν κατάγειν σφᾶς Μεσσηνίους καὶ Ἀχαιοὺς ἐπὶ τὰ οἰκεῖα.
(7) τοῦτο Ἀχαιοὺς ἐς τὰ μάλιστα ἠνίασεν, ὡς οὔτε ἄλλως πάσχοντας δίκαια ὑπὸ Ῥωμαίων
καὶ ἐς τὸ ἀνωφελὲς προϋπηργμένων σφίσιν ἐς αὐτούς, οἳ ἐπὶ τὰ Φιλίππου καὶ
Αἰτωλῶν ἐναντία καὶ αὖθις Ἀντιόχου στρατεύσαντες χάριτι τῇ ἐς Ῥωμαίους ἐγίνοντο
ὕστεροι φυγάδων ἀνθρώπων καὶ οὐ καθαρῶν χεῖρας· ὅμως δὲ εἴκειν σφίσιν ἐδόκει.
| [7,9] (1) Mais je reprends le fil de ma narration. Métellus et ses collègues ayant égard aux plaintes
des Lacédémoniens, prièrent les Achéens de convoquer les états-généraux de la nation, afin que les
Lacédémoniens y pussent défendre leurs intérêts et obtenir un traitement moins dur. À cela les
Achéens répondirent que ni Métellus ni les autres n'étaient en droit de demander la convocation des
états, qu'au préalable ils n'eussent montré leurs ordres, et qu'ils ne fussent autorisés par un décret du
Sénat. Les ambassadeurs romains prirent ce refus pour une injure faite à leur caractère, et s'en
retournèrent à Rome, où ils n'oublièrent rien pour rendre les Achéens odieux, exagérant leurs torts
même aux dépens de la vérité.
(2) Areus et Alcibiadas se déchaînèrent encore plus contre ces peuples; c'étaient deux Lacédémoniens
qui étaient en grande estime parmi leurs compatriotes, mais fort injustes envers les Achéens; car
ayant été chassés de Sparte par Nabis ils se retirèrent en Achaïe, et après la mort du tyran les
Achéens les ramenèrent en leur patrie et les y firent recevoir malgré l'opposition du peuple.
(3) Cependant ces ingrats introduits dans le Sénat à Rome noircirent les Achéens encore plus que
n'avaient fait les ambassadeurs. Aussi dès qu'on sut en Achaïe qu'ils étaient sortis de Rome et qu'ils
revenaient, on ne manqua pas de leur faire leur procès et de les condamner à mort. Quant aux
Romains ils envoyèrent Appius avec d'autres députés pour juger équitablement le différend qui était
entre les Achéens et les Lacédémoniens. Mais leur arrivée ne fut pas agréable aux Achéens, parce
qu'ils amenaient avec eux Areus et Alcibiadas qui s'étaient déclarés leurs ennemis. Ce qui acheva
d'irriter les esprits, ce fut que dans l'assemblée des états les députés de Rome parlèrent d'un ton fort
haut, nullement propre à persuader.
(4) Dans cette assemblée Lycortas de Mégalèpolis tenait son rang; c'était un Arcadien qui ne le cédait
à pas un autre en mérite et en dignité, et l'amitié de Philopoimen lui enflait encore le courage. Il
entreprit la défense des Achéens, parla avec beaucoup de liberté, et tança la conduite des Romains
par son discours. Les députés s'en moquèrent, ils soutinrent qu'Areus et Alcibiadas n'avaient fait aucun
tort aux Achéens, et permirent aux Lacédémoniens de députer à Rome; quoique par un traité fait
entre les Achéens et les Romains il fût expressément dit que les états-généraux pourraient envoyer à
Rome des députés, mais qu'aucune des villes confédérées ne le pourrait faire en son propre et privé
nom.
(5) Les Achéens souffrant ce qu'ils ne pouvaient empêcher, ne surent faire autre chose que d'envoyer
aussi des députés de leur côté. Les uns et les autres furent écoutés dans le Sénat; après quoi les
Romains renvoyèrent les mêmes commissaires en Grèce avec plein pouvoir de terminer cette querelle
en la manière qu'ils jugeraient la plus convenable. Appius et ses collègues ne furent pas plutôt arrivés,
qu'ils rappelèrent à Sparte tous ceux que les Achéens en avaient bannis. Plusieurs avaient été
condamnés à de grosses amendes, pour s'être absentés et avoir voulu décliner le jugement des
Achéens; les commissaires leur remirent les peines qu'ils avaient encourues. Véritablement ils ne
tirèrent pas les Lacédémoniens de la dépendance du conseil d'Achaïe; mais ils ordonnèrent que les
causes capitales seraient à l'avenir portées au Sénat de Rome, laissant du reste aux Achéens la
liberté de faire droit sur les causes moins importantes. Enfin ils permirent aux Spartiates d'entourer
leur ville d'une bonne muraille.
(6) Les bannis de retour à Sparte ne songèrent qu'à faire de la peine aux Achéens; pour y réussir ils
persuadent à plusieurs Messéniens chassés de leur pays comme complices de la mort de
Philopoimen, et à tout ce qu'il y avait d'Achéens exilés; ils leur persuadent, dis-je, d'aller porter leurs
plaintes à Rome, et pour les appuyer ils y vont avec eux. Là ils trouvent Appius qui ne manque point
de prendre le parti des Lacédémoniens contre les Achéens, et qui tourne l'esprit du Sénat comme il lui
plaît, de sorte qu'il obtient sans peine le rappel des exilés. Aussitôt le Sénat fait expédier pour Athènes
et pour l'Étolie des lettres circulaires, par lesquelles il les informe de son décret, leur enjoint de tenir la
main à son exécution, et de faire rétablir dans leurs biens tous les Messéniens et les Achéens qui
avaient été bannis.
(7) Cette violence chagrina fort les Achéens; ce n'était pas la première injustice qu'ils avaient reçue de
la part des Romains, et leurs services passés n'étaient payés que d'ingratitude; car après avoir fait la
guerre à Philippe, aux Étoliens, et à Antiochos pour l'amour des Romains, ils se voyaient sacrifiés à
des bannis et à des scélérats; cependant ils jugèrent à propos de se soumettre, et ils cédèrent à la
nécessité.
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