[15,2,1] II.
(1)<11> Κατασχόντος δὲ τὴν βασιλείαν Ἡρώδου πυθόμενος Ὑρκανὸς ὁ ἀρχιερεύς,
ἦν δὲ παρὰ Πάρθοις αἰχμάλωτος, ἀφικνεῖται πρὸς Ἡρώδην τῆς αἰχμαλωσίας
ἀπολυθεὶς τρόπῳ τοιούτῳ· <12> Βαζαφράνης καὶ Πάκορος οἱ τῶν Πάρθων
στρατηγοί, λαβόντες αἰχμαλώτους Ὑρκανὸν τὸν πρῶτον ἀρχιερέα γενόμενον εἶτα
βασιλέα καὶ τὸν ἀδελφὸν Ἡρώδου Φασάηλον εἰς Πάρθους ἀνῆγον. <13> Καὶ
Φασάηλος μὲν οὐ φέρων τὴν ἐν τοῖς δεσμοῖς αἰσχύνην, πάσης δὲ ζωῆς
κρείττονα τὸν μετὰ δόξης ἡγούμενος θάνατον αὐτὸς ἑαυτοῦ γίνεται φονεύς,
καθὼς προεῖπον.
(2)<14> Ὑρκανῷ δ' ἀναχθέντι Φραάτης ὁ τῶν Πάρθων βασιλεὺς ἐπ' αὐτὸν
ἐπιεικέστερον προσηνέχθη, τὸ τῆς εὐγενείας αὐτοῦ διάσημον προπεπυσμένος.
Διὰ τοῦτο δεσμῶν μὲν ἀφῆκεν, ἐν Βαβυλῶνι δὲ κατάγεσθαι παρεῖχεν, ἔνθα καὶ
πλῆθος ἦν Ἰουδαίων. <15> Οὗτοι τὸν Ὑρκανὸν ἐτίμων ὡς ἀρχιερέα καὶ βασιλέα
καὶ πᾶν τὸ μέχρις Εὐφράτου νεμόμενον Ἰουδαίων ἔθνος· τῷ δ' ἦν ἀγαπητὰ
ταῦτα. <16> Πυθόμενος δὲ τὸν Ἡρώδην παρειληφέναι τὴν βασιλείαν
ἀντιμετεχώρει ταῖς ἐλπίσιν ἐξ ἀρχῆς τε φιλοστόργως διακείμενος καὶ τῆς
χάριτος ἀπομνησθήσεσθαι προσδοκῶν, κρινόμενον ὅτι καὶ μέλλοντα θανάτῳ
ζημιοῦσθαι τοῦ κινδύνου καὶ τῆς κολάσεως ἐρρύσατο. λόγους οὖν προσέφερε
τοῖς Ἰουδαίοις ἰέναι παρ' αὐτὸν ἐσπουδακώς. <17> Οἱ δὲ περιείχοντο καὶ
μένειν ἠξίουν τὰς ὑπουργίας ἅμα καὶ τὰς τιμὰς λέγοντες, ὡς οὐδὲν ἐνδεὲς
αὐτῷ τῆς εἰς τοὺς ἀρχιερεῖς ἢ βασιλεῖς τιμῆς ἐξ αὐτῶν εἴη, καὶ τὸ μεῖζον,
ὅτι μηδὲ ἐκεῖ τούτων μεταλαβεῖν δύναται κατὰ λώβην τοῦ σώματος, ἣν ὑπ'
Ἀντιγόνου πάθοι, τάς τε χάριτας οὐχ ὁμοίως ἀποδίδοσθαι παρὰ τῶν βασιλέων,
ἃς ἔλαβον ἰδιωτεύοντες, ἐξαλλαττούσης αὐτοὺς οὐκ ἀλόγως τῆς τύχης.
(3)<18> Τοιαῦτα κατὰ τὸ συμφέρον ὑποτεινόντων Ὑρκανὸς πόθον εἶχεν ἀπιέναι,
καὶ γράφων Ἡρώδης παρεκάλει δεῖσθαι Φραάτου καὶ τῶν ἐκεῖ Ἰουδαίων μὴ
φθονῆσαι δυνάμει κοινὴν ἕξοντι τὴν βασιλείαν· ἄρτι γὰρ εἶναι καιρὸν αὐτῷ
μὲν ἐκτῖσαι τὰς χάριτας ὧν εὖ πάθοι καὶ τραφεὶς ὑπ' αὐτοῦ καὶ περισωθείς,
ἐκείνῳ δὲ κομίζεσθαι. <19> Ταῦτα γράφων Ὑρκανῷ πέμπει καὶ παρὰ τὸν Φραάτην
πρεσβευτὴν Σαραμάλλαν καὶ δῶρα πλείω, μὴ διακωλῦσαι τὰς εἰς τὸν εὐεργέτην
αὐτοῦ χάριτας ὁμοίως φιλανθρωπευόμενον. <20> Ἦν δ' οὐκ ἐντεῦθεν ἡ σπουδή,
διὰ δὲ τὸ μὴ κατ' ἀξίαν αὐτὸς ἄρχειν δεδοίκει τὰς ἐξ εὐλόγων μεταβολὰς καὶ
τὸν Ὑρκανὸν ὑποχείριον ἔχειν ἔσπευδεν ἢ καὶ παντάπασιν ἐκποδὼν ποιήσασθαι·
τοῦτο γὰρ ἔπραξεν ἐν ὑστέρῳ.
(4)<21> Τότε μέντοι γε ἐπειδὴ παρῆν πεπεισμένος ἐφέντος τε τοῦ Πάρθου καὶ
τῶν Ἰουδαίων χρήματα παρασχομένων, ἁπάσῃ τιμῇ δεξάμενος αὐτὸν ἔν τε τοῖς
συλλόγοις τὸν πρῶτον ἔνεμε τόπον καὶ παρὰ τὰς ἑστιάσεις προκατακλίνων
ἐξηπάτα πατέρα καλῶν καὶ παντοδαπῶς τὸ τῆς ἐπιβουλῆς ἀνύποπτον
πραγματευόμενος. <22> ὑποκαθίστατο δὲ καὶ τἆλλα πρὸς τὸ συμφέρον τῆς
ἀρχῆς, ἐξ ὧν αὐτῷ καὶ τὰ περὶ τὴν οἰκίαν ἐστασιάσθη· φυλαττόμενος γάρ τινα
τῶν ἐπισήμων ἀποδεικνύειν ἀρχιερέα τοῦ θεοῦ, μεταπεμψάμενος ἐκ τῆς
Βαβυλῶνος ἱερέα τῶν ἀσημοτέρων Ἀνάνηλον ὀνόματι τούτῳ τὴν ἀρχιερωσύνην
δίδωσιν.
| [15,2,1] II.
<11> 1. Le grand-prêtre Hyrcan, qui était prisonnier chez les Parthes, à
la nouvelle qu'Hérode s'était emparé de la royauté, vint le rejoindre: il
avait recouvré la liberté de la manière suivante. <12> Barzapharnès et
Pacoros, généraux des Parthes, après s'être emparés d'Hyrcan, d'abord
grand-prêtre, puis roi, et de Phasaël, frère d'Hérode, les emmenèrent chez
les Parthes. <13> Phasaël, ne pouvant supporter la honte de la captivité
et préférant à la vie une mort glorieuse, se tua lui-même, comme je l'ai
dit plus haut.
<14> 2. Quant à Hyrcan, Phraate, roi des Parthes, auprès duquel il fut
conduit, le traita avec douceur, car il avait appris à quelle noble race
appartenait son captif. Il le délivra de ses chaînes et lui permit de se
fixer à Babylone, où se trouvaient beaucoup de Juifs. <15> Ceux-ci, ainsi
que tous les Juifs habitant le pays jusqu'à l'Euphrate, témoignèrent à
Hyrcan les égards qui lui étaient dus comme grand-prêtre et roi, à sa
grande satisfaction. <16> Lorsqu'il apprit qu'Hérode s'était emparé de la
royauté, il reporta sur lui ses espérances, car il lui avait toujours
témoigné de l'affection et il pensait qu'Hérode se rappellerait avec
reconnaissance que, traduit en jugement et sur le point d'être condamné à
mort, c'est à lui, Hyrcan, qu'il avait dû d'échapper au danger et au
châtiment. Il en parla donc aux Juifs et témoigna un vif désir de se
rendre auprès d'Hérode.<17> Les Juifs le retenaient et le suppliaient de
rester, faisant valoir le dévouement et la considération qu'il trouvait
parmi eux, lui remontrant qu'ils lui prodiguaient tous les honneurs dus
aux grands prêtres et aux rois, et, sérieux argument, qu’il ne pourrait
plus en obtenir de pareils à Jérusalem, par suite de la mutilation
qu'Antigone lui avait fait subir ; qu'enfin les rois ne rendent pas les
services reçus par eux, simples particuliers, car le changement de fortune
n’apporte pas en eux un changement médiocre.
<18> 3. Malgré ces représentations faites dans son intérêt même, Hyrcan
souhaita partir. Hérode lui écrivit de prier Phraate et les Juifs de
Babylone de ne pas lui envier le plaisir de partager la royauté<7> ; le
moment était venu pour lui, Hérode, de s'acquitter envers Hyrcan, qui
l'avait toujours bien traité, l'avait élevé, lui avait même sauvé la vie,
et pour Hyrcan de recevoir le prix de ces services. <19> En même temps
qu'il écrivait à Hyrcan, Hérode envoya Saramallas en ambassade auprès de
Phraate, avec de nombreux présents pour le prier de ne pas mettre obstacle
à ce qu'il témoignât sa reconnaissance à son bienfaiteur en lui rendant à
son tour les services qu'il en avait reçus. <20> Ce n'était cependant pas
là son véritable motif ; mais comme il ne devait pas le trône à son rang,
il craignait des changements trop vraisemblables, et avait hâte de voir
Hyrcan en son pouvoir, en attendant de se débarrasser complètement de lui,
ce qu'il fit plus tard.
<21> 4. Hyrcan céda donc à ses sollicitations ; mis en liberté par le
Parthe et pourvu d'argent par les Juifs, il arriva à Jérusalem. Hérode le
reçut avec les plus grands égards, lui donna dans toutes les assemblées la
première place, et, dans les festins, le lit d'honneur, l'appelant son
père, sut enfin le tromper et lui enlever tout soupçon de ses projets
contre lui. <22> Mais en même temps, il prenait dans l'intérêt de son
pouvoir différentes mesures qui amenèrent le trouble dans sa propre maison
; entre autres, pour éviter que le grand-prêtre ne fût choisi parmi les
hommes de marque, il fit venir de Babylone un prêtre obscur, nommé Ananel,
auquel il donna le sacerdoce suprême.
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