[10,1] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Α'.
ΩΣ ΠΑΡΑ ΒΑΡΒΑΡΩΝ ΕΙΣ ΕΛΛΗΝΑΣ ΤΑ ΣΕΜΝΑ ΤΩΝ ΜΑΘΗΜΑΤΩΝ ΠΑΡΗΛΘΕ·
ΚΑΙ ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΕΒΡΑΙΩΝ ΑΡΧΑΙΟΤΗΤΟΣ.
Τίσι ποτὲ λόγοις τὴν καθ´ Ἑβραίους φιλοσοφίαν τῆς Ἑλληνικῆς προτετιμήκαμεν
ὁποίοις τε λογισμοῖς τὰς παρὰ τοῖς ἀνδράσιν ἱερὰς βίβλους ἀπεδεξάμεθα
προδιειληφότες κἄπειτα καὶ αὐτοὺς τοὺς Ἕλληνας μὴ ἀγνοῆσαι τοὺς ἄνδρας,
μνημονεῦσαι δὲ ὀνομαστὶ καὶ τὸν βίον καταπλαγῆναι τῆς τε βασιλικῆς
μητροπόλεως καὶ τῆς λοιπῆς αὐτῶν ἱστορίας πολὺν πεποιῆσθαι λόγον
παραστήσαντες, φέρε ἐπιθεωρήσωμεν, ὡς οὐ μόνον τῶνδε γραφῆς ἠξίωσαν τὴν
μνήμην, ἀλλὰ καὶ τῆς ὁμοίας αὐτοῖς διδασκαλίας τε καὶ μαθήσεως ἔν τισι τῶν
εἰς βελτίωσιν ψυχῆς συντεινόντων δογμάτων ζηλωταὶ κατέστησαν. Ὡς μὲν οὖν
τὰ λοιπὰ τῶν μαθημάτων ἄλλοθεν ἄλλος τῶν θαυμαστῶν Ἑλλήνων τοὺς βαρβάρους
ἐκπεριιὼν συνελέξατο, γεωμετρίαν, ἀριθμητικήν, μουσικήν, ἀστρονομίαν,
ἰατρικὴν αὐτά τε τὰ πρῶτα τῆς γραμματικῆς στοιχεῖα μυρίας τε ἄλλας
τεχνικὰς καὶ βιωφελεῖς ἐπιτηδεύσεις, αὐτίκα μάλα παραστήσω. Ὥσπερ οὖν τὴν
περὶ πλειόνων θεῶν δόξαν τά τε μυστήρια καὶ τὰς τελετὰς καὶ προσέτι τὰς
ἱστορίας καὶ τὰς μυθικὰς περὶ θεῶν διηγήσεις τῶν τε μύθων τὰς
ἀλληγορουμένας φυσιολογίας καὶ τὴν λοιπὴν δεισιδαίμονα πλάνην παρὰ
βαρβάρων εἰλῆφθαι αὐτοῖς φθάσας ὁ λόγος ἀπέδειξεν, ὁπηνίκα τὰ πάντα τοὺς
Ἕλληνας, γῆν πολλὴν πλανηθέντας, οὐκ ἀταλαιπώρως μέν, ἐξ ἐράνου δὲ τῶν
παρὰ βαρβάροις μαθημάτων τὴν οἰκείαν ὑποστήσασθαι θεολογίαν ἐφωράσαμεν, ὡς
δὲ τὰ περὶ εὐσεβείας ἑνὸς τοῦ ἐπὶ πάντων θεοῦ τά τε περὶ τῶν μάλιστα
ζητουμένων εἰς ψυχῆς ὠφέλειαν δογμάτων, ἃ δὴ καὶ συνεκτικώτατα γένοιτ´ ἂν
τῶν ἐν φιλοσοφίᾳ λόγων, οὐκ ἄλλοθεν εἶεν ἂν ἢ παρὰ μόνων Ἑβραίων
πεπορισμένοι, οὐκ εἰς μακρὸν ἀποδειχθήσεται. Ἢ εἰ μὴ τοῦτο, συνενεχθῆναι
δὲ φαίη τις αὐτοὺς φυσικαῖς ὑποκινηθέντας ἐννοίαις, καὶ τοῦτο πρὸς ἡμῶν ἂν
εἴη, εἰ τὰ μὴ μόνοις Ἑβραίοις ἄνωθεν ἐξ αἰῶνος ὑπὸ θεολόγων προφητῶν
ἀνδρῶν παραδεδομένα, ἀλλὰ τὰ καί τισιν, εἰ καὶ μὴ πᾶσιν, αὐτοῖς δέ γε, ὧν
μέγα κλέος καθ´ Ἑλλάδα, καὶ φιλοσόφων διατριβαῖς ἐξητασμένα ζηλοῦν
προειλόμεθα. Τούτους δ´ ἂν εὕροις ἀριθμῷ μὲν ὄντας ληπτούς, ὅτι καὶ πάντα
χαλεπά φασιν εἶναι τὰ καλά, οὐ μὴν ἀλλὰ πρωτείοις τῶν παρ´ Ἕλλησι
φιλοσόφων τετιμημένους, ὡς διὰ τὴν πολλὴν εὐδοκίμησιν τῇ δόξῃ τοὺς ὁμοίους
καλύπτειν. Οὐ χρὴ δὲ θαυμάζειν, εἰ καὶ τὰ παρ´ Ἑβραίοις δόγματα δυνατὸν
εἶναί φαμεν ἐσκευωρῆσθαι αὐτοῖς, ὅτε μὴ μόνον τὰ λοιπὰ τῶν μαθημάτων
Αἰγυπτίους καὶ Χαλδαίους τά τε ἄλλα τῶν βαρβάρων ἐθνῶν συνίστανται
ἀποσυλήσαντες, ἀλλ´ εἰσέτι καὶ νῦν ἁλίσκονται τὰς σφῶν αὐτῶν ἐν
συγγράμμασι φιλοτιμίας ἀποστεροῦντες ἀλλήλους. Τὰς γοῦν τῶν πέλας ὁ καθ´
εἷς αὐτῶν λέξεις ὁμοῦ καὶ διανοίας καὶ ὅλας λόγων συντάξεις ὑποκλέψας ὡς
ἐπ´ οἰκείοις πόνοις ἐσεμνύνατο. Μηδὲ τοῦτον δ´ ὑπολάβῃς ἐμὸν εἶναι τὸν
λόγον· αὐτῶν γὰρ τῶν πανσόφων ἀκούσῃ πάλιν τῆς ἐν λόγοις κλοπῆς ἀλλήλους
ἀπελεγχόντων. Τοῦτο δέ γε αὐτό, ἐπείπερ ἅπαξ ὡρμήθημεν, ἀναγκαῖον πρῶτον
ἁπάντων συνιδεῖν εἰς ἔλεγχον τοῦ τῶν δηλουμένων τρόπου. Ὁ μὲν οὖν ἡμέτερος
Κλήμης ἐν ἕκτῳ Στρωματεῖ τὴν περὶ τούτου σύστασιν εἰς πλάτος ἀπηύθυνε.
Τούτου δέ μοι πρώτου λαβὼν ἀνάγνωθι τὰς τοιάσδε φωνάς·
| [10,1] CHAPITRE 1er.
QUE LES GRECS DOIVENT AUX BARBARES LES PLUS ESTIMABLES DE LEURS SCIENCES ET DE L'ANTIQUITÉ DES HEBREUX.
Ayant fait précéder l'exposition des causes pour lesquelles nous avons
préféré la philosophie des Hébreux à celle des Grecs, et les motifs par
lesquels nous avons admis leurs livres sacrés; après avoir montré que les
Grecs eux-mêmes n'ont pas méconnu l'existence de ce peuple, qu'ils ont
positivement nommé, dont ils ont admiré les institutions sociales et
domestiques; qu'ils ont fait un grand état de sa royale métropole et de
toute son histoire ; nous ajouterons que non seulement ils ont rappelé la
mémoire de leurs saintes écritures, mais qu'ils se les sont proposés comme
modèles dans l'enseignement d'une doctrine semblable à la leur, par la
divulgation des dogmes propres à élever l'âme à un haut degré de
perfection. Et de même que chacun de ceux qui se sont fait un nom dans la
Grèce, ont rapporté des divers pays barbares qu'ils ont parcourus, comme
je le ferai bientôt voir, l'un la géométrie, l'autre l'arithmétique,
celui-ci la musique, celui-là l'astronomie, un autre la médecine, puis les
premiers éléments de la grammaire, enfin les inventions innombrables des
arts et les institutions qui embellissent notre existence; comme déjà les
livres précédents ont prouvé que l'opinion concernant la pluralité des
dieux, que les mystères, puis les histoires et récits fabuleux à l'égard
de ces mêmes dieux, ainsi que les explications allégoriques des fables, et
tout l'ensemble des erreurs superstitieuses, avaient été importés de chez
les Barbares. Lorsque les plus anciens Grecs voyageant dans une grande
partie de l'univers, non comme des êtres infortunés, mais animés de
l'amour de la science, avaient tenu de l'hospitalité des nations barbares
ces traditions dont ils ont composé, à l'usage de leurs compatriotes, une
théologie dont nous avons dévoilé le secret : de même tout ce qui a
rapport au culte d'un Dieu unique et universel, les dogmes qui traitent
des plus grands intérêts de l'âme ( ce qui embrasse les questions
essentielles de la philosophie ), n'ont pu être puisés ailleurs que chez
les Hébreux, comme nous en donnerons bientôt la démonstration. Que si l'on
niait cette vérité, en soutenant qu'on pouvait s'élever à la composition
d'un corps de doctrine pareille par la seule méditation et par l'étude de
la nature, nous admettrons cette possibilité, non pour ces vérités venues
d'en haut, et révélées aux seuls Hébreux par des théologiens, doués du don
de prophétie ; mais pour celles dues sinon à tous, du moins à quelques
génies illustrés dans la Grèce, et aux discussions philosophiques des
écoles entre lesquelles il existe une sorte de rivalité. Et encore que le
nombre de ceux qui ont fait de semblables découvertes soit très restreint,
d'après le proverbe qui dit, que les belles choses sont difficiles ;
comme néanmoins ceux qui tiennent le premier rang parmi les philosophes,
pour augmenter leur propre célébrité, ont encore cherché à éclipser les
rivaux qui pouvaient partager leur gloire, on ne doit point s'étonner
s'ils mettent tout en œuvre pour ravir aux Hébreux les dogmes qu'ils
leur doivent, lorsque non seulement ils s'accordent pour dépouiller les
Égyptiens, les Chaldéens et les autres nations barbares, des découvertes
qui leur appartiennent; mais que même on les surprend se pillant l'un
l'autre par rivalité d'auteurs, se glorifiant comme d'un travail
personnel, des larcins qu'ils se sont faits, soit en expressions, soit en
pensées, ou pour des portions entières d'ouvrages. Et ne croyez pas que
cette accusation vienne de moi seul : veuillez écouter de nouveau les
hommes les plus savants, qui donnent la preuve de ces plagiats
réciproques. Puisque nous avons abordé cette question, il est nécessaire
d'y jeter un coup d'œil rapide, qui fera voir quelle est la manière d'agir
de nos adversaires. Notre Clément, dans le sixième livre des Stromates, a
traité largement cette preuve. Prenez-le donc d'abord, et lisez ses
propres paroles.
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