HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre XII

Page 962

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[12,962] καὶ ἰατρικὴ ὑπηρεσία πᾶσα (962a) στοχάζοιτ' ἂν τῆς σωτηρίας ὀρθῶς. ἆρ' οὐχ μὲν νίκην καὶ κράτος πολεμίων, δὲ ἰατρῶν τε καὶ ὑπηρετῶν ὑγιείας σώματι παρασκευήν; (Κλεινίας) πῶς γὰρ οὔ; (Ἀθηναῖος) ἰατρὸς δὴ τὸ περὶ σῶμα ἀγνοῶν, προσείπομεν ὑγίειαν νῦν, νίκην στρατηγὸς τῶν ἄλλων ὅσα δὴ διήλθομεν, ἔσθ' ὅπως ἂν νοῦν περί τι τούτων ἂν ἔχων φαίνοιτο; (Κλεινίας) καὶ πῶς; (Ἀθηναῖος) τί δὲ δὴ περὶ πόλιν; εἴ τις τὸν σκοπὸν οἷ βλέπειν δεῖ τὸν πολιτικὸν φαίνοιτο ἀγνοῶν, ἆρα ἄρχων μὲν (962b) πρῶτον δικαίως ἂν προσαγορεύοιτο, εἶτα σῴζειν ἂν δυνατὸς εἴη τοῦτο οὗ τὸν σκοπὸν τὸ παράπαν μηδ' εἰδείη; (Κλεινίας) καὶ πῶς; CHAPITRE XI. (Ἀθηναῖος) δεῖ δὴ καὶ τὰ νῦν, ὡς ἔοικεν, εἴπερ μέλλει τέλος κατοικισμὸς τῆς χώρας ἡμῖν ἕξειν, εἶναί τι τὸ γιγνῶσκον ἐν αὐτῷ πρῶτον μὲν τοῦτο λέγομεν, τὸν σκοπόν, ὅστις ποτὲ πολιτικὸς ὢν ἡμῖν τυγχάνει, ἔπειτα ὅντινα τρόπον δεῖ μετασχεῖν τούτου καὶ τίς αὐτῷ καλῶς μὴ συμβουλεύει, τῶν νόμων αὐτῶν πρῶτον, ἔπειτα ἀνθρώπων· εἰ δ' ἔσται (962c) τοῦ τοιούτου κενή τις πόλις, οὐδὲν θαυμαστὸν ἄνους οὖσα καὶ ἀναίσθητος εἰ πράξει τὸ προστυχὸν ἑκάστοτε ἐν ἑκάσταις τῶν πράξεων. (Κλεινίας) ἀληθῆ λέγεις. (Ἀθηναῖος) νῦν οὖν ἡμῖν ἐν τίνι ποτὲ τῶν τῆς πόλεως μερῶν ἐπιτηδευμάτων ἔστιν ἱκανὸν κατεσκευασμένον ὁτιοῦν τοιοῦτον φυλακτήριον; ἔχομεν φράζειν; (Κλεινίας) οὐ δῆτα, ξένε, σαφῶς γε· εἰ δ' οὖν τοπάζειν δεῖ, δοκεῖ μοι τείνειν λόγος οὗτος εἰς τὸν σύλλογον ὃν εἶπες νυνδὴ νύκτωρ δεῖν συνιέναι. (962d) (Ἀθηναῖος) κάλλισθ' ὑπέλαβες, Κλεινία, καὶ δεῖ δὴ τοῦτον, ὡς νῦν παρεστηκὼς ἡμῖν λόγος μηνύει, πᾶσαν ἀρετὴν ἔχειν· ἧς ἄρχει τὸ μὴ πλανᾶσθαι πρὸς πολλὰ στοχαζόμενον, ἀλλ' εἰς ἓν βλέποντα πρὸς τοῦτο ἀεὶ τὰ πάντα οἷον βέλη ἀφιέναι. (Κλεινίας) παντάπασι μὲν οὖν. (Ἀθηναῖος) νῦν δὴ μαθησόμεθα ὅτι θαυμαστὸν οὐδὲν πλανᾶσθαι τὰ τῶν πόλεων νόμιμα, ὅτι πρὸς ἄλλο ἄλλη βλέπει τῶν νομοθεσιῶν ἐν τῇ πόλει ἑκάστῃ. καὶ τὰ μὲν πολλὰ οὐδὲν θαυμαστὸν τὸ τοῖς μὲν τὸν ὅρον εἶναι τῶν δικαίων (962e) ὅπως ἄρξουσί τινες ἐν τῇ πόλει, εἴτ' οὖν βελτίους εἴτε χείρους τυγχάνουσιν ὄντες, τοῖς δ', ὅπως πλουτήσουσιν, εἴτ' οὖν δοῦλοί τινων ὄντες εἴτε καὶ μή, τῶν δ' προθυμία πρὸς τὸν ἐλεύθερον δὴ βίον ὡρμημένη· οἱ δὲ καὶ σύνδυο νομοθετοῦνται, πρὸς ἄμφω βλέποντες, ἐλεύθεροί τε ὅπως ἄλλων τε πόλεων ἔσονται δεσπόται, οἱ δὲ σοφώτατοι, ὡς οἴονται, πρὸς ταῦτά τε καὶ τὰ τοιαῦτα σύμπαντα, εἰς ἓν δὲ οὐδὲν διαφερόντως τετιμημένον ἔχοντες φράζειν εἰς τἆλλ' αὐτοῖς δεῖ βλέπειν. [12,962] et tous ceux qui s'occupent de médecine, quand ils visent justement à la conservation de leur objet. N'est-ce point, pour les généraux, la victoire et la défaite de l'ennemi, et pour les médecins et leurs aides, le rétablissement de la santé du corps ? (CLINIAS) Sans contredit. (L'ATHÉNIEN) Mais si un médecin ignorait en quoi consiste pour le corps ce que nous venons d'appeler la santé, ou un général ce qu'est la victoire, et ainsi des autres dont nous avons parlé, pourrait-on dire qu'ils ont de l'intelligence touchant quelqu'un de ces objets ? (CLINIAS) Comment en effet le pourrait-on ? (L'ATHÉNIEN) Et quand il s'agit d'un État, si l'on ignore le but politique où l'on doit viser, peut-on d'abord être appelé à juste titre magistrat, ensuite est-on capable de conserver une chose dont on ne connaît pas du tout le but ? (CLINIAS) Comment le serait-on ? CHAPITRE XI. (L'ATHÉNIEN) Il faut donc à présent, ce semble, si nous voulons achever la fondation de notre colonie, qu'il y ait en elle un corps de citoyens qui connaissent premièrement ce but que nous nous proposons dans notre constitution politique, et en second lieu de quelle façon il faut y parvenir, et puis quelles sont d'abord les lois, ensuite les hommes qui nous donneront de bons ou de mauvais conseils. S'il n'y a pas dans un État d'organisme de ce genre, il n'y a rien d'étonnant qu'étant privé d'intelligence et de sens politique, il agisse toujours au hasard dans toutes ses actions. (CLINIAS) C'est vrai. (L'ATHÉNIEN) Or dans quelle partie ou quelle institution de la cité trouvons-nous quelque corps organisé capable de maintenir la constitution ? Pouvons-nous l'indiquer ? (CLINIAS) Je ne saurais, étranger, te l'indiquer avec certitude. Mais s'il est permis de conjecturer, il me semble que la question vise ce conseil qui, disais-tu, doit se tenir de nuit. (L'ATHÉNIEN) Tu as très bien deviné, Clinias. Il faut que ce conseil, comme nous venons de le dire, réunisse en lui toutes les vertus, dont la principale est de ne point s'égarer à la poursuite de plusieurs buts, mais de tenir l'oeil sur un seul objet, sur lequel, il faut toujours, si je puis dire, lancer tous ses traits. (CLINIAS) Je suis entièrement de ton avis. (L'ATHÉNIEN) Nous comprendrons maintenant qu'il n'y ait pas du tout à s'étonner des fluctuations des institutions politiques, parce que dans chaque État la législation tend à des buts différents ; et, en général, il n'est pas surprenant que les uns fassent consister la justice à donner les hautes charges de l'État à certains citoyens, sans considérer s'ils sont bons ou mauvais ; que les autres se donnent pour but l'acquisition de la richesse, sans se mettre en peine si l'on est esclave ou libre ; que d'autres dirigent vers la liberté toutes leurs aspirations ; que d'autres se proposent dans leur législation deux buts simultanés, visant à la fois à être libres et à se rendre maîtres des autres États ; qu'enfin ceux qui se flattent d'être les plus habiles aient en vue tous ces buts et tous ceux du même genre, sans pouvoir dire qu'il y en ait un qu'ils placent au-dessus des autres et en vue duquel ils les poursuivent tous.


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Dernière mise à jour : 24/05/2007