[8,77] Τῷ δ´ ἑξῆς ἐνιαυτῷ τῆς ἑβδομηκοστῆς
καὶ τετάρτης ὀλυμπιάδος ἐνεστώσης, ἣν ἐνίκα στάδιον
Ἄστυλος Συρακούσιος, Ἀθήνησι δ´ ἄρχων ἦν Λεώστρατος,
Κοΐντου Φαβίου καὶ Σερουίου Κορνηλίου τὴν
ὑπατείαν παρειληφότων, ἄνδρες ἐκ τῶν πατρικίων νέοι
μὲν ἔτι τὴν ἡλικίαν, ἐπιφανέστατοι δὲ τῶν ἄλλων κατά
γ´ ἀξιώσεις προγόνων, καὶ διὰ τὰς ἑταιρίας τε καὶ
πλούτους μέγα δυνάμενοι, καὶ ὡς νέοι τὰ πολιτικὰ
πράττειν οὐδενὸς τῶν ἐν ἀκμῇ χείρους, Καίσων Φάβιος, ἀδελφὸς
τοῦ τότε ὑπατεύοντος, καὶ Λεύκιος Οὐαλέριος Ποπλικόλας,
ἀδελφὸς τοῦ καταλύσαντος τοὺς
βασιλεῖς, τὴν ταμιευτικὴν ἔχοντες ἐξουσίαν κατὰ τὸν
αὐτὸν χρόνον, καὶ διὰ τοῦτ´ ἐκκλησίαν συνάγειν ὄντες
κύριοι, τὸν ὑπατεύσαντα τῷ πρόσθεν ἐνιαυτῷ Σπόριον
Κάσσιον καὶ τολμήσαντα τοὺς περὶ τῆς διανομῆς εἰσηγήσασθαι
νόμους εἰσήγγειλαν εἰς τὸν δῆμον ἐπὶ τυραννίδος αἰτίᾳ· καὶ
προειπόντες ἡμέραν ῥητὴν ἐκάλουν
αὐτὸν ὡς ἐπὶ τοῦ δήμου τὴν δίκην ἀπολογησόμενον.
ὄχλου δὲ πλείστου συναχθέντος εἰς τὴν ἀποδειχθεῖσαν
ἡμέραν συγκαλέσαντες εἰς ἐκκλησίαν τὸ πλῆθος τά τ´
ἐμφανῆ τοῦ ἀνδρὸς ἔργα ὡς ἐπ´ οὐδενὶ χρηστῷ γενόμενα
διεξῄεσαν· ὅτι Λατίνοις μὲν πρῶτον, οἷς ἀπέχρη
πολιτείας κοινῆς ἀξιωθῆναι μέγα εὐτύχημα ἡγουμένοις,
εἰ καὶ ταύτης τύχοιεν, οὐ μόνον ἣν ᾔτουν πολιτείαν
ὕπατος ὢν ἐχαρίσατο, ἀλλ´ ἔτι καὶ τῶν ἐκ τοῦ πολέμου λαφύρων,
ἐὰν κοινὴ γένηται στρατεία, τὴν τρίτην
ἐψηφίσατο δίδοσθαι· ἔπειθ´ Ἕρνικας, οὓς πολέμῳ χειρωθέντας
ἀγαπᾶν ἐχρῆν, εἰ μὴ καὶ τῆς αὐτῶν χώρας
ἀφαιρέσει τινὶ ζημιωθεῖεν, φίλους μὲν ἀνθ´ ὑπηκόων
ἐποίησε, πολίτας δ´ ἀνθ´ ὑποτελῶν, γῆς τε καὶ λείας,
ἣν ἂν ἐκ παντὸς κτήσωνται, τὴν ἑτέραν ἔταξε λαμβάνειν τρίτην
μερίδα. ὥστε μεριζομένων εἰς τρεῖς κλήρους τῶν λαφύρων τοὺς
μὲν ὑπηκόους τε καὶ ἐπήλυδας
διμοιρίας λαμβάνειν, τοὺς δ´ αὐθιγενεῖς καὶ ἡγεμόνας
τρίτην μερίδα. ἐκ δὲ τούτου δυεῖν τῶν ἀτοπωτάτων
θάτερον ἐπεδείκνυσαν αὐτοῖς συμβησόμενον, ἐάν τινας
ἑτέρους διὰ πολλὰς καὶ μεγάλας εὐεργεσίας προέλωνται
ταῖς αὐταῖς τιμῆσαι δωρεαῖς, αἷς Λατίνους τ´ ἐτίμησαν
καὶ τοὺς μηδ´ ὁτιοῦν ἀγαθὸν ἀποδειξαμένους Ἕρνικας.
μιᾶς γὰρ καταλειπομένης αὐτοῖς τρίτης μερίδος, ἢ οὐχ
ἕξειν, ὅ τι δώσουσιν ἐκείνοις μέρος ἢ τὰ ὅμοια ψηφισαμένους
μηδὲν ἑαυτοῖς καταλείψειν.
| [8,77] CHAPITRE DOUZIEME.
I. L'ANNEE suivante, au commencement de la soixante-quatorzième
olympiade, lorsque Astyllus de Syracuse remporta le prix de la course,
Léostrate étant archonte à Athènes, Quintus Fabius et Servius Cornélius
étant consuls à Rome, Caeson Fabius frère du consul qui était alors en
charge, et Lucius Valerius Poplicola fils du frère de celui qui chassa les
rois, accusèrent Spurius Cassius le consul de l'année précédente qui
avait été assez hardi pour faire la loi agraire. Tous deux étaient patriciens,
jeunes à la vérité, mais fort illustres par la gloire de leurs ancêtres,
puissants par leurs richesses et par le grand nombre de leurs clients , et
quoique peu avancés en âge, ils avaient tant de capacité pour
l'administration des affaires, qu'ils ne le cédaient à aucun des citoyens les
plus recommandables par leur prudence. Comme ils exerçaient alors la
charge de questeurs qui leur donnait pouvoir de convoquer des
assemblées, ils déférèrent Cassius comme coupable de tyrannie, lui
donnant assignation pour comparaître à jour préfixé au tribunal du peuple
afin de rendre compte de sa conduite.
II. Il se trouva à Rome une grande foule de citoyens au jour marqué.
Les deux jeunes magistrats assemblèrent le peuple, et lui firent rapport
des actions de Cassius qui prouvaient le plus clairement qu'il n'avait pas
agi pour le bien de la république. Le premier chef d'accusation fut, qu'il
avait trop accordé aux Latins pendant son consulat: qu'il suffisait de leur
donner le droit de bourgeoisie, et qu'ils se seraient cru trop heureux de
l'obtenir: que Cassius néanmoins leur avait non seulement accordé cette
grâce, mais qu'outre cela il avait ordonné qu'ils auraient la troisième partie
des dépouilles qu'on remporterait dans la guerre lorsqu'ils feraient la
campagne avec les troupes Romaines. Le second, qu'à l'égard des
Herniques qui se seraient contentés qu'on ne leur eût pas ôté une partie
de leurs terres après les avoir subjugués par la force des armes, il avait
mieux aimé les recevoir dans l'alliance et l'amitié du peuple Romain que
de les rendre sujets de la république , et qu'au lieu de tributaires il les
avait fait citoyens, ordonnant qu'ils auraient le tiers des terres et du butin
qu'on gagnerait dans quelque expédition que ce pût être : de sorte que les
dépouilles divisées en trois parties, les sujets du peuple Romain et les
étrangers en devaient avoir deux tiers, les naturels du pays et les chefs
l'autre tiers. Que de cet injuste partage il s'ensuivrait deux inconvénients
dont l'un était inévitable ; que si les Romains pour reconnaître les services
que d'autres peuples leur auraient rendus, voulaient leur faire un présent
aussi honorable que celui dont ils auraient gratifié les Latins, et les
Herniques qui n'avaient jamais rien fait pour le mériter, n'ayant plus qu'un
tiers du butin à leur disposition, ils ne trouveraient pas de quoi
récompenser leurs amis , ou que s'ils abandonnaient ce dernier tiers à
leurs bienfaiteurs, ils ne se réserveraient rien pour eux-mêmes.
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