[8,16] Οἱ δὲ παρὰ τούτων τὴν ἀρχὴν παραλαβόντες,
Σπόριος Ναύτιος καὶ Σέξτος Φούριος, στρατιάν θ´
ὅσην ἐδύναντο πλείστην ἐκ τοῦ πολιτικοῦ κατεστήσαντο
καταλόγου, καὶ φρυκτωρίας καὶ σκοποὺς ἐν τοῖς ἐπικαιροτάτοις
φρουρίοις ἔταξαν, ἵνα μηδὲν ἀγνοήσωσι
τῶν ἐπὶ τῆς χώρας πραττομένων· χρήματά τε καὶ σῖτον
καὶ ὅπλα ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ πολλὰ ἡτοιμάσαντο. τὰ μὲν
οὖν οἰκεῖα παρεσκεύαστο αὐτοῖς ὡς ἐνῆν ἄριστα, καὶ
οὐδὲν αὐτῶν ἔτι δεῖν ἐδόκει· τὰ δὲ συμμαχικὰ οὐχ
ἅπαντα ὑπήκουε προθύμως ἑκούσιά τ´ οὐκ ἦν, οἷα
συνάρασθαι τοῦ πολέμου, ὥστ´ οὐδὲ προσαναγκάζειν
αὐτὰ ἠξίουν φοβούμενοι προδοσίαν. ἤδη δέ τινα καὶ
ἀφίστατο αὐτῶν ἐκ τοῦ φανεροῦ καὶ τοῖς Οὐολούσκοις
συνελάμβανε. πρῶτοι δ´ ἦρξαν Αἰκανοὶ τῆς ἀποστάσεως, ἅμα τῷ
συστῆναι τὸν πόλεμον εὐθὺς ἐλθόντες
ὡς τοὺς Οὐολούσκους καὶ συμμαχίαν μεθ´ ὅρκων συνθέμενοι,
στρατιάν τ´ ἀπέστειλαν οὗτοι τῷ Μαρκίῳ
πλείστην τε καὶ προθυμοτάτην. ἀρξαμένων δὲ τούτων
πολλοὶ καὶ τῶν ἄλλων συμμάχων κρύφα συνελάμβανον
τοῖς Οὐολούσκοις οὐκ ἀπὸ ψηφισμάτων οὐδ´ ἀπὸ κοινοῦ
δόγματος ἀποστέλλοντες αὐτοῖς τὰς συμμαχίας, εἰ
δέ τισιν ἦν βουλομένοις μετέχειν τῆς στρατείας τῶν
σφετέρων, οὐχ ὅπως ἀποτρέποντες, ἀλλὰ καὶ παρορμῶντες.
ἐγεγόνει τ´ ἐν οὐ πολλῷ χρόνῳ τοσαύτη
δύναμις περὶ τοὺς Οὐολούσκους, ὅσην οὐ πώποτ´ ἔσχον,
ὅτε μάλιστ´ ἤκμαζον ταῖς πόλεσιν· ἣν ἐπαγόμενος ὁ
Μάρκιος ἐνέβαλεν αὖθις εἰς τὴν Ῥωμαίων γῆν, καὶ
ἐγκαθεζόμενος ἡμέρας συχνὰς ἐδῄου τῆς γῆς, ὅσην ἐν
τῇ πρότερον εἰσβολῇ παρέλιπε. σωμάτων μὲν οὖν
ἐλευθέρων οὐκέτι πολλῶν ἐγκρατὴς ἐγένετο κατὰ ταύτην τὴν
στρατείαν· οἱ γὰρ ἄνθρωποι τὰ πλείστου ἄξια
συσκευασάμενοι παλαίτερον ἔτι κατεπεφεύγεσαν, οἱ μὲν
εἰς τὴν πόλιν, οἱ δ´ εἰς τὰ πλησίον φρούρια, εἴ τινα
ἦν ἐχυρώτατα· τὰ δὲ βοσκήματα αὐτῶν, ὅσα οὐχ οἷοί
τ´ ἦσαν ἀπελάσαι, καὶ τοὺς νέμοντας θεράποντας λαμβάνει τόν
τε σῖτον τὸν ἐπὶ ταῖς ἅλωσιν ἔτι κείμενον
καὶ τοὺς ἄλλους καρπούς, τοὺς μὲν ἐν χερσὶν ὄντας,
τοὺς δὲ καὶ συγκεκομισμένους ἀναιρεῖται. προνομεύσας
δὲ καὶ διαπορθήσας ἅπαντα οὐθενὸς ὁμόσε χωρῆσαι
τολμήσαντος ἀπῆγεν ἐπ´ οἴκου τὴν στρατιὰν βαρεῖαν
οὖσαν ἤδη τῷ πλήθει τῶν ὠφελειῶν καὶ σχολῇ πορευομένην.
| [8,16] CHAPITRE TROISIÈME.
I. SPURIUS Nautius et Sextus Furius qui furent faits consuls pour
l'année suivante, levèrent dans Rome autant de troupes qu'il leur fut
possible. Ils mirent des phares et des sentinelles dans les châteaux les
plus à portée, afin de savoir tout ce qui se ferait dans le pays, et en peu
de temps ils amassèrent de grandes sommes d'argent, de bonnes
provisions de blé, et quantité d'armes.
II. APRES avoir fait à Rome tous ces préparatifs, il semblait qu'il ne
leur manquait plus rien. Mais leurs alliés ne se rendaient pas tous à leurs
ordres, et ne se portaient point de bon cœur à la guerre. Ils n'osèrent
néanmoins les y obliger absolument, de peur de quelque trahison. Il y en
avait déjà une partie qui s'étaient soulevés ouvertement en faveur des
Volsques. Les Aeques levèrent les premiers l'étendard de la révolte. Dès
les moment que la guerre fut déclarée, ils députèrent vers les Volsques
pour jurer une alliance avec eux. Ils envoyèrent aussi à Marcius un corps
considérable de troupes qui avaient beaucoup d'ardeur pour la guerre.
Plusieurs autres alliés suivirent leur exemple et se rangèrent du même
côté. Il est vrai qu'ils ne le firent pas ouvertement et qu'il n'y eut aucune
ordonnance de toute la nation pour envoyer du secours aux Volsques,
mais loin d'empêcher leurs sujets de prendre parti dans les troupes de
Marcius, ils les excitaient à le faire. De cette manière les Volsques en très
peu de temps mirent sur pied une armée si formidable qu'ils n'en avaient
jamais eu de pareille, même dans leur plus grande prospérité et dans
l'état le plus florissant de toutes leurs villes.
III. MARCIUS ouvrit aussitôt la campagne avec cette nombreuse
armée. Il fit une nouvelle irruption sur les terres des Romains, où il resta
plusieurs jours, pendant lesquels il ravagea tout ce qu'il avait épargné
dans ses premières courses. Néanmoins il ne prit pas un grand nombre
d'hommes de condition libre dans cette expédition : longtemps auparavant
ils s'étaient retirés, partie dans la ville de Rome, partie dans les châteaux
voisins les mieux fortifiés, où ils avaient emporté leurs effets les plus
précieux. Mais en récompense il se saisit des troupeaux qu'ils n'avaient
pu mener avec eux, et il prit les bergers qui les gardaient. Il enleva aussi
le blé qu'il trouva encore dans l'aire, il emporta tous les autres grains, tant
ceux qui n'étaient pas tout à fait moissonnés ni battus, que ceux qui
étaient déjà engrangés. Après avoir pillé la campagne et désolé tout
le plat pays, comme il vit que personne n'osait se présenter pour lui livrer
bataille, il s'en retourna avec son armée gorgée de butin : elle était si
chargée de toutes sortes de richesses qu'elle ne marchait qu'à petite journée.
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