[13,21] Καὶ ὁ Κύνουλκος «ταυτὶ καὶ τολμᾶς σὺ λέγειν,» οὐ «ῥοδοδάκτυλος οὖσα» κατὰ τὸν
Κρατῖνον, ἀλλὰ βολίτινον ἔχων θάτερον σκέλος, ἐκείνου τοῦ ὁμωνύμου σοι ποιητοῦ τὴν
κνήμην φορῶν, ὃς ἐν τοῖς καπηλείοις καὶ τοῖς πανδοκείοις αἰεὶ διαιτᾷ, καίτοι ᾿Ισοκράτους
τοῦ ῥήτορος ἐν τῷ ᾿Αρεοπαγιτικῷ εἰρηκότος· «ἐν καπηλείῳ δὲ φαγεῖν ἢ πιεῖν οὐδεὶς οὐδ' ἂν
οἰκέτης ἐτόλμησεν. Σεμνύνεσθαι γὰρ ἐμελέτων, οὐ βωμολοχεύσθαι.» ῾Υπερείδης δὲ ἐν τῷ
κατὰ Πατροκλέους, εἰ γνήσιος ὁ λόγος, τοὺς ᾿Αρεοπαγίτας φησιν ἀριστήσαντά τινα ἐν
καπηλείῳ κωλῦσαι εἰς ῎Αρειον πάγον. Σὺ δὲ, ὦ σοφιστά, ἐν τοῖς καπηλείοις συναναφύρῃ οὐ
μετὰ ἑταίρων ἀλλὰ μετὰ ἑταιρῶν, μαστροπευούσας περὶ σαυτὸν οὐκ ὀλίγας ἔχων καὶ
περιφέρων αἰεὶ τοιαυτὶ βιβλία ᾿Αριστοφάνους καὶ ᾿Απολλοδώρου καὶ ᾿Αμμωνίου καὶ
᾿Αντιφάνους, ἔτι δὲ Γοργίου τοῦ ᾿Αθηναίου, πάντων τούτων συγγεγραφότων περὶ τῶν
᾿Αθήνησι ῾Εταιρίδων. Ὢ τῆς καλῆς σου πολυμαθίας, ὡς κατ' οὐδὲν ἐμιμήσω Θεόμανδρον
τὸν Κυρηναῖον, ὅν φησι Θεόφραστος ἐν τῷ περὶ Εὐδαιμονίας περιιόντα ἐπαγγέλλεσθαι
διδάσκειν εὐτυχίαν, ἐρωτοδιδάσκαλε· οὐδὲν ἄρα διαφέρεις ᾿Αμάσιος τοῦ ᾿Ηλείου, ὃν
Θεόφραστος ἐν τῷ ᾿Ερωτικῷ περὶ τοὺς ἔρωτας δεινὸν γεγονέναι λέγει. Οὐκ ἂν ἁμάρτοι δέ τίς
σε καὶ πορνογράφον καλῶν, ὡς ᾿Αριστείδην καὶ Παυσίαν ἔτι τε Νικοφάνη τοὺς ζωγράφους.
Μνημονεύει δὲ αὐτῶν ὡς ταῦτα καλῶς γραφόντων Πολέμων ἐν τῷ περὶ τῶν ἐν Σικυῶνι
Πινάκων. Ὢ τῆς καλῆς πολυμαθίας, ἄνδρες φίλοι, τῆς τοῦ γραμματικοῦ τοῦδε, ὃς οὐδ'
ἐγκαλύπτεται, ἀλλ' ἀναφανδὸν τὰ Εὐβούλου αἰεὶ ἐκ Κερκώπων λέγει·
Κόρινθον ἦλθον. ῾Ηδέως ἐνταῦθά πως
λάχανόν τι τρώγων ῎Ωκιμον διεφθάρην·
κἀνταῦθα κατελήρησα τὴν ἐξωμίδα.
Καλός γε ὁ τῶν Κορινθίων σοφιστής, ὁ τοῖς μαθηταῖς διηγούμενος ὅτι ῎Ωκιμον ἑταίρας
ὄνομα - - - καὶ ἄλλα δὲ πολλά, ὦναιδές, δράματα ἀπὸ ἑταιρῶν ἔσχε τὰς ἐπιγραφάς, Θάλαττα
Διοκλέους, Φερεκράτους Κοριαννώ, Εὐνίκου ἢ Φιλυλλίου ῎Αντεια, Μενάνδρου δὲ Θαὶς καὶ
Φάνιον, ᾿Αλέξιδος ᾿Ορώπα, Εὐβούλου Κλεψύδρα. Οὕτω δ' ἐκλήθη αὕτη ἡ ἑταίρα, ἐπειδὴ
πρὸς κλεψύδραν συνουσιάζεν ἕως κενωθῇ, ὡς ᾿Ασκληπιάδης εἴρηκεν ὁ τοῦ ᾿Αρείου ἐν τῷ
περὶ Δημητρίου τοῦ Φαληρέως συγγράμματι, τὸ κύριον αὐτῆς ὄνομα φάσκων εἶναι
Μητίχην.
| [13,21] Soudain, Cynulcos répliqua en reprenant les vers de Cratinos:
«Tu as le toupet de parler ainsi, toi qui n’as sûrement pas des
«doigts de rose» mais bien plutôt une jambe gonflée de bouse de
vache. Tiens ! tu sais à qui tu me fais penser ? Au poète qui portait
le même nom que toi et qui passait le plus clair de son temps à
moisir dans les bistrots et les tavernes.
L’orateur Isocrate a pu dire ceci dans son Aréopagitique :
«Personne, pas même un esclave, n'oserait manger ou boire
dans un troquet : on avait alors le souci de rester digne et de ne
pas sombrer dans la débauche.»
Et Hypéride, dans son discours contre Patrocle (si ce discours
est vraiment de lui), précise que les Aréopagites refusaient toute
promotion à l’Aéropage à quiconque s’était restauré dans l’un de
ces cabarets. Mais toi, charmant sophiste, tu te vautres dans ces
lieux, non pas avec des amis de ton sexe, mais avec des femmes,
des maquerelles à la pelle. En outre, tu ne cesses de distribuer à la
volée les ouvrages d'Aristophane, d'Apollodore, d'Ammonios,
d'Antiphane, et même de Gorgias d'Athènes, bref que des torchons
où l’on ne parle que de putains athéniennes !
Ma foi, elle est belle, ton érudition ! Il est sûr et certain que tu
n'as rien à voir avec Théomandros de Cyrène, dont Théophraste dit
dans son livre sur le Bonheur, qu'il désirait enseigner l’art d’être
heureux. Non, toi, tu cherches plutôt à nous apprendre l’érotisme.
En fait, tu ressembles à cet d'Amasis d'Élis, dont Théophraste –
encore lui- fait mention dans son Traité sur l'amour, et qui était un
expert en matière sexuelle. On ne se tromperait pas de beaucoup en
t'appelant pornographe, au même titre que les peintres Aristide,
Pausias et Nicophanos. Dans son livre sur les Tableaux de Sicyone,
Polémon reconnaît que ces gens-là excellaient dans ce genre de peinture.
Oui, mes chers amis, elle est belle, l’érudition de ce personnage,
lui qui, sans même se cacher la face, récite sans complexe les vers
d'Euboulos tirés de ses Cercopes:
«Je suis allé à Corinthe. Là-bas, cherchant à me régaler, je me
mis à déguster Ocimon et j'ai échoué; et dans l’affaire, j'ai perdu
ma chemise.»
C’est du joli ! Et ce sophiste des Corinthiens explique tout
bonnement à ses élèves que cette Ocimon est le nom d'une pute !
Ah ! il en existe de ces drames, mes bons tartuffes, dont le titre
porte le nom d’une roulure. Je citerai la Thalatta de Dioclès, la
Corianno de Phérécratès, l’Antéia d'Eunicos - ou de Philyllios – la
Thaïs et la Phanion de Ménandre, l’Opora d'Alexis, la Clepsydra
d'Euboulos. Soit dit en passant, la dernière de ces créatures fut
ainsi surnommée parce qu’elle avait, dit-on, pour habitude de
chronométrer ses prouesses avec un clepsydre, n’arrêtant de baiser
qu’une fois l’appareil vide. C’est Asclépiade, le fils d'Aréios, qui
nous apprend cela dans son Histoire de Démétrios de Phalère, où il
ajoute que son vrai nom était en réalité Métiché.
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