[11,464] (464) «Τίνα δὴ παρεσκευασμένοι
πίνειν τρόπον ἐστὲ νυνί, λέγεθ´. {Β.} Ὅντινα τρόπον
ἡμεῖς; Τοιοῦτον οἷον ἂν καὶ σοὶ δοκῇ.
{Α.} Βούλεσθε δήπου τὸν ἐπιδέξι´, ὦ πάτερ,
λέγειν ἐπὶ τῷ πίνοντι. {Β.} Τὸν ἐπιδέξια
λέγειν; Ἄπολλον, ὡσπερεὶ τεθνηκότι.»
(11) Παραιτητέον δ´ ἡμῖν τὰ κεράμεα ποτήρια. Καὶ γὰρ Κτησίας
«Παρὰ Πέρσαις, φησίν, ὃν ἂν βασιλεὺς ἀτιμάσῃ, κεραμέοις χρῆται. »
Χοιρίλος δ´ ὁ ἐποποιός φησι·
(464b) «Χερσὶν ὄλβον ἔχω κύλικος τρύφος ἀμφὶς ἐαγός,
ἀνδρῶν δαιτυμόνων ναυάγιον, οἷά τε πολλὰ
πνεῦμα Διωνύσοιο πρὸς Ὕβριος ἔκβαλεν ἀκτάς.»
Ἐγὼ δὲ εὖ οἶδα ὅτι ἥδιστα πολλάκις ἐστὶ τὰ κεράμεα ἐκπώματα, ὡς καὶ τὰ παρ´ ἡμῖν
ἐκ τῆς Κόπτου καταγόμενα· μετὰ γὰρ ἀρωμάτων συμφυραθείσης τῆς γῆς ὀπτᾶται.
(464c) Καὶ Ἀριστοτέλης δὲ ἐν τῷ περὶ Μέθης
«Αἱ Ῥοδιακαί, φησί, προσαγορευόμεναι χυτρίδες διά τε τὴν ἡδονὴν εἰς τὰς μέθας
παρεισφέρονται καὶ διὰ τὸ θερμαινομένας τὸν οἶνον ἧττον ποιεῖν μεθύσκειν.
Σμύρνης γὰρ καὶ σχοίνου καὶ τῶν τοιούτων ἑτέρων εἰς ὕδωρ ἐμβληθέντων ἕψονται καὶ
παραχεόντων εἰς τὸν οἶνον ἧττον μεθύσκουσιν. »
Κἀν ἄλλῳ δὲ μέρει φησίν·
«Αἱ Ῥοδιακαὶ χυτρίδες γίνονται σμύρνης, σχοίνου, ἀνήθου, κρόκου, βαλσάμου,
ἀμώμου, κινναμώμου συνεψηθέντων· ἀφ´ ὧν τὸ γινόμενον τῷ οἴνῳ παραχυθὲν οὕτω
τὰς μέθας ἵστησιν (464d) ὥστε καὶ τῶν ἀφροδισίων παραλύειν τὰ πνεύματα πέττον.»
(12) Οὐ δεῖ οὖν ἡμᾶς ἐκμανῶς πίνειν ἀποβλέποντας εἰς τὸ πλῆθος τῶν καλῶν τούτων
καὶ παντοδαπῶν κατὰ τὰς τέχνας ἐκπωμάτων. Τὴν δὲ μανίαν τοὺς πολλούς φησιν ὁ
Χρύσιππος ἐν τῇ Εἰσαγωγικῇ περὶ ἀγαθῶν καὶ κακῶν Πραγματείᾳ τοῖς πλείστοις
προσάπτειν. Καλεῖσθαι γοῦν τὴν μὲν γυναικομανίαν, τὴν δ´ ὀρτυγομανίαν.
«Τινὲς δὲ καὶ δοξομανεῖς καλοῦσι τοὺς φιλοδόξους, (464e) καθάπερ τοὺς φιλογύνας
γυναικομανεῖς καὶ τοὺς φιλόρνιθας ὀρνιθομανεῖς, τὸ αὐτὸ σημαινόντων τῶν
ὀνομάτων τούτων. Ὥστε καὶ τὰ λοιπὰ μὴ ἀλλοτρίως καλεῖσθαι τὸν τρόπον τοῦτον. Καὶ
γὰρ ὁ φίλοψος καὶ ὁ ὀψοφάγος οἷον ὀψομανής ἐστι καὶ ὁ φίλοινος οἰνομανὴς καὶ
ὡσαύτως ἐπὶ τῶν ὁμοίων, οὐκ ἀλλοτρίως τῆς μανίας κειμένης ἐπ´ αὐτοῖς ὡς
ἁμαρτάνουσι μανικῶς καὶ τῆς ἀληθείας ἐπὶ πλεῖστον ἀπαρτωμένοις.»
(13) Ἡμεῖς οὖν, ὡς καὶ παρ´ Ἀθηναίοις ἐγίνετο, ἅμα ἀκροώμενοι τῶν γελωτοποιῶν
τούτων καὶ μίμων, ἔτι δὲ τῶν ἄλλων τεχνιτῶν ὑποπίνωμεν. (464f) Λέγει δὲ περὶ
τούτων ὁ Φιλόχορος οὑτωσί·
«Ἀθηναῖοι τοῖς Διονυσιακοῖς ἀγῶσι τὸ μὲν πρῶτον ἠριστηκότες καὶ πεπωκότες
ἐβάδιζον ἐπὶ τὴν θέαν καὶ ἐστεφανωμένοι ἐθεώρουν, παρὰ δὲ τὸν ἀγῶνα πάντα οἶνος
αὐτοῖς ᾠνοχοεῖτο καὶ τραγήματα παρεφέρετο, καὶ τοῖς χοροῖς εἰσιοῦσιν ἐνέχεον
πίνειν καὶ διηγωνισμένοις ὅτ´ ἐξεπορεύοντο ἐνέχεον πάλιν· μαρτυρεῖν δὲ τούτοις
καὶ Φερεκράτη τὸν κωμικόν ὅτι μέχρι τῆς καθ´ ἑαυτὸν ἡλικίας οὐκ ἀσίτους εἶναι
τοὺς θεωροῦντας.»
| [11,464] (464) «A. De quelle manière êtes-vous maintenant disposés à boire ? parlez. B.
Quoi ! de quelle manière nous voulons boire? eh ! de celle qu'il vous plaira. A.
Voulez-vous donc, papa, dire à celui qui va boire de présenter le vase à droite.
B. Dire qu'il le présente à droite ? eh ! autant vaut-il parler à un mort.»
(11) Quant aux vases à boire, bannissons d'ici ceux de terre cuite ; car Ctésias
rapporte que ceux qui sont disgraciés du roi chez les Perses ne se servent que
de ces terres cuites. Chérile, le poète épique, dit :
(464b) «Je tiens un morceau bien précieux ! c'est le débris d'un gobelet tout
brisé dans le naufrage de plusieurs convives que le souffle de Bacchus a jetés,
comme il arrive souvent, sur la côte de l'injure.»
Je sais cependant que les vases à boire de terre cuite (g-ekpohmata) plaisent assez
souvent; tels sont ceux qu'on nous apporte de Coptos, car ils sont faits d'une
terre cuite, pétrie avec des aromates. Aristote dit, dans son Traité de l'Ivresse:
«Les petites marmites (g-chutrides) qu'on appelle rhodiaques, ou de Rhodes, se
servent dans des débauches de vin, tant pour l'agrément que parce qu'étant
échauffées elles donnent au vin qu'on y boit une qualité moins enivrante. On les
forme en faisant bouillir ensemble dans l'eau, de la myrrhe, du schoenanthe, et
le vin qu'on en verse enivre moins.»
Il dit dans un autre endroit :
«Les chytrides de Rhodes se font, en mettant cuire ensemble de la myrrhe, du
jonc (ou la fleur du jonc) odorant, du safran, du baume, de l'amomon, de la
cannelle, (464d) de sorte que le vin qu'on en verse et qu'on boit calme non
seulement l'ivresse, il assoupit même les feux de l'amour.»
(12) Mais nous ne devons pas boire en insensés, en considérant ce grand nombre
de vases, où l'art brille autant que la variété en est charmante. Quant je dis
insensés, je me rappelle ce que Chrysippe dit de la Folie, dans l'introduction
de son Traité des choses bonnes ou mauvaises :
«Nombre de personnes appliquent ce nom à bien des choses. C'est ainsi qu'on
entend dire gynœcomanie, fol amour pour les femmes, ortygomanie, fol amour pour
les cailles; quelques-uns appellent même doxamanes ceux qui sont avides de
gloire, (464e) comme ils donnent le nom de philogynes aux gynœcomanes, et celui
de philornithes aux ornithomanes, ou amateurs passionnés d'oiseaux. En effet,
ces mots signifient la même chose; de sorte que ce ne serait pas improprement
qu'on nommerait ainsi les autres choses. Assurément, les mots philopsos et
opsophagos présentent la même idée qu'opsomane, ou avide de poisson, et
philoinos la même qu'oinomane passionné pour le vin, et ainsi d'autres
semblables; en effet, il y a donc vraiment de la folie dans ces gens-là,
puisqu'ils errent emportés par leur folle passion, et s'écartent si loin de la vérité.»
(13) Pour nous, imitons ce qui se fait à Athènes, et buvons à petits verres en
entendant ces bouffons, ces baladins, et autres gens de semblables talents. Or,
voici ce qu'en dit Philochore :
«Les Athéniens n'assistèrent d'abord aux spectacles des jeux bachiques,
qu'après avoir dîné et bu, et ils les regardaient ayant une couronne sur la
tête. Pendant toute la scène, on leur versait du vin s'ils en avaient besoin ;
on leur apportait aussi des friandises à gruger. Lorsque les chœurs entraient on
leur présentait à boire, et après le spectacle on leur en versait encore à leur
sortie. Phérécrate le comique, dit-il, assure que jusqu'à son temps on
n'assistait pas au spectacle à jeun. »
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