[11,462] (462) Κυλικρῆνας ἐξεπόρθησε λῃζομένους καὶ αὐτόθι πόλιν ἐδείματο Ἡράκλειαν
τὴν Τρηχινίαν καλεομένην. »
Πολέμων δ´ ἐν τῷ πρώτῳ τῶν πρὸς Ἀδαῖον καὶ Ἀντίγονόν φησιν οὕτως·
«Τῆς δ´ Ἡρακλείας τῆς ὑπὸ τὴν Οἴτην καὶ Τραχῖνος τῶν οἰκητόρων μεθ´ Ἡρακλέους
τινὲς ἀφικόμενοι ἐκ Λυδίας Κυλικρᾶνες, οἳ δ´ Ἀθαμᾶνες, ἀφ´ ὧν οἱ τόποι
διαμένουσιν· οἷς οὐδὲ τῆς πολιτείας μετέδοσαν οἱ Ἡρακλεῶται συνοικοῦσιν,
ἀλλοφύλους ὑπολαβόντες. Κυλικρᾶνες δὲ λέγονται, ὅτι τοὺς ὤμους κεχαραγμένοι
κύλικας ἦσαν.»
(6) Οἶδα δὲ καὶ Ἑλλάνικον ἐν Ἐθνῶν Ὀνομασίαις λέγοντα (462b) ὅτι Λιβύων τῶν
Νομάδων τινὲς οὐδὲν ἄλλο κέκτηνται ἢ κύλικα καὶ μάχαιραν καὶ ὑδρίαν, καὶ ὅτι
οἰκίας ἔχουσιν ἐξ ἀνθερίκου πεποιημένας μικρὰς ὅσον σκιᾶς ἕνεκα, ἃς καὶ
περιφέρουσιν ὅπου ἂν πορεύωνται.
Πολλοῖς δὲ καὶ ὁ ἐν Ἰλλυριοῖς τόπος διαβόητός ἐστιν ὁ καλούμενος Κύλικες, παρ´ ᾧ
ἐστι τὸ Κάδμου καὶ Ἁρμονίας μνημεῖον, ὡς ἱστορεῖ Φύλαρχος ἐν τῇ δευτέρᾳ καὶ
εἰκοστῇ τῶν Ἱστοριῶν.
Καὶ Πολέμων δ´ ἐν τῷ περὶ τοῦ Μορύχου ἐν Συρακούσαις φησὶν ἐπ´ ἄκρᾳ τῇ νήσῳ πρὸς
τῷ Γῆς Ὀλυμπίας ἱερῷ (462c) ἐκτὸς τοῦ τείχους ἐσχάραν τινὰ εἶναι, ἀφ´ ἧς, φησί,
τὴν κύλικα ναυστολοῦσιν ἀναπλέοντες μέχρι τοῦ γενέσθαι τὴν ἐπὶ τοῦ νεὼ τῆς
Ἀθηνᾶς ἀόρατον ἀσπίδα· καὶ οὕτως ἀφιᾶσιν εἰς τὴν θάλασσαν κεραμέαν κύλικα,
καθέντες εἰς αὐτὴν ἄνθεα καὶ κηρία καὶ λιβανωτὸν ἄτμητον καὶ ἄλλα ἄττα μετὰ
τούτων ἀρώματα.
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΙΙ.
(7) Ὁρῶν οὖν ὑμῶν καὶ αὐτὸς τὸ συμπόσιον κατὰ τὸν Κολοφώνιον Ξενοφάνη πλῆρες ὂν
πάσης θυμηδίας·
«Νῦν γὰρ δὴ ζάπεδον καθαρὸν καὶ χεῖρες ἁπάντων
(462d) καὶ κύλικες· πλεκτοὺς δ´ ἀμφιτιθεῖ στεφάνους,
ἄλλος δ´ εὐῶδες μύρον ἐν φιάλῃ παρατείνει·
κρατὴρ δ´ ἕστηκεν μεστὸς ἐυφροσύνης·
ἄλλος δ´ οἶνος ἕτοιμος, ὃς οὔποτέ φησι προδώσειν,
μείλιχος ἐν κεράμοις, ἄνθεος ὀσδόμενος·
ἐν δὲ μέσοις ἁγνὴν ὀδμὴν λιβανωτὸς ἵησι·
ψυχρὸν δ´ ἐστὶν ὕδωρ καὶ γλυκὺ καὶ καθαρόν.
(462e) Πάρκεινται δ´ ἄρτοι ξανθοὶ γεραρή τε τράπεζα
τυροῦ καὶ μέλιτος πίονος ἀχθομένη·
βωμὸς δ´ ἄνθεσιν ἀν τὸ μέσον πάντῃ πεπύκασται,
μολπὴ δ´ ἀμφὶς ἔχει δώματα καὶ θαλίη.
Χρὴ δὲ πρῶτον μὲν θεὸν ὑμνεῖν εὔφρονας ἄνδρας
εὐφήμοις μύθοις καὶ καθαροῖσι λόγοις·
σπείσαντας δὲ καὶ εὐξαμένους τὰ δίκαια δύνασθαι
(462f) πρήσσειν (ταῦτα γὰρ ὦν ἐστι προχειρότερον)
οὐχ ὕβρις πίνειν ὁπόσον κεν ἔχων ἀφίκοιο
οἴκαδ´ ἄνευ προπόλου, μὴ πάνυ γηραλέος.
Ἀνδρῶν δ´ αἰνεῖν τοῦτον ὃς ἐσθλὰ πιὼν ἀναφαίνῃ,
ὡς οἱ μνημοσύνη, καὶ τὸν ὃς ἀμφ´ ἀρετῆς.
Οὔτι μάχας διέπειν Τιτήνων οὐδὲ Γιγάντων
οὐδέ τι Κενταύρων, πλάσματα τῶν προτέρων,
ἢ στάσιας σφεδανάς, τοῖς οὐδὲν χρηστὸν ἔνεστι,
| [11,462] (462) il pilla et ravagea les Cylicranes, et bâtit dans
leur pays la ville d'Héraclée, qu'on appela aussi Trachinie.»
Polémon, dans le premier paragraphe de l'ouvrage qu'il dédie à Adée et à Antigone,
rapporte qu'entre les habitants d'Héraclée, située au pied du mont Œta et
au-dessous de Trachinie, il y avait les Cylicranes qui étaient venus de Lydie
avec Hercule, et les Athamanes qui ont eu jusqu'à ce jour leurs quartiers dans
cette ville; mais que les Héracléotes, ne les ayant admis que comme des
étrangers, ne leur donnèrent aucune part au gouvernement. Quant aux Cylicranes,
ils eurent ce nom, parce qu'ils avaient la forme d'un gobelet, kylix, tracée par
des incisions sur l'épaule.
(6) Je sais aussi que quelques Lydiens Nomades (462b) ne possèdent rien qu'un
calice, ou gobelet, kylix, un sabre et une cruche à l'eau. Ils ont pour maisons
des loges portatives formées de tiges d'Anthericum, et elles n'ont d'étendue que
ce qu'il leur en faut pour donner de l'ombre. Ces Nomades les portent partout où
ils vont.
Il y a aussi dans l'Illyrie un lieu renommé, que l'on appelle Cylices, où l'on
dit qu'est le tombeau de Cadmus et d'Harmonie, selon le rapport de Phylarque,
liv. 22 de ses Histoires.
Polémon, parlant du Morychus de Syracuse, rapporte ceci :
«A l'extrémité de l'île, du côté du temple d'Olympie, (462c) hors des murs, il
y a un foyer. On met à la voile en partant de cet endroit là, après avoir rempli
un gobelet, kylix, et l'on avance en mer jusqu'à ce qu'on ne voie plus le
bouclier qui est sur le haut du temple de Minerve : l'on jette alors ce gobelet
de terre cuite dans la mer, après y avoir mis des fleurs, des rayons de miel, de
l'encens vierge, et autres aromates avec cela.»
CHAP. III.
Mais je m'aperçois que la joie commence à régner à votre table, comme parle le
poète Xénophane de Colophon.
«Déjà le sol de la salle est propre, chacun a les mains bien nettes, (462d)
les gobelets, kylikes, sont rincés : tous les convives ont leurs couronnes sur
la tête. L'un présente dans une coupe un parfum d'une odeur exquise : le cratère
est là rempli de la source de la joie. Un autre tient le vin tout prêt, et dit
qu'il ne le quittera pas sans y faire raison ; c'est un vin délicat qui parfume
par son bouquet tous les pots. Au milieu de tout ceci, l'encens flatte l'odorat
par les émissions de sa vapeur naturelle; il y a de l'eau fraîche, d'une saveur
agréable et pure; (462e) des pains d'une couleur dorée sont sous la main; la
table riante est chargée de fromage et de miel pur : l'autel qui est au milieu
même de la salle, est paré de fleurs de tous côtés. La musique et les chants
retentissent dans toute la maison ; mais il faut que des gens sages commencent
par célébrer les louanges de la divinité, et ne fassent entendre alors que des
paroles saintes et de bon augure. Ils doivent demander, en faisant des
libations, (462f) de pouvoir toujours se maintenir dans les termes de la justice
; d'ailleurs cela est plus facile que d'être injuste. Ce n'est pas un crime que
chacun boive autant de vin qu'il peut en prendre, pour s'en retourner chez lui
sans être accompagné d'un serviteur, lorsqu'il n'est pas trop âgé; mais louons
l'homme qui en buvant communique des choses dignes d'être retenues, et celui qui
fait sentir le prix de la vertu. Laissons-là ces combats des Titans et des
géants, de même que ces rixes sanguinaires des anciens Centaures, autres
inepties, dont on ne tire aucun avantage ;
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