[4,173] καὶ ὅτι ἦν αὐτοῖς ἀπὸ τῶν πράξεων ὀνόματα (173) Μαγίδες καὶ Γογγύλοι,
ἐπειδὴ τὰς μάζας, φησὶν Ἀριστοφάνης, ἐν ταῖς θοίναις δι´ ἡμέρας τρίβοντες παρεῖχον
ὥσπερ (ἐν) γυναιξὶ γογγύλας μεμαγμένας. Καλοῦνται δὲ καὶ μέχρι νῦν τινες αὐτῶν
Χοίρακοι καὶ Ἀμνοὶ καὶ Ἀρτυσίλεῳ καὶ Σήσαμοι καὶ Ἀρτυσίτραγοι καὶ Νεωκόροι καὶ
Ἰχθυβόλοι, τῶν δὲ γυναικῶν Κυμινάνθαι, κοινῇ δὲ πάντες Ἐλεοδύται διὰ τὸ τοῖς ἐλεοῖς
ὑποδύεσθαι διακονοῦντες ἐν ταῖς θοίναις. Ἐλεὸς δ´ ἐστὶν ἡ μαγειρικὴ τράπεζα. Ὅμηρος·
«Αὐτὰρ ἐπεί ῥ´ ὤπτησε καὶ εἰν ἐλεοῖσιν ἔθηκε.»
(173b) Ὅθεν καὶ Πολυκράτων ὁ Κρίθωνος Ῥηναιεὺς δίκην γραφόμενος οὐ Δηλίους
αὐτοὺς ὀνομάζει, ἀλλὰ τὸ κοινὸν τῶν Ἐλεοδυτῶν ἐπῃτιάσατο. Καὶ ὁ τῶν Ἀμφικτυόνων
δὲ νόμος κελεύει ὕδωρ παρέχειν ἐλεοδύτας, τοὺς τραπεζοποιοὺς καὶ τοὺς τοιούτους
διακόνους σημαίνων. Κρίτων δ´ ὁ κωμῳδιοποιὸς ἐν Φιλοπράγμονι παρασίτους τοῦ
θεοῦ καλεῖ τοὺς Δηλίους διὰ τούτων·
«Φοίνικα μεγάλου κύριον βαλλαντίου
ναύκληρον ἐν τῷ λιμένι ποιήσας ἄπλουν
(173c) καὶ φορμιῶσαι ναῦς ἀναγκάσας δύο,
εἰς Δῆλον ἐλθεῖν ἠθέλης´ ἐκ Πειραιῶς,
πάντων ἀκούων διότι παρασίτῳ τόπος
οὗτος τρία μόνος ἀγαθὰ κεκτῆσθαι δοκεῖ,
εὔοψον ἀγοράν, παντοδαπὸν ὁρμοῦντ´ ὄχλον,
αὐτοὺς παρασίτους τοῦ θεοῦ τοὺς Δηλίους.»
(74) Ἀχαιὸς δ´ ὁ Ἐρετριεὺς ἐν Ἀλκμαίωνι τῷ σατυρικῷ καρυκκοποιοὺς καλεῖ τοὺς
Δελφοὺς διὰ τούτων·
(173d) «Καρυκκοποιοὺς προσβλέπων βδελύττομαι,»
παρόσον τὰ ἱερεῖα περιτέμνοντες δῆλον ὡς ἐμαγείρευον αὐτὰ καὶ ἐκαρύκκευον. Εἰς
ταῦτα δὲ ἀποβλέπων καὶ Ἀριστοφάνης ἔφη·
«Ἀλλ´ ὦ Δελφῶν πλείστας ἀκονῶν
Φοῖβε μαχαίρας
καὶ προδιδάσκων τοὺς σοὺς προπόλους.»
Κἀν τοῖς ἑξῆς δ´ ὁ Ἀχαιός φησιν·
«Τίς ὑποκεκρυμμένος μένει,
σαραβάκων κοπίδων συνομώνυμε;»
(173e) Ἐπισκώπτουσι γὰρ οἱ Σάτυροι τοὺς Δελφοὺς ὡς περὶ τὰς θυσίας καὶ τὰς
θοίνας διατρίβοντας. Σῆμος δ´ ἐν δʹ Δηλιάδος
«Δελφοῖς, φησί, παραγινομένοις εἰς Δῆλον παρεῖχον Δήλιοι ἅλας καὶ ὄξος καὶ
ἔλαιον καὶ ξύλα καὶ στρώματα.»
Ἀριστοτέλης ἢ Θεόφραστος ἐν τοῖς ὑπομνήμασι περὶ Μαγνήτων λέγων τῶν ἐπὶ τοῦ
Μαιάνδρου ποταμοῦ ὅτι Δελφῶν εἰσιν ἄποικοι τὰς αὐτὰς ἐπιτελοῦντας αὐτοὺς ποιεῖ
χρείας τοῖς παραγιγνομένοις τῶν ξένων, λέγων οὕτως·
(173f) «Μάγνητες οἱ ἐπὶ τῷ Μαιάνδρῳ ποταμῷ κατοικοῦντες ἱεροὶ τοῦ
θεοῦ, Δελφῶν ἄποικοι, παρέχουσι τοῖς ἐπιδημοῦσι στέγην, ἅλας, ἔλαιον, ὄξος,
ἔτι λύχνον, κλίνας, στρώματα, τραπέζας. »
Δημήτριος δ´ ὁ Σκήψιος ἐν ἑκκαιδεκάτῳ Τρωικοῦ διακόσμου ἐν τῇ Λακωνικῇ φησιν
ἐπὶ τῆς ὁδοῦ τῆς καλουμένης Ὑακινθίδος ἱδρῦσθαι ἥρωας Μάττωνα καὶ Κεράωνα ὑπὸ
τῶν ἐν τοῖς φιδιτίοις ποιούντων τε τὰς μάζας καὶ κεραννύντων τὸν οἶνον διακόνων.
| [4,173] et qu'on leur donnait le nom de (173) magides et de
gongyloi, selon leurs fonctions.
C'est pourquoi Aristophane nous apprend qu'ils étaient occupés toute la journée
à préparer les mazes qu'ils servaient aux festins publics, et que ces mazes
étaient semblables aux boulettes que pétrissent les femmes. Quelques Déliens
portent même encore les noms de choiraques, amnoi, artysilaoi, sesamoi,
artysitragoi, neookoroi, ichtyboloi: plusieurs femmes s'appellent hyminanthai.
En général, on les nomme eleodytes, parce qu'ils sont occupés aux tables de
cuisine, et servent dans les repas publics. Or, une telle table se dit, en grec,
eleos; comme dans ce vers d'Homère ;
«Mais après avoir fait rôtir, et mis sur les eleoi, ou tables de cuisines.»
(173b) C'est en conséquence de cet usage que Polycraton, fils de Criton,
traduisant les Rhénéens en justice, ne les nomme pas Déliens, mais il les
attaque comme étant la communauté des Eleodytes. La loi des Amphictyons ordonne
que les Eleodytes fourniront l'eau nécessaire, désignant par ce mot les
Trapezopes, et autres semblables personnages qui étaient de service. Criton,
dans son Curieux, appelle les Déliens, Parasites du dieu. Voici ses termes :
«Ayant pris pour pilote, dans le port, un Phénicien fort riche (maître d'une
grande bourse), mais qui n'avait pas de voyage à faire, (173c) il fréta deux
vaisseaux pour mettre à la voile, et voulut passer du Pirée à Délos, parce qu'il
avait ouï-dire à tout le monde que cet endroit réunissait seul trois avantages
pour un parasite, un marché bien fourni de poisson, une foule d'habitants de
toutes les contrées, et les parasites mêmes du dieu, savoir les Déliens.»
(74) Achée d'Érétrie appelle les Delphiens, karykopoious, dans son Alcméon
Satyrique, disant :
(173d) «J'abhorre ces karykopes ou pâtissiers, lorsque que je les considère.»
C'est qu'en effet ils dépeçaient les viandes des victimes, les faisaient cuire
en les assaisonnant de diverses manières. C'est à quoi Aristophane fait allusion
dans ce passage :
«O! Apollon, qui fais aiguiser nombre de couteaux, et instruis d'avance tes
suppôts.»
Mais Achée dit à la suite (du passage que je viens de citer) :
«Pourquoi demeures-tu là couché, toi lourdaud, aussi immobile que le couteau de
cuisine dont tu portes le nom?»
(173e) Car les Satyres se moquent des Delphiens, qui étaient toujours occupés de
sacrifices, et à préparer des repas.
Semus dit, dans la quatrième partie de sa Déliade, que des Delphiens étant venus
à Délos, les habitants de cette île leur présentèrent du sel, du vinaigre, de
l'huile, du bois et des tapis.
Aristote, ou Théophraste, dit dans ses Commentaires, que les Magnésiens des
bords du Méandre sont une colonie de Delphes, et qu'ils fournissaient les mêmes
besoins aux étrangers qui arrivaient chez eux :
(173f) «Les Magnésiens, colonie de Delphes, qui habitent le bord du Méandre,
sont consacrés au dieu Apollon. Ils offrent aux étrangers le logement, le sel,
l'huile, le vinaigre, la lumière,les lits, les tapis et les tables.»
Démétrius de Scepse rapporte, dans son liv. 16 de l'Armement de Troie, qu'on
voit en Laconie, sur le chemin appelé Hyacinthide, les statues des héros Dation
et Kreaon, érigées aux frais des servants qui faisaient les mazes aux
Phéidities, et qui mêlaient le vin.
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