[4,138] (138) Πλάτων δ´ ἐν βʹ Πολιτείας οὕτως ἑστιᾷ τοὺς αὑτοῦ νεοπολίτας, γράφων·
« Ἄνευ ὄψου, ἔφη, ὡς ἔοικας, ποιεῖς τοὺς ἄνδρας ἑστιωμένους. Ἀληθῆ,
ἦν δ´ ἐγώ, λέγεις· ἐπελαθόμην ὅτι καὶ ὄψον ἕξουσιν, ἅλας τε δηλονότι καὶ
ἐλαίας καὶ τυρὸν καὶ βολβοὺς καὶ λάχανά γε οἷα δὴ ἐν ἀγροῖς ἑψήματα (τε)
ἑψήσονται. Καὶ τραγήματά που παραθήσομεν αὐτοῖς τῶν τε σύκων καὶ
ἐρεβίνθων καὶ κυάμων, καὶ μύρτα καὶ φηγοὺς σποδιοῦσι πρὸς τὸ πῦρ μετρίως
ὑποπίνοντες. (138b) Καὶ οὕτως διάγοντες τὸν βίον ἐν εἰρήνῃ μετὰ ὑγιείας, ὡς
εἰκός, γηραιοὶ τελευτῶντες ἄλλον τοιοῦτον βίον τοῖς ἐκγόνοις παραδώσουσιν.»
(15) Ἑξῆς δὲ λεκτέον καὶ περὶ τῶν Λακωνικῶν συμποσίων. Ἡρόδοτος μὲν οὖν ἐν τῇ
ἐνάτῃ τῶν ἱστοριῶν περὶ τῆς Μαρδονίου παρασκευῆς λέγων καὶ μνημονεύσας
Λακωνικῶν συμποσίων φησί·
«Ξέρξης φεύγων ἐκ τῆς Ἑλλάδος Μαρδονίῳ τὴν παρασκευὴν κατέλιπε
τὴν αὑτοῦ. Παυσανίαν οὖν ἰδόντα τὴν τοῦ Μαρδονίου παρασκευὴν (138c)
χρυσῷ καὶ ἀργύρῳ καὶ παραπετάσμασι ποικίλοις κατεσκευασμένην κελεῦσαι
τοὺς ἀρτοποιοὺς καὶ ὀψοποιοὺς κατὰ ταὐτὰ καθὼς Μαρδονίῳ δεῖπνον
παρασκευάσαι. Ποιησάντων δὲ τούτων τὰ κελευσθέντα τὸν Παυσανίαν ἰδόντα
κλίνας χρυσᾶς καὶ ἀργυρᾶς ἐστρωμένας καὶ τραπέζας ἀργυρᾶς καὶ
παρασκευὴν μεγαλοπρεπῆ δείπνου ἐκπλαγέντα τὰ προκείμενα κελεῦσαι ἐπὶ
γέλωτι τοῖς ἑαυτοῦ διακόνοις παρασκευάσαι Λακωνικὸν δεῖπνον. Καὶ
παρασκευασθέντος γελάσας ὁ Παυσανίας μετεπέμψατο τῶν Ἑλλήνων τοὺς
στρατηγοὺς (138d) καὶ ἐλθόντων ἐπιδείξας ἑκατέρου τῶν δείπνων τὴν
παρασκευὴν εἶπεν·
«Ἄνδρες Ἕλληνες, συνήγαγον ὑμᾶς βουλόμενος
ἐπιδεῖξαι τοῦ Μήδων ἡγεμόνος τὴν ἀφροσύνην, ὃς τοιαύτην
δίαιταν ἔχων ἦλθεν ὡς ἡμᾶς οὕτω ταλαίπωρον ἔχοντας.»
Φασὶ δέ τινες καὶ ἄνδρα Συβαρίτην ἐπιδημήσαντα τῇ Σπάρτῃ καὶ συνεστιαθέντα ἐν
τοῖς φιδιτίοις εἰπεῖν·
«Εἰκότως ἀνδρειότατοι ἁπάντων εἰσὶ Λακεδαιμόνιοι· ἕλοιτο γὰρ ἄν τις εὖ
φρονῶν μυριάκις ἀποθανεῖν ἢ οὕτως εὐτελοῦς διαίτης μεταλαβεῖν.»
(16) (138e) Πολέμων ἐν τῷ παρὰ Ξενοφῶντι κανάθρῳ τοῦ παρὰ Λάκωσι
καλουμένου δείπνου κοπίδος μνημονεύοντα Κρατῖνον ἐν Πλούτοις λέγειν·
«Ἆρ´ ἀληθῶς τοῖς ξένοισιν ἔστιν, ὡς λέγους´, ἐκεῖ
πᾶσι τοῖς ἐλθοῦσιν ἐν τῇ κοπίδι θοινᾶσθαι καλῶς,
ἐν δὲ ταῖς λέσχαισι φύσκαι προσπεπατταλευμέναι
κατακρέμανται τοῖσι πρεσβύταισιν ἀποδάκνειν ὀδάξ;»
Καὶ Εὔπολις ἐν Εἵλωσι·
(138f) «Καὶ γένηται τοῖσδε σάμερον κοπίς.»
Δεῖπνον δ´ ἐστὶν ἰδίως ἔχον ἡ κοπίς, καθάπερ καὶ τὸ καλούμενον ἄικλον. Ἐπὴν δὲ
κοπίζωσι, πρῶτον μὲν δὴ σκηνὰς ποιοῦνται παρὰ τὸν θεόν, ἐν δὲ ταύταις στιβάδας ἐξ
ὕλης, ἐπὶ δὲ τούτων δάπιδας ὑποστρωννύουσιν, ἐφ´ αἷς τοὺς κατακλιθέντας εὐωχοῦσιν
οὐ μόνον τοὺς ἐκ τῆς ἡμεδαπῆς ἀφικνουμένους, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐπιδημήσαντας τῶν
ξένων. Θύουσι δ´ ἐν ταῖς κοπίσιν αἶγας, ἄλλο δ´ οὐδὲν ἱερεῖον·
| [4,138] (138) Voici comment Platon nourrit ses nouveaux citoyens, dans le second
livre de sa République :
«A. Mais il me semble que vous alimentez le peuple sans cuisine. S. Cela est
vrai, répondis-je : en effet, j'ai oublié de dire que nos citoyens auront aussi
quelques plats de cuisine : nous leur donnerons donc du sel, des olives, du
beurre, des bulbes, des oignons, des herbages, tels que ceux des campagnes, et
ils les feront bouillir. On leur accordera même quelques plats de régal, comme
figues, pois-chiches, fèves, baies de myrthe. Ils pourront aussi faire cuire des
glands sous la cendre, et boire modérément par là-dessus. (138b) Ils passeront
ainsi paisiblement leur vie, et en santé assurément; ils mourront très âgés, et
laisseront le même train de vie à suivre à leurs descendants.»
(15) Il nous faut à présent rappeler les repas de Lacédémone. Voici donc le
récit que fait Hérodote, dans son neuvième livre, en parlant du somptueux
appareil de la table de Mardonius, et faisant en même temps mention des repas
lacédémoniens :
«Xerxès s'étant sauvé de la Grèce, laissa tout son appareil à Mardonius.
Pausanias, voyant cette magnificence, tant en or qu'en argent, en pavillons du
travail le plus riche et le plus varié, ordonna aux boulangers et aux cuisiniers
de préparer un repas, comme ils le faisaient pour Mardonius. Lorsqu'ils l'eurent
fait, Pausanias contempla avec étonnement les lits d'or et d'argent couverts de
tapis, les tables d'argent, le splendide appareil de ce repas, et tout ce qu'on
avait servi ; mais voulant aussitôt s'en moquer, il ordonne à ses gens de lui
préparer à manger à la Lacédémonienne. Le repas étant prêt, Pausanias éclate de
rire, fait venir les capitaines Grecs, (138d) et leur montrant la différence des
deux appareils : Je vous ai, dit-il, rassemblés ici, pour vous prouver l'excès
de folie du général des Mèdes; lui qui, pouvant vivre avec tant de somptuosité
et de grandeur, s'est avisé de venir chez des gens aussi misérables que nous.»
On rapporte qu'un Sibaris, qui était à Sparte, se trouvant à un de ces repas
qu'on appelle phédities, ne put s'empêcher de dire :
«En vérité, les Spartiates sont les plus courageux de tous les hommes ; et
quiconque est susceptible de réflexion, choisira plutôt mille morts que de
pouvoir se résoudre à mener une si pauvre vie.»
(16) (138e) Polémon, exposant le mot canathre, qui se trouve dans Xénophon, dit
que Cratinus parle, comme il suit, dans ses Riches, au sujet du repas que les
Lacédémoniens appelaient kopis:
«Est-il vraiment permis aux étrangers qui viennent à Sparte, d'avoir part,
comme on le dit là, aux repas qu'on appelle kopis, et sans risquer un affront? Y
a-t-il aussi dans les salles des phystes qui pendent attachées à des chevilles,
et que les vieillards doivent saisir avec les dents?»
Eupolis dit, dans ses Ilotes :
(138f) «C'est aujourd'hui pour eux le repas kopis.»
«Le kopis, dit Polémon, est un repas qui a quelque chose de particulier, de
même que celui qu'on appelle aiklon. Lorsqu'ils célèbrent le kopis, ils
commencent par dresser des tentes auprès de certain temple; ils y élèvent des
lits d'herbages, sur lesquels ils étendent des tapis, et y font le repas tout
couchés, traitant non seulement ceux qui sont de notre contrée, mais même des
étrangers qui s'y trouvent en voyage : ils sacrifient, dans ces kopis, des
chèvres, et non d'autre animal.
|