[12,967] ὃς οὐ τοὐναντίον ἔπαθεν ἢ τὸ προσδοκώμενον ὑπὸ (967a)
τῶν πολλῶν. οἱ μὲν γὰρ διανοοῦνται τοὺς τὰ τοιαῦτα μεταχειρισαμένους
ἀστρονομίᾳ τε καὶ ταῖς μετὰ ταύτης ἀναγκαίαις ἄλλαις τέχναις
ἀθέους γίγνεσθαι, καθεωρακότας ὡς οἷόν τε γιγνόμενα
ἀνάγκαις πράγματ' ἀλλ' οὐ διανοίαις βουλήσεως ἀγαθῶν πέρι
τελουμένων.
(Κλεινίας) τὸ δὲ δὴ πῶς ἔχον ἂν εἴη;
(Ἀθηναῖος)
πᾶν, ὅπερ εἶπον, τοὐναντίον ἔχει νῦν τε καὶ ὅτε ἄψυχα αὐτὰ οἱ
διανοούμενοι διενοοῦντο. θαύματα μὲν οὖν (967b) καὶ τότε
ὑπεδύετο περὶ αὐτά, καὶ ὑπωπτεύετο τὸ νῦν ὄντως δεδογμένον,
ὅσοι τῆς ἀκριβείας αὐτῶν ἥπτοντο, ὅπως μήποτ' ἂν ἄψυχα ὄντα
οὕτως εἰς ἀκρίβειαν θαυμαστοῖς λογισμοῖς ἂν ἐχρῆτο, νοῦν μὴ
κεκτημένα· καί τινες ἐτόλμων τοῦτό γε αὐτὸ παρακινδυνεύειν
καὶ τότε, λέγοντες ὡς νοῦς εἴη ὁ διακεκοσμηκὼς πάνθ' ὅσα κατ'
οὐρανόν. οἱ δὲ αὐτοὶ πάλιν ἁμαρτάνοντες ψυχῆς φύσεως ὅτι
πρεσβύτερον εἴη σωμάτων, (967c) διανοηθέντες δὲ ὡς νεώτερον,
ἅπανθ' ὡς εἰπεῖν ἔπος ἀνέτρεψαν πάλιν, ἑαυτοὺς δὲ πολὺ
μᾶλλον· τὸ γὰρ δὴ πρὸ τῶν ὀμμάτων, πάντα αὐτοῖς ἐφάνη, τὰ
κατ' οὐρανὸν φερόμενα, μεστὰ εἶναι λίθων καὶ γῆς καὶ πολλῶν
ἄλλων ἀψύχων σωμάτων διανεμόντων τὰς αἰτίας παντὸς τοῦ
κόσμου. ταῦτ' ἦν τὰ τότε ἐξειργασμένα πολλὰς ἀθεότητας καὶ
δυσχερείας τῶν τοιούτων ἅπτεσθαι, καὶ δὴ καὶ λοιδορήσεις γε
ἐπῆλθον ποιηταῖς, τοὺς φιλοσοφοῦντας κυσὶ ματαίαις
ἀπεικάζοντας (967d) χρωμέναισιν ὑλακαῖς, ἄλλα τε αὖ ἀνόητ'
εἰπεῖν· νῦν δέ, ὅπερ εἴρηται, πᾶν τοὐναντίον ἔχει.
(Κλεινίας) πῶς;
CHAPITRE XIV. (Ἀθηναῖος)
οὐκ ἔστιν ποτὲ γενέσθαι βεβαίως θεοσεβῆ θνητῶν ἀνθρώπων
οὐδένα, ὃς ἂν μὴ τὰ λεγόμενα ταῦτα νῦν δύο λάβῃ, ψυχή τε ὡς
ἔστιν πρεσβύτατον ἁπάντων ὅσα γονῆς μετείληφεν, ἀθάνατόν
τε, ἄρχει τε δὴ σωμάτων πάντων, ἐπὶ δὲ τούτοισι δή, τὸ νῦν
εἰρημένον πολλάκις, τόν τε εἰρημένον (967e) ἐν τοῖς ἄστροις
νοῦν τῶν ὄντων τά τε πρὸ τούτων ἀναγκαῖα μαθήματα λάβῃ,
τά τε κατὰ τὴν μοῦσαν τούτοις τῆς κοινωνίας συνθεασάμενος,
χρήσηται πρὸς τὰ τῶν ἠθῶν ἐπιτηδεύματα καὶ νόμιμα συναρμοττόντως,
| [12,967] qu'il n'entre pas dans des sentiments contraires à ceux du vulgaire.
Celui-ci s'imagine que ceux qui s'occupent
de ces sortes de sciences avec le secours de l'astronomie et des arts
nécessaires qui marchent avec elle deviennent athées, parce qu'ils se sont
rendu compte que tout arrive par nécessité, et non selon les desseins
d'une volonté qui dirige tout vers le bien.
(CLINIAS). Qu'en est-il donc ?
(L'ATHÉNIEN) Tout le contraire de ce qu'on pense à présent et de ce qu'on
pensait, lorsqu'on tenait les astres pour des corps inanimés. Cependant,
même alors, l'étonnement provoqué par les astres se glissait dans les
esprits et l'on soupçonnait ce qui est aujourd'hui tenu pour certains
parmi ceux qui ont examiné les choses de près, que jamais des corps
inanimés n'useraient de calculs si admirablement exacts, s'ils n'étaient
pas doués d'intelligence. Il est vrai que certains philosophes ont osé,
même alors, se risquer à dire que l'intelligence avait ordonné tout ce qui
se passe dans le ciel. Mais, d'un autre côté, les mêmes philosophes
s'abusant sur la nature de l'âme, qui est plus ancienne que les corps, et
s'imaginant qu'elle est plus jeune, ont pour ainsi dire tout bouleversé,
et eux-mêmes plus que tout le reste; car tous les corps en mouvement dans
le ciel qui s'offraient à leurs yeux leur ont paru pleins de pierre, de
terre et de beaucoup d'autres matières inanimées, auxquelles ils ont
attribué les causes de l'harmonie de l'univers. Voilà ce qui a produit
alors tant d'athées et suscité tant de difficultés à ceux qui s'occupent
de ces choses. Voilà d'où sont venues les injures des poètes qui comparent
les philosophes à des chiens qui se livrent à de vains aboiements, et qui
lâchent d'autres sottises ; mais aujourd'hui, c'est, comme j'ai dit, tout le contraire.
(CLINIAS) Comment cela ?
CHAPITRE XIV.
(L'ATHÉNIEN) Il n'est pas possible qu'aucun mortel ait une solide piété,
s'il ne sait pas les deux choses dont nous avons parlé, à savoir que l'âme
est le plus ancien de tous les êtres qui existent par voie de génération,
qu'elle est immortelle et qu'elle commande à tous les corps, et de plus,
qu'il y a dans les astres comme nous l'avons dit souvent, une intelligence
qui préside à tous les êtres. Il faut encore qu'il soit versé dans les
sciences nécessaires pour préparer à ces connaissances, et qu'après avoir
saisi les rapports qu'elles ont avec la musique, il s'en serve pour y
ajuster les moeurs, les institutions et les lois,
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