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Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

Chapitre 7

  Chapitre 7

[8,7] Φέρε δή, τίς ἂν εἴην ἀνήρ, εἰ δόξης καὶ τιμῶν, ὧν προσῆκέ μοι παρὰ τοῖς ἐμαυτοῦ πολίταις τυγχάνειν, παρὰ τῶν εὖ παθόντων ἀποστερηθείς, πρὸς δὲ τούτοις πατρίδος τε καὶ οἴκου καὶ φίλων καὶ θεῶν πατρῴων καὶ τάφων προγονικῶν καὶ παντὸς ἄλλου ἀπελασθεὶς ἀγαθοῦ, παρ´ ὑμῖν δ´ ἅπαντα ταῦθ´ εὑρών, οἷς ἐκείνων χάριν ἐπολέμουν, εἰ μὴ γενοίμην χαλεπὸς μὲν οἷς ἀντὶ πολιτῶν ἐχθροῖς κέχρημαι, χρηστὸς δ´ οἷς ἀντὶ πολεμίων φίλοις; ἀλλ´ ἔγωγ´ οὐδ´ ἐν ἀνδρὸς μοίρᾳ θείην ἄν, ὅστις μήτε τὸ πολεμοῦν δι´ ὀργῆς ἔχει μήτε τὸ σῶζον ἑαυτὸν δι´ εὐνοίας. πατρίδα θ´ ἡγοῦμαι οὐ τὴν ἀπαρνησαμένην με πόλιν, ἀλλ´ ἧς ἀλλότριος ὢν πολίτης γέγονα, γῆν τ´ οὐκ ἐν ἠδίκημαι φίλην, ἀλλ´ ἐν τὸ ἀσφαλὲς ἔχω. καὶ ἂν θεός τε συλλαμβάνῃ καὶ τὰ ὑμέτερα ὡς εἰκὸς πρόθυμα , μεγάλην καὶ ταχεῖαν ἐλπίζω γενήσεσθαι τὴν μεταβολήν. εὖ γὰρ ἴστε, ὅτι πολλῶν ἤδη πολεμίων πειραθέντες Ῥωμαῖοι οὐθένας μᾶλλον ἔδεισαν ὑμῶν, οὐδ´ ἐστίν, ἐφ´ μᾶλλον σπουδάζοντες διατελοῦσιν ὅπως τὸ ὑμέτερον ἔθνος ἀσθενὲς ἀποδείξουσι. καὶ διὰ τοῦτο τὰς μὲν πολέμῳ λαβόντες ὑμῶν ἔχουσι πόλεις, τὰς δὲ φιλίας ἐλπίδι παρακρουσάμενοι, ἵνα μὴ καθ´ ἓν ἅπαντες γενόμενοι κοινὸν ἐξενέγκητε κατ´ αὐτῶν πόλεμον. ἐὰν οὖν τἀναντία ὑμεῖς ἀντιφιλοτιμούμενοι διατελῆτε καὶ μίαν ἅπαντες ἔχητε περὶ τοῦ πολέμου γνώμην, ποιεῖτε νυνί, ῥᾳδίως αὐτῶν τὸ κράτος παύσετε. [8,7] Quelle idée en effet donnerais-je de moi ? et ne me prendrait-on pas pour le plus lâche de tous les hommes, si je n'étais pas sensible et à l'affront que j'ai reçu des Romains et au favorable accueil que vous me faites? Mes citoyens à qui j'ai rendu les plus grands services, non contents de me refuser les honneurs qui m'étaient dus et la gloire que j'avais méritée, m'ont encore banni de la patrie, chassé de ma maison, éloigné de mes amis, des dieux de mes pères, des sépulcres de mes ancêtres ; en un mot ils m'ont privé de tous les autres biens dont on peut jouir dans le lieu de sa naissance. Aujourd'hui je retrouve chez vous tous ces avantages pour lesquels je vous ai autrefois fait la guerre. Après un changement de fortune si extraordinaire, que penserait-on de moi, si je ne m'efforçais de faire ressentir tout le poids de ma vengeance à mes citoyens qui sont devenus mes plus cruels ennemis, et de faire autant de bien que je pourrai à ceux qui étant autrefois mes ennemis deviennent aujourd'hui mes plus fidèles amis dans ma disgrâce ? Pour moi j'estime que celui-là n'est pas véritablement homme, qui n'a ni ressentiment contre ses ennemis ni amitié pour ses libérateurs. Je crois que ma patrie n'est pas la ville qui ne me reconnaît plus, mais celle qui me reçoit, quoiqu'étranger, au nombre de ses citoyens, que le pays où je trouve ma sûreté, me doit être plus cher que celui où l'on m'a fait des injustices. Enfin si dieu m'accorde son secours et que vous preniez de bon cœur fait et cause pour moi, comme il y a toute apparence que vous êtes dans cette disposition, j'espère qu'il arrivera bientôt de grands changements. « XI. VOUS savez que les Romains qui ont eu déjà plusieurs guerres, n'ont jamais trouvé d'ennemis plus formidables que vous, et qu'ils n'ont rien plus à cœur que d'affaiblir les progrès de votre nation. C'est dans cette vue qu'ils vous ont enlevé par les armes une partie de vos villes et qu'ils ont trompé les autres par les apparences d'une amitié feinte, de peur que vous ne réunissiez toutes vos forces pour leur faire la guerre. Si vous continuez donc dans la même résolution où je vous vois maintenant, et si vous vous accordez tous ensemble pour vous opposer à l'agrandissement de leur empire, vous arrêterez sans peine le progrès de leur puissance.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009