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Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VIII (avec trad. française)

Chapitre 46

  Chapitre 46

[8,46] Καὶ Οὐετουρία παραστησαμένη τήν τε γυναῖκα τοῦ Μαρκίου καὶ τὰ τέκνα καὶ τὰς ἐπιφανεστάτας τῶν ἐν Ῥώμῃ γυναικῶν πρῶτον μὲν ἔκλαιεν εἰς τὴν γῆν ὁρῶσα μέχρι πολλοῦ, καὶ πολὺν ἐκίνησεν ἐκ τῶν παρόντων ἔλεον. ἔπειτ´ ἀναλαβοῦσα αὑτὴν ἔλεξεν· Αἱ γυναῖκες, Μάρκιε τέκνον, τὰς ὕβρεις ἐνθυμούμεναι καὶ τὰς ἄλλας συμφορὰς τὰς συμβησομένας αὐταῖς, ἐὰν πόλις ἡμῶν ὑπὸ τοῖς πολεμίοις γένηται, πᾶσαν ἄλλην ἀπογνοῦσαι βοήθειαν, ἐπειδὴ τοῖς ἀνδράσιν αὐτῶν ἀξιοῦσι διαλύσασθαι τὸν πόλεμον αὐθάδεις καὶ σκληρὰς ἔδωκας ἀποκρίσεις, ἄγουσαι τὰ τέκνα καὶ τοῖς πενθίμοις τούτοις ἠμφιεσμέναι τρύχεσι κατέφυγον ἐπ´ ἐμέ, τὴν σὴν μητέρα, καὶ Οὐολουμνίαν, τὴν σὴν γυναῖκα, δεόμεναι, μὴ περιιδεῖν αὐτὰς τὰ μέγιστα τῶν ἐν ἀνθρώποις κακῶν ὑπὸ σοῦ παθούσας· οὐθὲν μὲν οὔτε μεῖζον οὔτ´ ἔλαττον εἰς ἡμᾶς ἐξαμαρτοῦσαι, πολλὴν δὲ καί, ὅτ´ εὐτυχοῦμεν, εὔνοιαν ἔτι παρασχόμεναι, καί, ὅτ´ ἐπταίσαμεν, συμπάθειαν. ἔχομεν γὰρ αὐταῖς μαρτυρεῖν, ἐξ οὗ σὺ ἀπῆρας ἐκ τῆς πατρίδος, ἡμεῖς δ´ ἔρημοι καὶ τὸ μηθὲν ἔτι οὖσαι κατελειπόμεθα, συνεχῶς τε παραγινομέναις πρὸς ἡμᾶς καὶ παραμυθουμέναις τὰς συμφορὰς ἡμῶν καὶ συναλγούσαις. τούτων δὴ λαμβάνουσαι μνήμην ἐγώ τε καὶ σὴ γυνὴ {} συνοικουροῦσα μετ´ ἐμοῦ τὰς ἱκεσίας αὐτῶν οὐκ ἀπεστράφημεν, ἀλλ´ ὑπεμείναμεν, ὡς ἠξίουν ἡμᾶς ἐλθεῖν ἐπὶ σὲ καὶ τὰς ὑπὲρ τῆς πατρίδος ποιήσασθαι δεήσεις. [8,46] XV. Véturie accompagnée de la femme de Marcius, de ses deux fils et des dames Romaines les plus qualifiées, s'approche du tribunal. Là elle reste longtemps les yeux baissés et attachés à terre , elle répand des torrents de larmes, et excite la compassion dans tous les cœurs. Enfin elle rappelle toutes les forces et s'explique ainsi. « Vous voyez ici, Marcius mon fils, tout ce qu'il y a de plus distingué parmi les dames Romaines. Effrayées par la seule pensée des affronts et des maux qui ne manqueraient pas de leur arriver si Rome tombait sous la puissance de ses ennemis, n'ayant plus d'autre ressource dans leur disgrâce depuis que vous avez répondu avec tant de hauteur et de dureté à leurs maris qui vous ont demandé la paix, accompagnées de leurs enfants elles sont accourues avec ce triste appareil et ces habits de deuil chez Véturie votre mère et chez Volumnie votre épouse. Elles nous ont conjurées par les motifs les plus pressants, de détourner de dessus leurs têtes les malheurs terribles dont elles sont menacées de votre part, malheurs qu'elles n'ont pu mériter par leur conduite, puisque loin de nous avoir jamais rendu aucun mauvais service, elles n'ont pas été moins touchées de notre disgrâce, qu'elles nous avaient marqué de bienveillance et d'attachement dans notre prospérité. Nous pouvons en effet leur rendre ce glorieux témoignage, que dans la funeste situation où nous sommes réduites depuis votre départ, par leurs assiduités et leurs fréquentes visites elles nous ont consolées des rigueurs de notre sort, partageant avec nous nos peines et nos afflictions. C'est en reconnaissance de ces bons offices que j'ai écouté favorablement leurs remontrances. Votre femme, qui depuis nos disgrâces a toujours demeuré auprès de moi, ne s'est pas rendue moins sensible à leurs prières. Enfin nous avons osé les porter à votre tribunal, et pressées par leurs vives sollicitations, nous venons ici vous demander grâce pour la patrie ».


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Dernière mise à jour : 19/08/2009