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[1,65] Ἀριστεὺς δὲ ἀποτειχισθείσης αὐτῆς καὶ ἐλπίδα οὐδεμίαν ἔχων σωτηρίας,
ἢν μή τι ἀπὸ Πελοποννήσου ἢ ἄλλο παρὰ λόγον γίγνηται,
ξυνεβούλευε μὲν πλὴν πεντακοσίων ἄνεμον τηρήσασι τοῖς ἄλλοις ἐκπλεῦσαι,
ὅπως ἐπὶ πλέον ὁ σῖτος ἀντίσχῃ, καὶ αὐτὸς ἤθελε τῶν
μενόντων εἶναι· ὡς δ' οὐκ ἔπειθε, βουλόμενος τὰ ἐπὶ τούτοις παρασκευάζειν
καὶ ὅπως τὰ ἔξωθεν ἕξει ὡς ἄριστα, ἔκπλουν ποιεῖται λαθὼν τὴν φυλακὴν
τῶν Ἀθηναίων. καὶ παραμένων ἐν Ξαλκιδεῦσι τά τε ἄλλα ξυνεπολέμει καὶ
Σερμυλιῶν λοχήσας πρὸς τῇ πόλει πολλοὺς διέφθειρεν, ἔς τε τὴν
Πελοπόννησον ἔπρασσεν ὅπῃ ὠφελία τις γενήσεται. μετὰ δὲ τῆς Ποτειδαίας
τὴν ἀποτείχισιν Φορμίων μὲν ἔχων τοὺς ἑξακοσίους καὶ χιλίους τὴν
Ξαλκιδικὴν καὶ Βοττικὴν ἐδῄου καὶ ἔστιν ἃ καὶ πολίσματα εἷλεν.
| [1,65] LXV. - Potidée se trouvant bloquée, Aristeus ne voyait plus aucun espoir de salut ; il eût
fallu que contre toute attente quelque secours vînt du Péloponnèse ou d'ailleurs. Il fut
d'avis, qu'à l'exception de cinq cents hommes, les autres profitassent d'un vent favorable
pour quitter la elle par mer. Ainsi les vivres pourraient durer plus longtemps. Il proposait
de demeurer avec les assiégés. Son avis ne prévalut pas. Alors prenant ses dispositions
à l'intérieur et voulant pourvoir le mieux possible à l'extérieur, il sortit par mer, en
réussissant à échapper à la surveillance des Athéniens. Il demeura en Chalcidique, y fit
quelques opérations, tendit près de Sermylè une embuscade, où il fit périr beaucoup
d'hommes. Il négocia avec le Péloponnèse pour en obtenir quelques secours. Par ailleurs
quand Phormion eut terminé le blocus de Potidée et reçu les seize cents hommes de
renfort, il ravagea la Chalcidique et la Bottique, où il s'empara de quelques villes.
| [1,66] Τοῖς δ' Ἀθηναίοις καὶ Πελοποννησίοις αἰτίαι μὲν αὗται
προυγεγένηντο ἐς ἀλλήλους, τοῖς μὲν Κορινθίοις ὅτι τὴν Ποτείδαιαν ἑαυτῶν
οὖσαν ἀποικίαν καὶ ἄνδρας Κορινθίων τε καὶ Πελοποννησίων ἐν αὐτῇ ὄντας
ἐπολιόρκουν, τοῖς δὲ Ἀθηναίοις ἐς τοὺς Πελοποννησίους ὅτι ἑαυτῶν τε πόλιν
ξυμμαχίδα καὶ φόρου ὑποτελῆ ἀπέστησαν, καὶ ἐλθόντες σφίσιν ἀπὸ τοῦ
προφανοῦς ἐμάχοντο μετὰ Ποτειδεατῶν. οὐ μέντοι ὅ γε πόλεμός πω
ξυνερρώγει, ἀλλ' ἔτι ἀνοκωχὴ ἦν· ἰδίᾳ γὰρ ταῦτα οἱ Κορίνθιοι ἔπραξαν.
| [1,66] LXVI. - Tels furent les griefs qu'avaient les uns contre les autres les Athéniens et les
Péloponnésiens ; les Corinthiens se plaignaient que les Athéniens bloquassent Potidée,
qui était une de leurs colonies et où se trouvaient des Corinthiens et des Péloponnésiens.
Les Athéniens, de leur côté, accusaient les Péloponnésiens d'avoir poussé à la révolte
une ville qui était leur alliée et qui leur devait tribut ; de plus, ils étaient venus ouvertement
combattre dans les rangs des Potidéates. Néanmoins la guerre n'avait pas encore éclaté.
L'armistice durait toujours, car c'était de leur propre initiative que les Corinthiens avaient agi.
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