[8,83] Παραλαμβάνουσι δὴ τὴν ὑπατείαν κατὰ
τὸ ἑβδομηκοστόν τε καὶ διακοσιοστὸν ἔτος ἀπὸ τοῦ
συνοικισμοῦ τῆς Ῥώμης Λεύκιος Αἰμίλιος Μαμέρκου
υἱὸς καὶ Καίσων Φάβιος Καίσωνος υἱός, ἄρχοντος
Ἀθήνησι Νικοδήμου. οἷς κατ´ εὐχὴν συνέβη μηδὲν
ὑπὸ τῆς πολιτικῆς ἐπιταραχθῆναι διχοστασίας πολέμων
τὴν πόλιν περιστάντων ἀλλοεθνῶν. ἐν ἅπασι μὲν οὖν
ἔθνεσι καὶ τόποις Ἑλλήνων τε καὶ βαρβάρων φιλοῦσιν
αἱ τῶν ἔξωθεν κακῶν ἀνάπαυλαι ἐμφυλίους τε καὶ
ἐνδήμους ἐγείρειν πολέμους, μάλιστα δὲ τοῦτο πάσχουσιν, ὅσοι
πολεμιστὴν καὶ κακόπαθον αἱροῦνται
βίον ἐλευθερίας τε καὶ ἡγεμονίας πόθῳ. χαλεπαὶ γὰρ
αἱ μαθοῦσαι τοῦ πλείονος ἐφίεσθαι φύσεις ἐξειργόμεναι τῶν
συνήθων ἔργων καρτερεῖν· καὶ διὰ τοῦτο
οἱ φρονιμώτατοι τῶν ἡγεμόνων ἀεί τινας ἐκ τῶν ἀλλοεθνῶν
ἀναζωπυροῦσιν ἔχθρας, κρείττονας ἡγούμενοι
τῶν ἐντοπίων πολέμων τοὺς ἀλλοδαπούς. τότε δ´ οὖν,
ὥσπερ ἔφην, κατὰ δαίμονα τοῖς ὑπάτοις συνέπεσον αἱ
τῶν ὑπηκόων ἐπαναστάσεις. Οὐολοῦσκοι γάρ, εἴτε τῇ
πολιτικῇ Ῥωμαίων κινήσει πιστεύσαντες ὡς ἐκπεπολεμωμένου
τοῦ δημοτικοῦ πρὸς τοὺς ἐν τέλει, εἴτε τῆς
προτέρας ἥττης ἀμαχητὶ γενομένης αἰσχύνῃ παροξυνθέντες, εἴτ´
ἐπὶ ταῖς ἑαυτῶν δυνάμεσι πολλαῖς οὔσαις μέγα φρονήσαντες, εἴτε
διὰ ταῦτα πάντα πολεμεῖν
Ῥωμαίοις διέγνωσαν, καὶ συναγαγόντες ἐξ ἁπάσης πόλεως τὴν
νεότητα, μέρει μέν τινι τῆς δυνάμεως ἐπὶ
τὰς Ἑρνίκων τε καὶ Λατίνων πόλεις ἐστράτευσαν, τῇ
δὲ λοιπῇ, ἣ πλείστη τ´ ἦν καὶ κρατίστη, τοὺς ἐπὶ τὰς
πόλεις σφῶν ἥξοντας δέχεσθαι ἤμελλον. ταῦτα μαθοῦσι
Ῥωμαίοις ἔδοξε διχῇ νέμειν τὰς δυνάμεις καὶ
τῇ μὲν ἑτέρᾳ τὴν Ἑρνίκων τε καὶ Λατίνων διὰ φυλακῆς ἔχειν, τῇ
δ´ ἑτέρᾳ τὴν Οὐολούσκων λεηλατεῖν.
| [8,83] CHAPITRE TREIZIEME.
I. L'AN de la fondation de Rome deux cent soixante-dix, Nicodème
étant archonte à Athènes, Lucius Aemilius fils de Mamercus, et Caeson
Fabius fils de Caeson, furent créés consuls. Il leur arriva ce qu'ils avaient
souhaité : leur régence ne fut point traversée par les séditions
domestiques, parce que les guerres des peuples voisins tinrent toujours la
ville de Rome en haleine. C'est l'ordinaire dans toutes les nations et dans
tous les pays, soit des Grecs, soit des Barbares, qu'on n'est pas plutôt en
repos du côté des périls du dehors, qu'il s'élève des guerres civiles: et
des séditions internes. Cette alternative est inévitable,
particulièrement à ceux qui ont embrassé une vie dure et guerrière, par le
désir qu'ils ont de conserver leur liberté, et de commander aux autres. Il
est bien difficile de gouverner ces esprits ambitieux : accoutumés à former
de grands desseins, et possédés de l'envie de dominer, rarement peut-on
les contenir dans les bornes du devoir, si on les retire de leurs exercices
ordinaires. C'est pour cette raison que les plus habiles politiques
fomentent toujours quelque inimitié avec les nations étrangères, pour ne
pas manquer de sujets de faire la guerre, persuadés qu'il vaut mieux avoir
des guerres au dehors que des séditions dans leurs villes. Il arriva donc
alors par un grand bonheur pour les consuls, comme je l'ai déjà dit, que
les sujets des Romains levèrent l'étendard de la révolte.
II. LES Volsques résolurent de faire la guerre à la république, soit
qu'ils comptassent sur les troubles domestiques qui régnaient à Rome
entre le peuple et les magistrats, soit qu'ils fussent irrités par la honte de
s'être laissé vaincre sans tirer l'épée dans la campagne précédente, ou
que leurs nombreuses troupes leur relevassent le courage par l'espérance
d'un heureux succès, soit enfin pour toutes ces raisons ensemble.
Quoiqu'il en soit, ils levèrent beaucoup de jeunesse dans toutes leurs
villes : ils envoyèrent une partie de leur armée contre les Herniques et les
Latins : l'autre qui était et la plus forte et la plus nombreuse, resta dans
le pays pour recevoir l'ennemi s'il venait les attaquer. Sur cette nouvelle,
les Romains font les mêmes mouvements : ils partagent aussi leurs forces
en deux corps, l'un pour envoyer au secours des Herniques et des Latins,
l'autre pour ravager le pays des Volsques.
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