[8,84] Διακληρωσαμένων δὲ τῶν ὑπάτων τὰς
δυνάμεις, ὡς ἔστιν αὐτοῖς ἔθος, τὸ μὲν ἐπικουρεῖν
μέλλον τοῖς συμμάχοις στράτευμα Καίσων Φάβιος παρέλαβε,
θάτερον δὲ Λεύκιος ἔχων ἐπὶ τὴν Ἀντιατῶν
ἦγε πόλιν. γενόμενος δὲ πλησίον τῶν ὁρίων καὶ κατιδὼν τὰς τῶν
πολεμίων δυνάμεις, τότε μὲν ἀντικατεστρατοπέδευσεν ἐπὶ λόφου,
ταῖς δ´ ἑξῆς ἡμέραις
ἐξιόντων εἰς τὸ πεδίον τῶν πολεμίων θαμινὰ καὶ προκαλουμένων
εἰς μάχην, ἡνίκα τὸν οἰκεῖον ἔχειν καιρὸν
ὑπελάμβανεν, ἐξῆγε τὰς δυνάμεις· καὶ πρὶν εἰς χεῖρας
ἐλθεῖν παρακλήσει τε πολλῇ καὶ ἐπικελεύσει χρησάμενος,
ἐκέλευσε σημαίνειν τὸ πολεμικόν· καὶ οἱ στρατιῶται τὸ σύνηθες
ἀλαλάξαντες ἀθρόοι κατὰ σπείρας
τε καὶ κατὰ λόχους συνέβαλλον. ὡς δὲ τὰς λόγχας
καὶ τὰ σαυνία καὶ ὅσα εἶχον ἑκηβόλα ἐξανάλωσαν, σπασάμενοι
τὰ ξίφη συρράττουσιν ἀλλήλοις ἴσῃ τόλμῃ τε
καὶ ἐπιθυμίᾳ τοῦ ἀγῶνος ἑκάτεροι χρώμενοι· ἦν τε,
ὡς καὶ πρότερον ἔφην, παραπλήσιος αὐτοῖς ὁ τοῦ
ἀγῶνος τρόπος, καὶ οὔτε ἡ σοφία καὶ ἡ ἐμπειρία Ῥωμαίων περὶ
τὰς μάχας, ᾗ χρώμενοι τὰ πολλὰ ἐπεκράτουν,
οὔτε τὸ καρτερικὸν καὶ ταλαίπωρον ἐν τοῖς πόνοις διὰ
πολλῶν ἠσκημένον ἀγώνων ἐπεκράτει· τὰ γὰρ
αὐτὰ καὶ περὶ τοὺς πολεμίους ἦν, ἐξ οὗ Μάρκιον
ἡγεμόνα Ῥωμαίων οὐ τὸν ἀφανέστατον στρατηλάτην
ἔσχον· ἀλλ´ ἀντεῖχον ἑκάτεροι τῆς χώρας, ἐν ᾗ τὸ πρῶτον
ἔστησαν οὐχ ὑφιέμενοι. ἔπειτα κατὰ μικρὸν οἱ
Οὐολοῦσκοι ὑπεχώρουν ἐν κόσμῳ τε καὶ τάξει δεχόμενοι τοὺς
Ῥωμαίους. στρατήγημα δὲ τοῦτ´ ἦν, ἵνα διασπάσωσί τ´ αὐτῶν
τὰς τάξεις καὶ ἐξ ὑπερδεξιοῦ γένωνται χωρίου.
| [8,84] Les consuls tirent au sort selon la coutume.
L'armée qui doit secourir les alliés, échoit à Caeson Fabius.
Lucius se met à la tête de l'autre, et marche contre la ville
d'Antium. Arrivé auprès des montagnes, il aperçoit l'armée ennemie, et
se campe à l'opposite sur une éminence.
III. Les jours suivants, les Volsques s'avancent dans la plaine et lui
présentent plusieurs fois le défi du combat. Lucius l'accepte : il observe le
moment favorable pour faire sortir ses troupes , il les range en bataille , il
les harangue avant que d'en venir aux mains, et ayant animé leur
courage par ses discours, il fait sonner la charge. Alors les soldats jettent
les cris ordinaires en pareille rencontre : ils s'avancent par escadrons
et en bataillons ferrés, l'action s'engage, on fait une rude décharge de
piques, de dards et de javelots. Enfin après avoir épuisé toutes les armes
qui se lancent avec la main, on tire l'épée, on se charge corps à corps
avec une égale bravoure et une égale ardeur de vaincre. Les Volsques et
les Romains, comme j'ai déjà dit, observaient dans les combats le même
ordre et la même discipline. La prudence de ceux-ci, leur expérience
conformée dans les périls de la guerre, leur courage infatigable, leurs
corps accoutumés et endurcis aux fatigues, tous ces gages presque
assurés de la victoire, ne les rendaient point supérieurs dans cette
rencontre : les ennemis avaient les mêmes avantages, depuis que
Marcius le plus fameux capitaine des Romains avait été leur chef. Ainsi
les uns et les autres défendaient opiniâtrement le poste qu'ils avaient
occupé d'abord.
IV. Ensuite les Volsques commencent à lâcher pied peu à peu, se
retirant en bon ordre et recevant les Romains qui les pressaient vivement.
C'était un stratagème dont ils se servaient pour attirer l'ennemi et pour lui
faire rompre les rangs, afin de le combattre avec plus d'avantage lorsqu'ils
auraient une fois gagné un poste supérieur.
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