[8,22] Ἀκούσας δὲ ταῦτα παρ´ αὐτομόλων τινῶν
ὁ Μάρκιος, ὡς εἶχεν ὀργῆς, εὐθὺς ἀναστήσας τὴν δύναμιν ἦγεν
ἐπὶ τὴν Ῥώμην, φυλακὴν τοῦ Λαουινίου τὴν
ἀρκοῦσαν καταλιπών· καὶ αὐτίκα τῆς πόλεως σταδίους
τετταράκοντα ἀποσχὼν κατεστρατοπέδευσε περὶ τὰς
καλουμένας Κλοιλίας τάφρους. μαθοῦσι δὲ τὴν παρουσίαν αὐτοῦ
τοῖς κατὰ τὴν πόλιν τοσοῦτος ἐνέπεσε
θόρυβος ὡς αὐτίκα τοῖς τείχεσι τοῦ πολέμου προσάξοντος, ὥσθ´
οἱ μὲν ἐπὶ τὰ τείχη τὰ ὅπλα λαβόντες
ἔθεον ἄνευ παραγγέλματος, οἱ δ´ ἐπὶ τὰς πύλας κατὰ
πλῆθος ἐφέροντο χωρὶς ἡγεμόνος, οἱ δὲ τοὺς δούλους
καθοπλίσαντες ἐπὶ τοῖς τέγεσι τῶν οἰκιῶν ἵστασαν, οἱ
δὲ τήν τ´ ἄκραν καὶ τὸ Καπιτώλιον καὶ τοὺς ἄλλους
ἐρυμνοὺς τόπους τῆς πόλεως κατελαμβάνοντο, γυναῖκές
τε λελυμέναι τὰς κόμας ἐπὶ τὰ τεμένη καὶ τοὺς νεὼς
ἔθεον ὀλοφυρόμεναί τε καὶ δεόμεναι τῶν θεῶν ἀποστρέψαι τῆς
πόλεως τὸν ἐπιόντα φόβον. ὡς δ´ ἥ τε
νὺξ παρῆλθε καὶ τῆς ἐπιούσης ἡμέρας τὸ πλεῖστον,
καὶ οὐδὲν ὧν ἐδεδοίκεσαν ἐγίνετο, ἀλλ´ ἔμενεν ὁ Μάρκιος ἐφ´
ἡσυχίας, συνέδραμον ἅπαντες εἰς τὴν ἀγορὰν
οἱ δημοτικοὶ καὶ τοὺς πατρικίους ἐκάλουν εἰς τὸ βουλευτήριον,
καὶ εἰ μὴ προβουλεύσουσι τῷ ἀνδρὶ τὴν
κάθοδον, αὐτοὶ βουλεύσεσθαι περὶ σφῶν αὐτῶν ἔφασαν
ὡς προδιδόμενοι. τότε δὴ συνελθόντες εἰς τὴν βουλὴν
οἱ πατρίκιοι ψηφίζονται πρεσβευτὰς πρὸς τὸν Μάρκιον
ἀποστεῖλαι πέντε ἄνδρας ἐκ τῶν πρεσβυτάτων, οὓς μάλιστ´
ἐκεῖνος ἠσπάζετο, περὶ διαλύσεώς τε καὶ φιλίας
διαλεξομένους. ἦσαν δ´ οἱ προχειρισθέντες ἀπ´ αὐτῶν
ἄνδρες οἵδε, Μάρκος Μηνύκιος καὶ Πόστουμος Κομίνιος καὶ
Σπόριος Λάρκιος καὶ Πόπλιος Πινάριος καὶ
Κόιντος Σολπίκιος, ἅπαντες ὑπατικοί. ὡς δ´ ἀφίκοντο
ἐπὶ τὸ στρατόπεδον, καὶ ἔγνω τὴν παρουσίαν αὐτῶν
ὁ Μάρκιος, καθεζόμενος ἅμα τοῖς ἐπιφανεστάτοις Οὐολούσκων
τε καὶ τῶν ἄλλων συμμάχων, ἔνθα πλεῖστοι
ἔμελλον ἀκούσεσθαι τῶν λεγομένων, ἐκέλευσε καλεῖν
τοὺς ἄνδρας. εἰσελθόντων δ´ αὐτῶν ἤρξατο τοῦ λόγου
Μηνύκιος, ὁ πλεῖστα κατὰ τὸν τῆς ὑπατείας χρόνον
σπουδάσας ὑπὲρ αὐτοῦ, καὶ μάλιστα τοῖς δημοτικοῖς
ἐναντιωθείς, καὶ ἔλεξε τοιάδε.
| [8,22] CHAPITRE QUATRIEME.
I. MARCIUS apprit par des transfuges ce qui se passait. Outré de
dépit, il part en diligence avec son armée pour attaquer Rome, et laissant
une partie de ses troupes devant Lavinium pour en continuer le blocus il
vient se camper auprès des fossés de Cloelie à quarante stades de la ville.
II. La triste nouvelle de son arrivée cause dans Rome une émotion
générale : la terreur s'empare des esprits, et l'on ne doute point que
Marcius n'en commence bientôt le siège. Dans cette crainte on prend les
armes sans attendre l'ordre des magistrats , les uns se saisissent des
remparts, les autres vont en foule aux portes de la ville sans aucun chef:
ceux-ci arment leurs esclaves et les postent sur les toits des maisons,
ceux-là s'emparent de la citadelle, du Capitole, et des autres forteresses
de Rome. Les femmes éplorées et les cheveux épars, se sauvent dans
les temples et dans les lieux saints : l'air retentit de leurs gémissements ;
elles se prosternent devant les autels, et conjurent les dieux de détourner
le péril dont la ville est menacée. L'alarme dura toute la nuit et une partie
du jour suivant.
III. QUAND les plébéiens virent que ce qu'ils avaient tant
appréhendé, n'arrivait point, et que Marcius ne faisait aucun mouvement,
assemblés en foule dans la place publique ils obligèrent les patriciens de
se rendre au sénat, et leur signifièrent que si on ne faisait promptement
un décret pour rappeler l'exilé ils se regarderaient comme trahis et
prendraient par eux-mêmes et pour eux-mêmes les mesures qu'ils
aviseraient bonnes. Sur ces menaces les patriciens s'assemblèrent en
diligence , ils ordonnèrent qu'on députerait à Marcius cinq sénateurs des
plus anciens et de ses meilleurs amis pour faire la paix avec lui et pour
ménager sa réconciliation avec le peuple Romain. On choisit pour cette
négociation Marcus Minucius, Postumus Cominius, Spurius Largius,
Publius Pinarius et Quintus Sulpicius, tous personnages consulaires.
IV. SITÔT qu'ils furent au camp, Marcius informé de leur arrivée,
s'assit sur son tribunal au milieu d'une assemblée des plus illustres de
la nation des Volsques et de leurs alliés, dans un endroit commode, d'où
l'on pût facilement entendre tout ce qu'on dirait de part et d'autre. Il fit
venir ensuite les députés du sénat et leur donna audience.
V. MINUCIUS qui pendant son consulat avait pris ses intérêts plus
vivement que tout autre et qui s'était opposé fortement aux prétentions du
peuple, parla en ces termes.
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