[13,50] Ἐπεὶ δὲ καὶ τῶν πολιτικῶν οἶδά τινας μνημονεύοντας
αὐτῶν ἢ κατηγοροῦντας ἢ ἀπολογουμένους, μνησθήσομαι
καὶ τούτων. Δημοσθένης μὲν γὰρ ἐν τῷ κατὰ ᾽Ανδροτίωνος
Σινώπης μέμνηται καὶ Φανοστράτης. Καὶ περὶ μὲν τῆς
Σινώπης ῾Ηρόδικος ὁ Κρατήτειος ἐν ς' Κωμῳδουμένων φησὶν
ὅτι Ἄβυδος ἐλέγετο διὰ τὸ γραῦς εἶναι. Μνημονεύει δ' αὐτῆς
᾽Αντιφάνης ἐν ᾽Αρκάδι καὶ ἐν Κηπουρῷ, ἐν ᾽Ακεστρίᾳ, ἐν
῾Αλιευομένῃ, ἐν Νεοττίδι, καὶ Ἄλεξις ἐν Κλεορουλίνῃ καὶ
Καλλικράτης ἐν Μοσχίωνι. Περὶ δὲ τῆς Φανοστράτης
᾽Απολλόδωρός φησιν έν τῷ περὶ τῶν ᾽Αθήνησιν ῾Εταιρίδων
ὅτι Φθειροπύλη ἐπεκαλεῖτο, ἐπειδήπερ ἐπὶ τῆς θύρας ἑστῶσα
ἐφθειρίζετο. Ὑπερείδης δ' ἐν τῷ κατὰ ᾽Αρισταγόρας φησί «
Καὶ πάλιν τὰς ᾽Αφύας καλουμένας τὸν αὐτὸν τρόπον
ἐκαλέσατε.» Ἑταιρῶν ἐπωνυμίαι αἱ ἀφύαι, περὶ ὧν ὁ
προειρημένος ᾽Απολλόδωρός φησι· «Σταγόνιον καὶ Ἄνθις
ἀδελφαί· αὗται ᾽Αφύαι ἐκαλοῦντο, ὅτι λευκαὶ καὶ λεπταὶ
οὖσαι τοὺς ὀφθαλμοὺς μεγάλους εἶχον.» ᾽Αντιφάνης δὲ ἐν
τῷ περὶ Ἑταιρῶν Νικοστρατίδα φησὶν ᾽Αφύην κληθῆναι διὰ
τὴν αὐτὴν αἰτίαν. Ὁ δ' αὐτὸς Ὑπερείδης ἐν τῷ κατὰ
Μαντιθέου αίκίας περὶ Γλυκέρας τάδε λέγει · «Ἄγων
Γλυκέραν τε τὴν Θαλασσίδος, ζεῦγος ἔχων.» Ἄδηλον εἰ αὕτη
ἐστὶν ἡ ῾Αρπάλῳ συνοῦσα· περὶ ἦς φησιν Θεόπομπος ἐν τοῖς
περὶ τῆς Χίας Ἐπιστολῆς, ὅτι μετὰ τὸν τῆς Πυθιονίκης
θάνατον ὁ Ἅρπαλος μετέπέμψατο τὴν Γλυκέραν ᾽Αθήνηθεν·
ἣν καὶ έλθοῦσαν οἰεῖν ἐν τοῖς βασιλείοις τοῖς ἐν Ταρσῷ καὶ
προσκυνεῖσθαι ὑπὸ τοῦ πλῆθους βασίλισσαν
προσαγορευομένην· Ἀπειρῆσθαι τε πᾶσι μὴ στεφανοῦν
Ἅρπαλον, ἐὰν μὴ καὶ Γλυκέραν στεφανῶσιν. Ἐν Ῥωσσῷ δὲ
καὶ εἰκόνα χαλκῆν αὐτῆς ἱστάναι τολμῆσαι παρὰ τὴν
έαυτοῦ. Τὰ ὅμοια δ' εἴρηκε καὶ Κλείταρχος ἐν ταῖς περὶ
᾽Αλέξανδρον ῾Ιστορίαις. Ὁ δὲ γράψας τὸν ᾽Αγῆνα τὸ
σατυρικὸν δραμάτιον, εἶτε Πύθων ἐστὶν ὁ Καταναῖος ἢ αὐτὸς
ό βασιλεὺς, ᾽Αλέξανδρος, φησίν·
Καὶ μὴν ἀκούω μυριάδας τὸν ῞Αρπαλον
αὐτοῖσι τῶν ᾽Αγῆνος οὐκ ἐλάπονας
σίτου παραπέμψαι καὶ πολίτην γεγονέναι.
(Β) Γλυκέρας ὁ σῖτος οὗτος ἦν· ἐσται δ' ἴσως
αὐτοῖσιν ὀλέθρου κοὐχ ἑταίρας ἀρραβών.
| [13,50] Je n’ignore pas qu’il a existé des courtisanes qui ont été, soit
défendues, soit mises en accusation par des hommes d’Etat.
Quelques exemples.
Démosthène fait mention; dans son Discours à Androtion, de
Sinopé et de Phanostrate.
Au sujet de Sinopé, Hérodicos de Cratès indique, au sixième livre
de ses Personnages de Comédie, qu'on l’avait surnommée
«Abydos» car elle était très vieille (Abydos symbolisait la ville
ruinée). Ce surnom est en effet utilisé par de nombreux comiques,
tels Antiphanès dans son Arcadien, son Jardinier, sa Couturière, son
Pêcheur et son Poussin.
Alexis fait de même dans sa Cléobuline, et Callicratès dans sa Moschion.
Pour ce qui concerne Phanostrate, Apollodore, dans son livre sur
les Courtisanes athéniennes, ajoute qu’on l’avait surnommée «le
seuil des poux» parce qu’elle avait coutume de s’épouiller
allègrement sur la pas de sa porte.
Hypéride, dans son Discours contre Aristagoras dit ceci :
Et encore, vous les appelez de la même façon, les «sardines» !»
«Sardines» était le sobriquet donné à deux donzelles, sur
lesquelles Apollodore, déjà cité plus haut, écrit ces mots :
«Stagonion et Anthis étaient sœurs. Si on les avait surnommées
«sardines», c’est parce qu’elles avaient le teint clair, les yeux globuleux et
n’avaient que la peau sur les os.»
Antiphanès nous indique dans son ouvrage consacré aux
courtisanes, que Nicostratis avait reçu le même sobriquet.
Hypéride, encore lui, dans son Discours contre Mantithéos, accusé
de coups et blessures, fait allusion en passant à Glycéra :
«Il aimait emmener dans son chariot Glycéra, fille de Thalassis.»
Il n’est pas du tout certain qu’il s’agisse de la Glycéra qui vécut
auprès d’Harpalos. Théopompe écrit, dans sa Lettre sur les Affaires
de Chios, envoyée à Alexandre, qu’après la mort de Pythionicé,
Harpalos la fit venir d'Athènes. Elle fut aussitôt accueillie au palais
royal de Tarse et, en tant que reine, ordre fut donné au peuple de la
cité de lui faire allégeance. Harpalos alla jusqu’à refuser les
couronnes qu’on lui offrait si Glycéra ne s’en voyait pas offertes
dans le même temps. À Rhossos, on raconte qu’il fit ériger une
statue en bronze de sa maîtresse aux côtés de la sienne.
Toutes ces informations sont condensées dans l’Histoire
d'Alexandre de Cléitarchos.
Agen, court drame satyrique dont l’auteur serait, soit Python de
Catane, soit le roi Alexandre lui-même, évoque également la
personne de Glycéra :
«- Harpalos a envoyé autant de milliers de boisseaux de blé que cet Agen.
Et c’est ainsi qu’ils lui ont décerné le titre de citoyen.
- Ce blé vient de Glycéra. En fait, c’est un gage de mort plus que celui des
faveurs d’une putain.»
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