| [13,3] Παρὰ δὲ Πέρσαις ἀνέχεται ἡ βασίλεια τοῦ πλήθους τῶν 
παλλακίδων διὰ τὸ ὡς δεσπότην ἄρχειν τῆς γαμετῆς τὸν 
βασιλέα, ἔτι δὲ καὶ διὰ τὸ τὴν βασιλίδα, ὥς φησιν Δίνων ἐν 
τοῖς Περσικοῖς, ὑπὸ τῶν παλλακίδων θρησκεύεσθαι · 
προσκυνοῦσι γοῦν αὐτην. Καὶ ὁ Πρίαμος δὲ πολλαῖς χρῆται 
γυναιξὶ καὶ ἡ ῾Εκάβη οὐ δυσχεραίωει. Λέγει γοῦν ὁ Πρίαμος 
ἐννεακαίδεκα μέν μοι ἰης ἐκ νηδύος ἦσαν,  
τοὺς δ' ἄλλους μοι ἔτικτον ἐνὶ μεγάροισι γυναῖκες.  
Παρὰ δὲ τοῖς ῞Ελλησι οὐκ ἀνέρχεται ἡ τοῦ Φοίνικος μήτηρ 
τὴν τοῦ ᾿Αμύντορος παλλακίδα. Μήδεια δὲ καίπερ εἰδυῖα τὸ 
ἔθος ὅτι ἐστὶ βαρβαρικὸν οὐ φέρει οὐδε αὐτὴ τὸν Γλαύκης 
γάμον, ἤδη εἰς τὰ ἀμείνω καὶ ῾Ελληνικὰ ἐκδεδιῃτημένη. Και 
ἡ Κλυταιμνήστρα δὲ περιπαθὴς γενομένη τὴν Κασσάνδραν 
σὺν αὐτῷ τῷ ᾿Αγαμέμνονι ἀποκτείνει, ἣν εἰς τὴν ῾Ελλάδα ὁ 
κρείων ἐπηγάγετο, ἐν ἔθει γενόμενος βαρβαρικῶν γάμων. 
'Θαυμάσαι δ' ἄν τις, φησὶν ᾿Αριστοτέλης ὅτι οὐδαμου τῆς 
᾿Ιλιάδος ῞Ομηρος ἐποίησε Μενελάῳ συγκοιμωμένην 
παλλακίδα, πᾶσι δοὺς γυναῖκας. Κοιμῶνται γοῦν παρ' αὐτῷ 
καὶ οἱ γέροντες μετὰ γυναικῶν, Νέστωρ και Φοῖνιξ. Οὐ γὰρ 
ἦσαν οὗτοι ἐκλελυμένοι τοῖς σώμασι ἐν τοῖς τῆς νεότητος 
χρόνοις ἢ διὰ μέθης ἢ δι' ἀφροδισίων ἢ καὶ διὰ τῆς ἐν ταῖς 
ἀδηφαγίαις ἀπεψίας, ὥστε εἰκότως ἔρρωντο τῷ γήρᾳ. 
῎Εοικεν οῦν ὁ Σπαρτιάτης αἰδεῖσθαι γαμετὴν οὖσαν τὴν 
῾Ελένην, ὑπερ ἧς καὶ τὴν στρατείαν ἤθροισεν · διόπερ 
φυλάτταται τὴν πρὸς ἄλλην κοινωνίαν. ῾Ο δ' ᾿Αγαμέμνων ὡς 
πολυγύναιος ὑπὸ Θερσίτου λοιδορεῖται · 
Πλεῖαί τοι χαλκοῦ κλισίαι, πολλαὶ δὲ γυναῖκες 
εἰσὶν ἐνὶ κλισίῃς ἐξαίρετοι, ἅς τοι ᾿Αχαιοὶ 
πρωτίστῳ δίδομεν. 
Ἀλλ' οὐκ εἰκός, φησὶν ὁ ᾿Αριστοτέλης, εἰς χρῆσιν εἶναι τὸ 
πλῆθος τῶν γυναικῶν, ἀλλ' εἰς γέρας · ἐπεὶ οὐδὲ τὸν πολὺν 
οἶνον εἰς τὸ μεθύειν παρεσκευάσατο.' | [13,3] Chez les Perses, la reine accepte une multitude de 
concubines parce que le roi, en tant que monarque absolu, 
est le maître de son épouse. Mais Dinon, dans son Histoire 
de la Perse, dit aussi que la reine est traitée par les 
concubines avec infiniment d’égards : en effet, celles-ci lui 
doivent obéissance. 
 On sait que Priam eut de nombreuses épouses, et Hécube 
ne s’en formalisa guère. Priam, en effet, dit ceci : «J'ai eu 
dix-neuf fils d'un seul ventre ; quant aux autres, ce sont des 
femmes qui les ont engendrés dans les chambres de mon palais.» 
En revanche, chez les Grecs, la mère de Phénix ne put 
souffrir la concubine d'Amyntor. 
Médée, très au fait de la pratique du concubinage, une 
chose courante chez les barbares, refusa le mariage de 
Glauké parce qu'elle-même avait renoncé à ses usages pour 
adopter, ceux, autrement plus civilisées, des Grecs. 
N’oublions pas Clytemnestre, qui, dans un moment de 
crise passionnelle, tua Cassandre et Agamemnon lui-même, 
parce que son seigneur et maître, ayant en Grèce ramené 
Cassandre, avait fait siennes les coutumes barbares 
relatives au mariage. 
«On ne peut que s'étonner, dit Aristote, que nulle part dans l'Iliade, 
Homère ne fasse mention d'une concubine couchant avec Ménélas, bien 
que ce prince ait donné des femmes à tout le monde. Pourtant, tout au 
long du poème, on voit des vieillards, tels que Nestor et Phénix, qui sont 
au lit avec des femmes. Il est vrai qu’au temps de leur jeunesse, ces deux 
personnages n’avaient guère soumis leur corps aux excès de l’ivresse, ni 
aux désordres nés de la sensualité ou de la gloutonnerie, tant et si bien 
que, tout naturellement, ils étaient restés fort vigoureux jusque dans leur 
vieillesse. Bien entendu, on peut penser que le spartiate avait un grand 
respect pour Hélène, sa femme légitime : d’ailleurs, c’est à son intention 
qu’il leva une armée. Il s’abstint donc de fréquenter une autre femme. Par 
contre, Agamemnon est raillé par Thersite pour avoir eu moult liaisons 
féminines : «Les tentes regorgent de bronze, dit-il, mais aussi de femmes 
de choix que nous, les Achéens, t'avons offert en tant que roi.» Toutefois, 
il est bien improbable, poursuit Aristote, qu’il se soit vu offrir un grand 
nombre de femmes pour son usage personnel : non, c’était une marque 
d’honneur, comme le fait de recevoir d’énormes quantités de vin, pas 
forcément destinées à l'enivrement collectif ...» |