[11,490] (490) Καὶ Ἄρατος·
«Αἳ μὲν ὁμῶς ὀλίγαι καὶ ἀφεγγέες, ἀλλ´ ὀνομασταὶ
ἦρι καὶ ἑσπέριαι, Ζεὺς δ´ αἴτιος, εἱλίσσονται·
ὅς σφισι καὶ θέρεος καὶ χείματος ἀρχομένοιο
σημαίνειν ἐπένευσεν ἐπερχομένου τ´ ἀρότοιο.»
Τὰς οὖν τῆς τῶν καρπῶν γενέσεως καὶ τελειώσεως προσημαντικὰς Πλειάδας οἰκείως
ἐνετόρευσε τῷ τοῦ σοφωτάτου Νέστορος ὁ ποιητὴς ποτηρίῳ· καὶ γὰρ τοῦτο τῆς ἑτέρας
τροφῆς δεκτικὸν ἀγγεῖον. (490b) Διὸ καὶ τῷ Διὶ τὴν ἀμβροσίαν τὰς Πελειάδας
φέρειν φησί·
«Τῇ μέν τ´ οὐδὲ ποτητὰ παρέρχεται οὐδὲ Πέλειαι
τρήρωνες, ταί τ´ ἀμβροσίην Διὶ πατρὶ φέρουσι.»
Οὐ γὰρ τὰς πελειάδας τὰς ὄρνεις φέρειν νομιστέον τῷ Διὶ τὴν ἀμβροσίαν, ὡς οἱ
πολλοὶ δοξάζουσιν (ἄσεμνον γάρ), ἀλλὰ τὰς Πλειάδας. Οἰκεῖον γὰρ τὰς
προσημαινούσας τῷ τῶν ἀνθρώπων γένει τὰς ὥρας, ταύτας καὶ τῷ Διὶ φέρειν τὴν
ἀμβροσίαν. Διόπερ ἀπὸ τῶν πτηνῶν αὐτὰς χωρίζει λέγων·
(490c) «Τῇ μέν τ´ οὐδὲ ποτητὰ παρέρχεται οὐδὲ Πέλειαι.»
Ὅτι δὲ τὰς Πλειάδας τὸ ἐνδοξότατον τῶν ἀπλανῶν ἄστρων ὑπείληφε, δῆλον ἐκ τοῦ
προτάττειν αὐτὰς κατὰ τὴν τῶν ἄλλων συναρίθμησιν·
«Ἐν δὲ τὰ τείρεα πάντα τά τ´ οὐρανὸς ἐστεφάνωται,
Πληιάδας θ´ Ὑάδας τε τό τε σθένος Ὠρίωνος
ἄρκτον θ´, ἣν καὶ ἅμαξαν ἐπίκλησιν καλέουσιν.»
(490d) Ἐπλανήθησαν δ´ οἱ πολλοὶ νομίζοντες τὰς πελειάδας ὄρνεις εἶναι πρῶτον μὲν
ἐκ τοῦ ποιητικοῦ σχηματισμοῦ τοῦ κατὰ τὴν πρόσθεσιν τοῦ γράμματος· ἔπειτα δ´ ὅτι
τὸ τρήρωνες μόνον ἐδέξαντο εἶναι ἐπίθετον πελειάδων, ἐπεὶ διὰ τὴν ἀσθένειαν
εὐλαβὴς ἡ ὄρνις αὕτη· τρεῖν δ´ ἐστὶ τὸ εὐλαβεῖσθαι. Πιθανὸν δ´ ἐστὶ τὸ ἐπίθετον
καὶ ἐπὶ τῶν Πλειάδων τιθέμενον· μυθεύονται γὰρ καὶ αὗται τὸν Ὠρίωνα φεύγειν,
διωκομένης τῆς μητρὸς αὐτῶν Πληιόνης ὑπὸ τοῦ Ὠρίωνος.
(80) (490e) Ἡ δὲ τοῦ ὀνόματος ἐκτροπή, καθ´ ἣν αἱ Πλειάδες λέγονται Πέλειαι καὶ
Πελειάδες, παρὰ πολλοῖς ἐστι τῶν ποιητῶν.
Πρώτη δὲ Μοιρὼ ἡ Βυζαντία καλῶς ἐδέξατο τὸν νοῦν τῶν Ὁμήρου ποιημάτων ἐν τῇ
Μνημοσύνῃ ἐπιγραφομένῃ φάσκουσα τὴν ἀμβροσίαν τῷ Διὶ τὰς Πλειάδας κομίζειν.
Κράτης δ´ ὁ κριτικὸς σφετερισάμενος αὐτῆς τὴν δόξαν ὡς ἴδιον ἐκφέρει τὸν λόγον.
Καὶ Σιμωνίδης δὲ τὰς Πλειάδας Πελειάδας εἴρηκεν ἐν τούτοις·
(490f) «Δίδωτι δ´ εὖχος Ἑρμᾶς ἐναγώνιος,
Μαίας εὐπλοκάμοιο παῖς, ἔτικτε δ´ Ἄτλας
ἑπτὰ ἰοπλοκάμων φιλᾶν θυγατρῶν τάν γ´ ἔξοχον εἶδος,
ταὶ καλέονται Πελειάδες οὐράνιαι.»
Σαφῶς γὰρ τὰς Πλειάδας οὔσας Ἄτλαντος θυγατέρας Πελειάδας καλεῖ, καθάπερ καὶ
Πίνδαρος.
«Ἐστὶ δ´ ἐοικὸς
ὀρειᾶν γε Πελειάδων
μὴ τηλόθεν Ὠαρίων´ ἀνεῖσθαι.»
Σύνεγγυς γάρ ἐστιν ὁ Ὠρίων τῇ ἀστροθεσίᾳ τῶν Πλειάδων· διὸ καὶ ὁ περὶ ταύτας
μῦθος, ὅτι φεύγουσι μετὰ τῆς μητρὸς τῆς Πληιόνης τὸν Ὠρίωνα. Ὀρείας δὲ λέγει τὰς
Πλειάδας ἐν ἴσῳ τῷ οὐρείας κατὰ παράλειψιν τοῦ <υ>, ἐπειδὴ κεῖνται ἐπὶ τῆς οὐρᾶς
τοῦ ταύρου.
| [11,490] (490) Aratus dit aussi, v. 269 :
«Quoiqu'elles soient en petit nombre, et peu brillantes, elles ont cependant
beaucoup de célébrité. Elles se lèvent pour faire leur révolution le matin et le
soir : c'est ainsi que Jupiter l'a établi, en leur ordonnant d'indiquer l'été,
l'hiver, et le temps du labourage.»
On voit donc que le poète a mis très à propos, sur le vase d'un homme aussi
expérimenté que Nestor, les pléiades en demi-relief, comme indiquant la
germination et la maturité des fruits de la terre. D'ailleurs, ce vase était
propre à mettre l'une et l'autre nourriture. (490b) C'est pourquoi il dit
ailleurs que les peleiades portent l'ambroisie à Jupiter.
«On ne voit approcher de là ni des volatiles, ni les peleiai tremblantes; qui
portent l'ambroisie à Jupiter.»
Or, il ne faut pas croire qu'il s'agit de pigeons (peleiades) qui portent
l'ambroisie à Jupiter, comme plusieurs se le sont imaginé ; ce qui ne serait pas
digne de sa majesté ; mais il faut l'entendre des pléiades. En effet, il
convient particulièrement aux pléiades, qui indiquent les saisons aux hommes, de
porter l'ambroisie à Jupiter. Aussi le poète les distingue-t-il des volatiles.
(490c) «On ne voit approcher de là ni des volatiles, ni les peleiai.»
D'ailleurs, ce qui prouve que le poète l'a entendu des pléiades comme les plus
renommées des constellations, c'est qu'il les nomme les premières en comptant
les autres.
«Il y mit aussi tous les signes célestes qui couronnent le ciel, savoir; les
Pléiades, les Hyades, le terrible Orion, et l'Ourse qu'on appelle aussi le Chariot.»
(490d) Ainsi nombre d'écrivains se sont abusés en pensant qu'il s'agissait ici
d'oiseaux ; d'abord parce que le poète ajoute la lettre e en employant le mot
poétique peleiai ; ensuite parce qu'il leur donne l'épithète de treeroones,
tremblantes, ou timides, qu'ils ont regardée comme particulière aux colombes,
oiseau naturellement timide, à cause de sa faiblesse, car le mot trein et
eulabesthai signifient craindre ; mais ce n'est pas sans raison que le poète a
donné cette épithète aux Pléiades, car les fables nous apprennent qu'elles
prirent la fuite devant Orion, lorsqu'il poursuivit leur mère Pleïone.
(80) (490e) Quant au changement par lequel les Pléiades sont appelées Peleiai et
Peleiades, on le retrouve dans plusieurs autres poètes.
Mœro de Byzance est la première qui a bien saisi l'idée des vers d'Homère,
lorsqu'elle écrivait, dans son ouvrage intitulé la Mémoire, ou Mneemosyne, que
c'étaient les Pléiades qui portaient l'ambroisie à Jupiter. Cratès, le critique,
s'étant approprié l'idée de cette femme, a publié, comme lui appartenant à
lui-même, ce qu'elle avait dit. Simonide a aussi dit Peleiades pour Pléiades
dans ce passage-ci :
(490f) «Puisse t'être aussi favorable, Mercure belliqueux, ce fils de Maïa aux
beaux cheveux ; mais Atlas engendra la magnifique espèce de sept filles chéries,
aux cheveux noirs lesquelles se nomment Peleiades.»
Le poète appelle donc ici distinctement Peleiades, les Pléiades, filles d'Atlas.
Pindare en use de même :
« Il convient qu'Orion ne soit pas, dans sa marche, éloigné des Peleiades oriai.»
En effet, Orion est près de la constellation des Pléiades. C'est pourquoi la
fable dit qu'elles fuient devant Orion avec leur mère Pleïone. Pindare les
appelle oriai au lieu d'ourai, en négligeant u ; cette épithète leur est donnée
par ce qu'elles sont sur la queue (ourâ) du taureau.
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