HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Discours contre les juifs (IV)

Chapitre 5

  Chapitre 5

[4,5] εʹ. Ὅτι γὰρ οὐδὲν τούτων ἐποίησαν ἐκεῖνοι, ἄκουσον (p. 878) τί πρὸς τοὺς ἐρωτῶντας ἔλεγον. Ἐπειδὴ γὰρ ἐπέκειντο βιαζόμενοι καὶ ἀναγκάζοντες αὐτοὺς οἱ βάρβαροι κεχρῆσθαι τοῖς ὀργάνοις αὐτῶν, λέγοντες· ᾌσατε ἡμῖν τὴν ᾠδὴν Κυρίου, ἐκεῖνοι τὸν νόμον σαφῶς ἐπιστάμενοι οὐκ ἐπιτρέποντα ταῦτα ἕξω ποιεῖν, ἔλεγον· Πῶς ᾄσομεν τὴν ᾠδὴν Κυρίου ἐπὶ γῆς ἀλλοτρίας; Καὶ πάλιν οἱ παῖδες οἱ τρεῖς ἐν Βαβυλῶνι διατρίβοντες ἔλεγον· Οὐκ ἔστιν ἐν τῷ καιρῷ τούτῳ ἄρχων καὶ προφήτης, οὐδὲ τόπος τοῦ καρπῶσαι ἐνώπιόν σου, καὶ εὑρεῖν ἔλεος. Καίτοι γε πολὺς ἦν ἐκεῖ τόπος, ἀλλ´ ἐπειδὴ ναὸς οὐκ ἦν, ἔμενον μὴ θύοντες. Καὶ πρὸς ἑτέρους δὲ πάλιν Θεὸς διὰ τοῦ Ζαχαρίου, Μὴ νηστείαν νενηστεύκατέ μοι ἔτη ἑβδομήκοντα; τὰ τῆς αἰχμαλωσίας λέγων. Πῶς οὖν σὺ νῦν νηστεύεις, εἰπέ μοι, τῶν προγόνων τῶν σῶν οὔτε θυσάντων, οὔτε νηστευσάντων, οὔτε ἑορτασάντων; Ὅτι γὰρ οὔτε τὸ πάσχα ἐπετέλουν, μάλιστα μὲν καὶ ἐκ τούτων δῆλον. Ὅπου γὰρ θυσία οὐκ ἦν, οὐδὲ ἑορτὴ ἦν, ἐπειδὴ πάσας οὕτως ἐπιτελεῖσθαι ἔδει. Ἵνα δὲ καὶ αὐτοῦ τοῦ πράγματος τὴν ἀπόδειξιν παρασχώμεθα, ἄκουσον τί φησιν Δανιήλ· Ἐν ταῖς ἡμέραις ἐκείναις ἤμην ἐγὼ Δανιὴλ πενθῶν, τρεῖς ἑβδομάδας ἄρτον ἐπιθυμιῶν οὐκ ἔφαγον, καὶ οἶνος καὶ κρέας οὐκ εἰσῆλθεν εἰς τὸ στόμα μου, καὶ ἄλειμμα οὐκ ἠλειψάμην ἐν ταῖς ἑβδομάσιν ἐκείναις. Καὶ ἐγένετο ἐν τῇ τετάρτῃ καὶ εἰκάδι ἡμέρᾳ τοῦ πρώτου μηνὸς, εἶδον τὴν ὅρασιν. Ἐνταῦθά μοι μετὰ ἀκριβείας προσέχετε· ἀπὸ γὰρ τούτων δῆλον, ὅτι τὸ πάσχα οὐκ ἐπετέλεσαν· καὶ πῶς, ἐγὼ λέγω. Ἐν ταῖς ἡμέραις τῶν ἀζύμων νηστεύειν Ἰουδαίοις οὐ θέμις· οὗτος δὲ ἡμέρας εἴκοσι καὶ μίαν οὐδενὸς ὅλως μετέλαβεν. Καὶ πόθεν δῆλον, φησὶν, ὅτι αἱ εἴκοσι ἡμέραι καὶ μία κατὰ τὰς ἡμέρας τῶν ἀζύμων ἦσαν; Ἐξ ὧν εἶπεν, ὅτι τετάρτῃ καὶ εἰκάδι τοῦ πρώτου μηνός. Καίτοι γε τὸ πάσχα εἰς μίαν καὶ εἰκάδα τελευτᾷ. Ἀρξάμενοι γὰρ ἀπὸ τῆς τεσσαρεσκαιδεκάτης τοῦ πρώτου μηνὸς, εἶτα ἡμέρας ἑπτὰ ἑορτάσαντες, εἰς τὴν εἰκάδα καὶ πρώτην ἀπαντῶσιν. Ἀλλ´ ὅμως καὶ παρελθόντος τοῦ πάσχα ἔμεινεν αὐτὸς νηστεύων. Ἀρξάμενος γὰρ ἀπὸ τῆς τρίτης ἡμέρας τοῦ πρώτου μηνὸς, εἶτα εἴκοσι καὶ μίαν πληρώσας, τὴν τεσσαρεσκαιδεκάτην παρῆλθεν, καὶ μετ´ ἐκείνην ἑπτὰ καὶ τρεῖς ἡμέρας ἑτέρας. Πῶς οὖν οὐκ ἐναγεῖς οὗτοι καὶ μιαροὶ, τῶν ἁγίων ἐκείνων οὐδὲν τοιοῦτον τῶν νομίμων φυλαττόντων ἐπὶ γῆς ἀλλοτρίας, αὐτοὶ τὰ ἐναντία ποιοῦντες πρὸς φιλονεικίαν καὶ ἔριν; Καὶ γὰρ εἰ μὲν ῥᾴθυμοί τινες ἦσαν καὶ ἀνευλαβεῖς οἱ ταῦτα λέγοντες καὶ ποιοῦντες, ἴσως ἄν τις ῥᾳθυμίας ἐνόμισεν εἶναι τὸ μὴ φυλάττειν· εἰ δὲ φιλόθεοι καὶ εὐλαβεῖς, καὶ τὰς ψυχὰς τὰς ἑαυτῶν ὑπὲρ τῶν τῷ Θεῷ δοκούντων ἔδωκαν, εὔδηλον ὅτι τὸ μὴ φυλάξαι τὸν νόμον οὐ κατὰ ῥᾳθυμίαν ἐποίουν, ἀλλὰ παρὰ τὸ πεπεῖσθαι παρ´ αὐτοῦ τοῦ νόμου, ὅτι τὰς παρατηρήσεις ταύτας ἁπάσας ἕξω τῶν Ἱεροσολύμων φυλάττειν οὐ χρή. Καὶ ἕτερον δὲ ἀπὸ τούτου συνωμολόγηται μέγιστον· ὅτι θυσιῶν παρατηρήσεις καὶ σαββάτων καὶ νουμηνιῶν, καὶ πάντων τῶν τοιούτων, ἐκ περιουσίας ἀπῄτει τότε πολιτεία· καὶ οὔτε τηρούμενα πρὸς (p. 879) ἀρετήν τι μέγα συντελεῖν ἐδύνατο, οὔτε καταλιμπανόμενα φαῦλον ποιῆσαι τὸν σπουδαῖον ἴσχυεν. μειῶσαί τι τῆς ἐν τῇ ψυχῇ φιλοσοφίας. Οὗτοι γοῦν οἱ τῇ φιλοσοφίᾳ τῶν ἀγγέλων ἐπιδειξάμενοι ἐφαμίλλους πολιτείας ἐπὶ γῆς, οὐδὲν τούτων ἐπιτελοῦντες, οὐ θυσίαν καταβαλόντες, οὐχ ἑορτὴν τηρήσαντες, οὐ νηστείαν τοιαύτην ἐπιδειξάμενοι, οὕτως ἤρεσαν τῷ Θεῷ, ὡς καὶ αὐτῆς περιγενέσθαι τῆς φύσεως, καὶ τὴν οἰκουμένην ἅπασαν διὰ τῶν εἰς αὐτοὺς συμβάντων εἰς θεογνωσίαν ἐπισπάσασθαι. Τί γὰρ ἂν ἴσον γένοιτο τοῦ Δανιήλ; τί δὲ τῶν τριῶν παίδων, οἳ τὸ μέγιστον ἐν τοῖς Εὐαγγελίοις παράγγελμα, καὶ τῶν ἀγαθῶν ἁπάντων κεφάλαιον προλαβόντες, ἤδη διὰ τῶν ἔργων ἐπεδείξαντο; Μείζονα γὰρ ταύτης, φησὶν, ἀγάπην οὐδεὶς ἔχει, ἵνα τις τὴν ψυχὴν αὑτοῦ ὑπὲρ τῶν φίλων αὑτοῦ θήσῃ. Ἐκεῖνοι δὲ τὴν ψυχὴν αὑτῶν ἔθηκαν ὑπὲρ τοῦ Θεοῦ. Καὶ οὐ διὰ τοῦτο μόνον θαυμαστοὶ, ἀλλ´ ὅτι οὐδὲ ἐπὶ μισθῷ τινι τοῦτο ἔπραττον. Διὰ τοῦτο ἔλεγον, ὅτι Ἔστι Θεὸς ἐν τῷ οὐρανῷ δυνατὸς ἐξελέσθαι ἡμᾶς· καὶ ἐὰν μὴ, γνωστὸν ἔστω σοι, βασιλεῦ, ὅτι τοῖς θεοῖς σου οὐ λατρεύομεν. Ἀρκετὸν ἡμῖν ἐστιν μισθὸς, φησὶν, ὅτι διὰ τὸν Θεὸν ἀποθνήσκομεν. Καὶ ταῦτα ἐποίουν, καὶ τοσαύτην ἀρετὴν ἐπεδείκνυντο, οὐδὲν τῶν νομιζομένων παρατηροῦντες. [4,5] 5. Pour vous convaincre que les Juifs d'autrefois n'agissaient pas comme ceux d'aujourd'hui, écoutez ce qu'ils répondaient aux étrangers qui les pressaient de chanter en s'accompagnant de leurs instruments : Chantez-nous le cantique du Seigneur, leur disaient ces étrangers; et eux qui savaient que leur loi leur défendait de chanter hors de Jérusalem, répondaient : Comment chanterons-nous le cantique du Seigneur sur la terre étrangère ? (Ps. CXXXVI, 3) Les trois enfants captifs à Babylone, disaient aussi : Il n'y a plus, en ce temps-ci, parmi nous, de prince, ni de prophète, ni de lieu pour sacrifier en votre présence, et trouver miséricorde. (Dan. III, 38) Ils ne croyaient donc pas qu'il leur fût permis de sacrifier ailleurs que dans le temple. Dieu dit encore à d'autres Juifs par Zacharie : Est-ce que vous avez jeûné pour moi, durant les soixante-dix ans de la captivité ? (VII, 5) Pourquoi donc jeûnez-vous maintenant, dites-moi, tandis que vos ancêtres n'ont ni sacrifié, ni jeûné, ni célébré de fêtes ? Ils n'ont pas célébré la pâque, ce que je viens de dire le prouve jusqu'à l'évidence. En effet, là où il n'y avait pas de sacrifice, il n'y avait pas non plus de fêtes, puisqu'elles devaient toutes se célébrer par des sacrifices. Mais voulez-vous une preuve plus explicite, écoutez ce que dit Daniel (X, 2) : En ces jours-là, moi Daniel, je fus dans les pleurs pendant trois semaines, je ne mangeai d'aucun mets agréable au goût, et ni vin, ni chair n'entrèrent dans ma bouche; et je ne me servis d'aucun parfum pendant ces trois semaines; et il arriva que le vingt-quatrième jour du premier mois, j'eus une vision. Ici prêtez-moi soigneusement votre attention; ces paroles démontrent que Daniel ne célébrait pas alors la pâque. Comment cela? Je vais vous le dire. Il n'était pas permis aux Juifs de jeûner les jours des azymes. Or, Daniel jeûna pendant vingt et un jours. Et comment prouverais-je que les jours des azymes étaient compris dans ces vingt et un jours? Par ces paroles : le vingt-quatrième jour du premier mois. La pâque ne finissait-elle pas le vingt et un du premier mois? ne commençait-elle pas le quatorze du même mois, pour continuer ensuite pendant sept jours, et se terminer au vingt et un? La pâque était donc passée lorsque Daniel jeûnait encore. En effet, il avait commencé le troisième jour du premier mois, et en continuant ensuite vingt et un jours, il devait passer le quatorzième, et il jeûna encore dix jours après. (Daniel, X, 4) De quelle prévarication, de quelle impiété ne se rendent donc pas coupables ces Juifs qui gardent par esprit de contention et de contradiction des observances dont leurs pères s'abstenaient sur la terre étrangère? si ceux dont je viens d'invoquer l'exemple et l'autorité, eussent été des hommes négligents et sans religion, on pourrait peut-être attribuer à leur négligence cette suspension des observances légales en pays étranger; mais puisque c'étaient des amis de Dieu, et des hommes pieux, qui ont donné leur vie pour les lois divines, il est donc bien évident que s'ils n'ont pas observé la Loi, ils ne l'ont pas fait par négligence, mais pour obéir à la Loi même, qui défend de garder toutes ces observances hors de Jérusalem. Il y a encore une remarque à faire : l'institution judaïque, alors, exigeait, par surérogation, l'observation des sacrifices, des sabbats, des néoménies et de beaucoup d'autres pratiques semblables, dont l'observation et l'omission sont parfaitement indifférentes à la sagesse, à la vertu, au bien. Le monde a vu des hommes qui, sans s'astreindre à ces pratiques, sans égorger aucune victime, sans célébrer aucune fête, sans jeûner avec ostentation, ont mené, sur la terre, la vie des anges, attiré sur eux les complaisances de Dieu, surpassé la nature humaine, et amené l'univers à la connaissance de Dieu par les merveilles de leur vertu. Qu'y a-t-il, en effet, d'égal à Daniel? d'égal aux trois enfants qui ont accompli par anticipation le plus grand précepte évangélique, et pratiqué la vertu qui résume toutes les autres ? Personne, est-il dit, ne peut avoir une plus grande charité que de sacrifier sa vie pour ses amis. (Jean, XV, 13) Or, ils ont donné leur vie pour Dieu. Et ce n'est pas seulement pour cela qu'ils sont dignes d'admiration, mais parce qu'ils l'ont fait sans espoir d'aucune récompense. C'est pourquoi ils disaient: Il est au ciel un Dieu qui a la puissance de nous délivrer, et quand il ne le ferait pas, sache, ô roi, que nous n'adorons pas tes dieux. (Dan. III, 17) Cette récompense nous suffit, disent-ils, que nous mourons pour Dieu. Voilà ce qu'ils ont fait; voilà à quelle éminente vertu ils se sont élevés, sans observer aucune des prescriptions légales.


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Dernière mise à jour : 22/04/2009