[8,3] Ὡς δ´ ἤκουσε ταῦθ´ ὁ Τύλλος, ὑπερηγάσθη
τε καὶ τὸν παρόντα καιρὸν τῆς στρατείας ἀναβαλόμενος
περὶ τὴν παρασκευὴν ἐγίνετο τοῦ πολέμου. ἐπεὶ
δὲ καθῆκεν ὁ τῆς ἀρχῆς καιρός, Ἰουλίου τε καὶ Πιναρίου τὴν
ὑπατείαν ἤδη παρειληφότων, ἡ κρατίστη τῶν
Οὐολούσκων νεότης ἐξ ἁπάσης πόλεως, ὡς ὁ Τύλλος
ἠξίου, παρῆν ἐπὶ τὴν τῶν ἀγώνων θέαν· καὶ κατεσκήνουν οἱ
πλείους ἐν ἱεροῖς τε καὶ δημοσίοις τόποις οὐκ
ἔχοντες καταγωγὰς ἐν οἰκίαις τε καὶ παρὰ ξένοις, καὶ
ὁπότε διὰ τῶν στενωπῶν πορεύοιντο κατὰ συστροφὰς
καὶ ἑταιρίας ἀθρόοι διεξῄεσαν, ὥστε καὶ λόγον ἤδη
γίνεσθαι περὶ αὐτῶν ἀνὰ τὴν πόλιν καὶ ὑποψίας ἀτόπους. ἐν δὲ
τούτῳ προσέρχεται τοῖς ὑπάτοις ὁ κατασκευασθεὶς ὑπὸ τοῦ
Τύλλου μηνυτής, ὡς ὁ Μάρκιος
ὑπέθετο, καὶ ὡς δὴ ἀπόρρητον πρᾶξιν κατὰ τῶν ἑαυτοῦ
φίλων ἐχθροῖς μέλλων ἐκφέρειν ὅρκοις καταλαμβάνεται
τοὺς ὑπάτους ὑπὲρ ἀσφαλείας τε τῆς αὐτὸς αὐτοῦ καὶ
τοῦ μηδένα Οὐολούσκων μαθεῖν, ὅστις ἦν ὁ τὴν μήνυσιν κατ´
αὐτῶν πεποιημένος. καὶ μετὰ τοῦτ´ ἐκφέρει
τὴν περὶ τῆς ἐπιθέσεως τῆς κατεψευσμένης μήνυσιν.
ἐδόκει τοῖς ἀνδράσιν ἀληθὴς εἶναι ὁ λόγος, καὶ αὐτίκα
ἡ βουλὴ κατ´ ἄνδρα ὑπὸ τῶν ὑπάτων κληθεῖσα συνῆκτο, καὶ
παραχθεὶς ὁ μηνυτὴς τοὺς αὐτοὺς εἶπε καὶ
πρὸς ἐκείνην τὰ πιστὰ λαβὼν λόγους. τοῖς δὲ καὶ
πάλαι μὲν εἶναι τὸ πρᾶγμα ἐδόκει μεστὸν ὑποψίας τοσαύτην
νεότητα ἐξ ἑνὸς ἔθνους διαφόρου σφίσιν ἐπὶ
τὴν θέαν παρελθεῖν, προσελθούσης δὲ μηνύσεως, ἧς
τὴν ἀπάτην ἠγνόουν, ἰσχὺν βεβαίαν ἡ δόξα ἔλαβεν,
ἐδόκει θ´ ἅπασιν ἀπαλλάττειν τοὺς ἄνδρας ἐκ τῆς
πόλεως πρὶν ἥλιον δῦναι, τοῖς δὲ μὴ πεισθεῖσιν ἐπικηρύξαι
θάνατον, ἐπιμεληθῆναι δὲ τῆς ἀπαλλαγῆς αὐτῶν, ἵνα χωρὶς
ὕβρεως καὶ μετ´ ἀσφαλείας γένοιτο, τοὺς ὑπάτους.
| [8,3] Tullus reçut cet avis avec joie, et différant l'expédition pour quelque
temps il ne pensa plus qu'à faire les préparatifs nécessaires pour la guerre.
CHAPITRE SECOND.
I. LORSQUE le jour de la solennité fut venu, Julius et Pinarius ayant
déjà commencé à faire les fonctions de leur consulat, la jeunesse des
Volsques s'assembla de toutes les villes à l'instigation de Tullus pour aller
au spectacle des jeux : la plupart, faute d'hôtes chez qui ils pussent loger,
se retirèrent dans les lieux sacrés et dans les maisons publiques. Toutes
les fois qu'ils sortaient dans les rues, ils s'attroupaient plusieurs ensemble
et marchaient en corps si bien qu'on commençait déjà à parler d'eux par
toute la ville et à les soupçonner de quelque mauvais dessein. Pendant
ce temps-là un homme de confiance que Tullus avait gagné suivant les
avis de Marcius, va trouver les consuls. Il feint d'avoir quelque secret
important à leur communiquer sur les desseins de ses compatriotes. Il
leur fait promettre avec serment qu'ils lui donneront toutes ses sûretés
sans jamais déceler aux Volsques l'auteur de la trahison. Ensuite il leur
découvre les prétendues embûches qu'on dressait aux Romains. Les
consuls n'eurent pas de peine à ajouter foi à son rapport. Aussitôt ils
assemblent le sénat par des huissiers qu'ils envoient de porte en porte
pour avertir un chacun, et produisent le dénonciateur en pleine
assemblée. Celui-ci demande le serment à tous les sénateurs, et leur
répète ce qu'il avait déjà dit aux consuls en particulier.
II. LE sénat qui avait déjà eu quelque soupçon en voyant arriver à
Rome sous prétexte de la solennité des jeux un si grand nombre de
jeunes gens d'une seule nation, qui d'ailleurs ne lui était pas amie, fut
entièrement confirmé dans son opinion par ce dernier indice dont il
ignorait la tromperie. Ainsi on résolut d'une commune voix de chasser les
Volsques de Rome avant la fin du jour. On fit publier par un héraut qu'il y
allait de la vie pour quiconque refuserait d'obéir, et afin qu'ils sortissent
dans une entière sûreté et sans aucune insulte, on donna commission
aux consuls de veiller à ce que leur retraite se fît sans tumulte.
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