HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XIII

Chapitre 6

  Chapitre 6

[13,6] Αἱ δὲ γαμεταὶ ἡμῶν γυναῖκες οὔκ εἰσιν τοιαῦται οἵας Εὔβουλός φησι ἐν Στεφανοπώλισιν · Μὰ Δι' οὐχὶ περιπεπλασμέναι ψιμυθίοις οὐδ' ὥσπερ ὑμεῖς συκαμίνῳ τὰς γνάθους κεχριμέναι. Κἂν ἐξίητε τοῦ θέρους, ἀπὸ τῶν μὲν ὀφθαλμῶν ὑδρορρόαι δύο ῥέουσι μέλανος, ἐκ δὲ τῶν γνάθων ἱδρὼς ἐπὶ τὸν τράχηλον ἄλοκα μιλτώδη ποιεῖ, ἐπὶ τῷ προσώπῳ δ' αἱ τρίχες φορούμεναι εἴξασι πολιαῖς ἀνάπλεῳ ψιμυθίου. ᾿Αναξίλας δὲ ἐν Νεοττίδι φησίν · ῞Οστις ἀνθρώπων ἑταίραν ἠγάπησε πώποτε, οὐ γένος τίς ἂν δύναιτο παρανομώτατον φράσαι · τίς γὰρ δράκαιν' ἄμικτος Χίμαιρα πυρπνόος Χάρυβδις τρίκρανος Σκύλλα, ποντία κύων, Σφίγξ, ῞Υδρα, λέαιν' ἔχιδνα, πτηνά θ' ῾Αρπυιῶν γένη, εἰς ὑπερβολὴν ἀφῖκται τοῦ καταπτύστου γένους ; Οὐκ ἔνεσθ' · αὖται δ' ἁπάντων ὑπερέχουσι τῶν κακῶν. ῎Εστι δὲ σκοπεῖν ἀπ' ἀρχῆς πρῶτα μὲν τὴν Πλαγγόνα, ἥτις ὥσπερ Χίμαιρα πυρπολεῖ τοὺς βαρβάρους · εἷς μόνος δ' ἱππεύς τις αὐτῆς τὸν βίον παρείλετο · πάντα τὰ σκεύη γὰρ ἕλκων ᾤχετ' ἐκ τῆς οἰκίας. Οἱ Σινώπῃ δ' αὖ συνόντες οὐχΥδρᾳ σύνεισι νῦν ; Γραῦς μὲν αὐτή, παραπέφυκε δ' Γνάθαινα πλησίον, ὥστ' ἀπαλλαγεῖσι ταύτης ἔστι διπλάσιον κακό. ῾Η δἐ Νάννιον τί νυνὶ διαφέρειν Σκύλλης δοκεῖ ; Οὐ δύ' ἀποπνίξασ' ἑταίρους τὸν τρίτον θηρεύεται ἔτι λαβεῖν; ᾿Αλλ' ἐξέπεσεν <> πορθμὶς ἐλατίνῳ πλάτῃ · δὲ Φρύνη τὴν Χάρυβδιν οὐχὶ πόρρω που ποιεῖ τόν τε ναύκληρον λαβοῦσα καταπέπωκ' αὐτῷ σκάφει. ῾Η Θεανὼ δ' οὐχὶ Σειρήν ἐστιν ἀποτετιλμένη ; Βλέμμα καὶ φωνὴ γυναικός, τὰ σκέλη δὲ κοψίχου. Σφίγγα Θηβαίαν δὲ πάσας ἔστι τὰς πόρνας καλεῖν, αἳ λαλοῦσ' ἁπλῶς μὲν οὐδέν, ἀλλ' ἐν αἰνιγμοῖς τισιν, ὡς ἐρῶσι καὶ φιλοῦσι καὶ σύνεισιν ἡδέως. Εἶτα 'τετράπους μοι γένοιτο, φησὶ τήνπρος , θρόνος,' εἶτα δὴ 'τρίπους τις', εἶτα, φησὶ, 'παιδίσκη δίπους.' εἶθ' μὲν γνοὺς ταῦτ' ἀπῆλθεν εὐθὺς ὥσπερ <Οἰδίπους>, οὐδ' ἰδειν δόξας ἐκείνην, σῴζεται δ' ἄκων μόνος. Οἱ δ' ἐρᾶσθαι προσδοκῶντες εὐθύς εἰσιν ἠρμένοι καὶ φέρονθ' ὑψοῦ πρὸς αἴθραν · συντεμόντι δ' οὐδὲ ἓν ἔσθ' ἑταίρας ὅσα περ ἔστιν θηρί' ἐξωλέστερον. [13,6] Mais nos femmes mariées ne sont pas comme celles décrites par Euboulos dans ses Marchandes de couronnes : «Par Zeus, elles, au moins, ne sont pas peinturlurées de blanc de céruse et elles ne s’enduisent les joues de jus de mûre, comme vous le faites. Sortez-vous un jour d'été, et voilà deux ruisseaux de noir qui s’écoulent de vos yeux, et de grosses gouttes de sueur dégoulinant de vos joues sur votre gorge qui vous creusent un sillon de vermillions ; pendant ce temps, vos cheveux ébouriffés, qui voilent votre visage, sont tout gris, tellement ils sont pourris de céruse.» Et Anaxilas indique dans son Poussin : «Quiconque s’est un jour fourvoyé auprès de quelque courtisane sait à quoi s'en tenir au sujet de leur méchanceté. Quel dragon sauvage, dites- moi, quelle Chimère au souffle malsain, quelle Charybde, quelle Scylla tricéphale, chienne marine, quelle Sphinx, quelle Hydre, vipère léonine, et quelles harpies, infects volatiles, ont réussi à se hisser au niveau de cette race immonde ? En fait, aucun ! Ces femmes sont bien au-dessus des malheurs du monde ! Passons-les en revue : commençons par Plangon, qui, semblable à la Chimère, anéantit de son feu les barbares ; un seul cavalier lui a volé ses biens, en partant de chez elle avec tous ses meubles. N'est-il pas vrai aussi que les hommes qui côtoient Sinopé sont pareils à ceux qui se retrouvent face à l'Hydre ? Car, assurément, c’est une sorcière. Mais non loin d’elle, il y a Gnathéna qui guette, et quand on a quitté la première, on tombe inéluctablement sur l'autre, un monstre deux fois plus nocif qu’elle. Quant à Nannion, en quoi pensez-vous qu'elle diffère aujourd'hui de Scylla? N'a-t-elle pas étranglé deux de ses amants, et n'est-elle pas à la chasse pour attraper le troisième ? Par chance, la barque et ses rames de pin lui ont permis d’y échapper. Or c'était sans compter sur Phryné, qui, près de là, tenant le rôle de Charybde, s’est emparée du capitaine et a promptement englouti et pilote, et navire. Théano n'est-elle pas une sirène, mais épilée ? Bien sûr, son œil et sa voix sont ceux d’une femme, mais ses jambes sont celles d'un merle. Toutes ces putains méritent assurément d’être appelées «Sphinx de Thèbes»: leur babil ne fait pas dans la simplicité et elles ne s’expriment que par énigmes, alors qu’elles aiment et qu’elles baisent de manière exquise. Que l’une dise : «Je voudrais avoir un lit ou une chaise à quatre pieds» une autre : «Moi, un trépied.», puis une autre encore : «Moi, une petite servante à deux pieds.», et voilà notre homme qui, ne comprenant que trop bien ces énigmes – comme Œdipe - prend les jambes à son cou et se sauve. Mais d'autres, espérant connaître le grand amour, sont vite enlevés et emportés dans les airs. Bref il n'y a pas de bête plus ravageuse qu'une courtisane.»


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Dernière mise à jour : 16/09/2005