HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XIII

Chapitre 12

  Chapitre 12

[13,12] Ποντιανὸς δὲ Ζήνωνα ἔφη τὸν Κιτιέα ὑπολαμβάνειν τὸνΕρωτα θεὸν εἶναι φιλίας καὶ ἐλευθερίας, ἔτι δὲ καὶ ὁμονοίας παρασκευαστικόν, ἄλλου δὲ οὐδενός. Διὸ καὶ ἐν τῇ Πολιτείᾳ ἔφη τὸνΕρωτα θεὸν εἶναι συνεργὸν ὑπάρχοντα πρὸς τὴν τῆς πόλεως σωτηρίαν. ῞Οτι δὲ καὶ οἱ τούτου πρεσβύτεροι κατὰ φιλοσοφίαν σεμνόν τινα τὸνΕρωτα καὶ παντὸς αἰσχροῦ κεχωρισμένον ᾔδεσαν δῆλον ἐκ τοῦ κατὰ τὰ γυμνάσια αὐτὸν συνιδρῦσθαιΕρμῇ καιΗρακλεῖ, τῷ μὲν λόγου, τῷ δ' ἀλκῆς προεστῶτι· ὧν ἐνωθέντων φιλία τε καὶ ὁμόνοια γεννᾶται, δι' ὧν καλλίστη ἐλευθερία τοῖς ταῦτα μετιοῦσιν συναύξεται. ᾿Αθηναῖοι δὲ τοσοῦτον ἀπέσχον τοῦ συνουσίας τινὸς διαλαβεῖν προεστάναι τὸνΕρωτα ὥστε τῆς ᾿Ακαδημίας ἐκδήλως τῇ ᾿Αθηνᾷ καθιερωμένης αὐτόθι τὸνΕρωτα ἱδρυσάμενοι συνθύουσιν αὐτῷ. Θεσπιεῖς τε τὰ ᾿Ερωτίδεια τιμῶσιν καθάπερ <᾿Αθηναῖοι τὰ Παν>αθήναια καὶ τὠλύμπια ᾿ΗλεῖοιΡόδιοί τε τὰΑλίεια καὶ ἐν ταῖς δημοτελέσι δὲ σπονδαῖς ὡς ἐπίπαν Ερως τιμᾶται. Λακεδαιμόνιοι δὲ πρὸ τῶν παρατάξεωνΕρωτι προθύονται, ὡς ἐν τῇ τῶν παραταττομένων φιλίᾳ κειμένης τῆς σωτηρίας τε καὶ νίκης. Καὶ Κρῆτες δ' ἐν ταῖς παρατάξεσι τοὺς καλλίστους τῶν πολιτῶν κοσμήσαντες διὰ τούτων θύουσι τῷΕρωτι, ὡς Σωσικράτης ἱστορεῖ. ῾Ο δὲ παρὰ Θηβαίοις ἱερὸς λόχος καλούμενος συνέστηκεν ἐξ ἐραστῶν και ἐρωμένων, τὴν τοῦ θεοῦ σεμνότητα ἐμφαίνων, ἀσπαζομένων θάνατον ἔνδοξον ἀντ' αἰσχροῦ καὶ ἐπονειδίστου βίου. Σάμιοι δέ, ὥς φησιν ᾿Ερξίας ἐν Κολοφωνιακοῖς, γυμνάσιον ἀναθέντες τῷΕρωτι τὴν διὰ τοῦτον ἀγομένην ἕορτην ᾿Ελευθέρια προσηγόρευσαν· δι' ὃν θέον καὶ ᾿Αθηναῖοι ἐλευθερίας ἔτυχον, καὶ οἱ Πεισιστρατίδαι ἐκπεσόντες ἐπεχείρησαν διαβάλλειν πρῶτον τὰς περὶ τὸν θεὸν τοῦτου πράξεις. [13,12] Pontianus affirma que Zénon de Cition concevait Éros comme le dieu de l'amitié, de la liberté, à la rigueur de la concorde, mais rien de plus que cela. En conséquence, dans sa Politique, le philosophe ne voit en lui qu’un simple auxiliaire à la sûreté de l'État. Des philosophes qui ont vécu avant Zénon ont proclamé qu’Éros était une entité sacrée, exempte de toute souillure. On ne peut en douter lorsque l’on voit des statues du dieu dressées dans les gymnases aux côtés de celles d’Hermès et d’Héraclès : l’un est le maître de l'éloquence ; le second de la force physique. La conjugaison de leurs puissances engendre alors l'amitié et la concorde, mais aussi la liberté la plus belle pour ceux qui la poursuivent assidûment. Dans les mentalités athéniennes, Éros est loin d’être un simple dieu présidant aux rapports sexuels, puisque dans l'Académie, dont on sait de toute évidence qu’il était consacré à Athéna, on avait érigé une statue de lui, et c’est à ces deux divinités que l’on sacrifiait. Les gens de Thespies célèbrent les Érotidides avec autant de ferveur religieuse que les Athéniens lors des Panathénées, les Éléens lors des Olympies, ou les Rhodiens lors des Haliées. En règle générale, Éros est honoré dans tous les sacrifices publics. Ainsi, les Lacédémoniens offrent à Éros des sacrifices préliminaires avant de se ranger en ordre de bataille, parce qu'ils pensent que leur salut et leur victoire ne dépendent que de l'amitié qui lie les hommes entre eux. Avant de se livrer au combat, les Crétois choisissent dans leurs troupes les plus beaux des soldats pour leur faire faire un sacrifice à Éros, comme le rapporte Sosicratès. À Thèbes, le bataillon dit «sacré» comprend des amants et des aimés qui honorent la majesté du dieu en recherchant une mort glorieuse plutôt qu’une vie de déshonneur dont on ne manquerait pas de leur faire reproche. Quant aux Samiens, Erxias, dans son Histoire de Colophon, nous rappelle qu’ils avaient édifié un gymnase à Éros et institué des fêtes en son honneur, les Éleutheria. Enfin, c'est grâce à Éros que les Athéniens renouèrent avec la liberté. Et quand ils furent exilés, les Pisistratides n’eurent de cesse que de souiller et de blâmer tout ce qui avait trait à ce dieu.


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Dernière mise à jour : 16/09/2005