HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIX

Chapitre 15

  Chapitre 15

[19,15] Ἐπεὶ δὲ παρεγενήθησαν εἰς τὴν Σουσιανὴν πρὸς τοὺς περὶ τὸν Εὐμενῆ, συνήγαγον ἐκκλησίαν κοινήν, ἐν πολλὴν συνέβη γενέσθαι φιλοτιμίαν ὑπὲρ τῆς ἡγεμονίας. Πευκέστης μὲν γὰρ διά τε τὸ πλῆθος τῶν συναγωνιζομένων καὶ τὴν παρ´ Ἀλεξάνδρου προαγωγὴν ἑαυτὸν ᾤετο δεῖν ἔχειν τὴν τῶν πάντων ἡγεμονίαν, Ἀντιγένης δὲ τῶν ἀργυρασπίδων Μακεδόνων στρατηγῶν ἔφη δεῖν δοθῆναι τὴν ἐξουσίαν τῆς αἱρέσεως τοῖς μετ´ αὐτοῦ Μακεδόσιν, συγκαταπεπολεμηκόσιν Ἀλεξάνδρῳ τὴν Ἀσίαν καὶ γεγονόσι διὰ τὰς ἀρετὰς ἀνικήτοις. Εὐμενὴς δὲ φοβούμενος μὴ διὰ τὴν πρὸς ἀλλήλους στάσιν εὐχείρωτοι κατασταθῶσιν Ἀντιγόνῳ, συνεβούλευεν ἕνα μὲν μὴ καθιστᾶν ἡγεμόνα, πάντας δὲ τοὺς προκεκριμένους ὑπὸ τοῦ πλήθους σατράπας καὶ στρατηγοὺς εἰς τὴν βασιλικὴν αὐλὴν συνιόντας καθ´ ἡμέραν βουλεύεσθαι κοινῇ περὶ τῶν συμφερόντων· ἕστατο γὰρ Ἀλεξάνδρῳ τετελευτηκότι σκηνὴ καὶ κατὰ ταύτην θρόνος, πρὸς θύοντες εἰώθεισαν συνεδρεύειν περὶ τῶν κατεπειγόντων. πάντων δὲ διασημαινομένων τὸ ῥηθὲν ὡς συμφέρον εἰρημένον συνῆγε καθ´ ἡμέραν συνέδριον οἷόν τινος δημοκρατουμένης πόλεως. μετὰ δὲ ταῦτα παρελθόντων αὐτῶν εἰς Σοῦσα παρὰ τῶν θησαυροφυλακούντων Εὐμενὴς ἔλαβε χρημάτων πλῆθος ὅσον ἦν ἱκανὸν εἰς τὰς χρείας· μόνῳ γὰρ τούτῳ διὰ τῶν ἐπιστολῶν οἱ βασιλεῖς συνετετάχεισαν διδόναι καθ´ , τι ἂν αὐτὸς προαιρῆται. μισθοδοτήσας δὲ τοὺς Μακεδόνας εἰς ἓξ μῆνας Εὐδάμῳ τῷ τοὺς ἐλέφαντας καταγαγόντι τοὺς ἐκ τῆς Ἰνδικῆς ἔδωκε διακόσια τάλαντα, τῷ μὲν λόγῳ πρὸς τὰς τῶν θηρίων δαπάνας, τῷ δ´ ἔργῳ διὰ τῆς δωρεᾶς ταύτης θεραπεύων τὸν ἄνδρα· γὰρ ἂν τῶν στασιαζόντων οὗτος προσθοῖτο, μεγίστην ἐποιεῖτο ῥοπήν, καταπληκτικῆς οὔσης τῆς τῶν θηρίων χρείας. τῶν δ´ ἄλλων σατραπῶν ἕκαστος ἔτρεφε τοὺς ἐκ τῆς ὑφ´ ἑαυτὸν χώρας συνηκολουθηκότας. Εὐμενὴς μὲν οὖν ἐν τῇ Σουσιανῇ διατρίβων ἀνελάμβανε τὴν δύναμιν, Ἀντίγονος δὲ παραχειμάσας ἐν τῇ Μεσοποταμίᾳ τὸ μὲν πρῶτον διενοήθη τοὺς περὶ τὸν Εὐμενῆ διώκειν ἐκ ποδὸς πρὶν αὐξηθῆναι, ὡς δ´ ἤκουσε τοὺς σατράπας καὶ τὰς μετ´ αὐτῶν δυνάμεις συνεληλυθυίας τοῖς Μακεδόσιν, ἐπέσχε τὴν σπουδὴν καὶ τήν τε δύναμιν ἀνελάμβανε καὶ προσκατέγραφε στρατιώτας· ἑώρα γὰρ τὸν πόλεμον μεγάλων στρατοπέδων καὶ παρασκευῆς οὐ τῆς τυχούσης προσδεόμενον. [19,15] Après que ces troupes se furent rendues dans la Susiane pour faire leur jonction avec Eumène, on convoqua une assemblée générale dans laquelle fut débattu le commandement en chef. Peuceste, en raison du nombre des soldats qu'il avait sous ses ordres et à cause de l'avancement qu'il avait obtenu sous Alexandre, croyait avoir des droits à ce commandement. Antigène, général des Macédoniens argyraspides, soutenait qu'il fallait laisser le choix du commandement en chef aux Macédoniens qui avaient combattu sous Alexandre en Asie, et qui, par leur bravoure, s'étaient acquis la réputation d'invincibles. Eumène, craignant que ces débats ne donnassent à Antigone le temps de se préparer au combat, conseilla de ne pas du tout nommer de commandant en chef, mais de réunir dans la cour royale les satrapes et les généraux déjà nommés par l'armée, et de délibérer tous les jours sur les mesures à prendre. (En effet, on avait élevé en l'honneur d'Alexandre une tente où était placé un trône devant lequel on brûlait de l'encens, et on y tenait habituellement conseil.) Cette proposition fut unanimement agréée comme très convenable; on se réunissait ainsi tous les jours pour délibérer comme dans un État démocratiquement gouverné. Ces choses arrêtées, les chefs confédérés se rendirent à Suse, et Eumène se fit livrer par les trésoriers les sommes nécessaires pour les dépenses de la guerre. Lui seul avait été autorisé par les lettres des rois à se faire remettre tout l'argent dont il pourrait avoir besoin. Il paya alors aux Macédoniens six mois de solde et deux cents talents à Eudamus, qui avait amené de l'Inde des éléphants, sous prétexte que cette somme était nécessaire pour la subsistance de ces animaux, mais en réalité pour se rendre par cette munificence agréable à Eudamus; car la voix de ce dernier avait une grande prépondérance dans tous les différends, et ses éléphants pouvaient rendre des services extraordinaires. Les autres satrapes entretenaient chacun leurs troupes avec les revenus de leurs provinces. Eumène s'arrêta dans la Susiane et y fit reposer son armée. Antigone, qui avait pris ses quartiers d'hiver en Mésopotamie, eut d'abord le projet de poursuivre sans relâche Eumène, sans lui laisser le temps d'augmenter ses forces. Mais lorsqu'il apprit que les satrapes avaient réuni leurs troupes aux Macédoniens, il comprima son ardeur, fit faire halte à son armée et recruta de nouvelles troupes; car il voyait bien que la guerre qu'il aurait à soutenir serait sérieuse et demanderait d'immenses ressources,


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Dernière mise à jour : 10/11/2006