[8,13] Ἐπειδὴ δὲ συνῆκτο ἤδη πᾶσα ἡ δύναμις,
ἐβουλεύετο μετὰ τοῦ συνάρχοντος ὁ Μάρκιος, ὅπως
χρηστέον τοῖς λοιποῖς πράγμασιν. ἔφη δ´ οὖν λέγων·
Ἐμοὶ δοκεῖ, ὦ Τύλλε, κράτιστον εἶναι νείμασθαι τὰς
δυνάμεις ἡμᾶς διχῇ· ἔπειτα τὸν μὲν ἕτερον ἡμῶν ἄγοντα
τοὺς ἀκμαιοτάτους καὶ προθυμοτάτους ὁμόσε χωρεῖν
τοῖς πολεμίοις {μαχησόμενον}, καὶ εἰ μὲν ὑπομενοῦσιν
εἰς χεῖρας ἡμῖν ἰέναι μιᾷ κρῖναι τὸν ἀγῶνα μάχῃ, εἰ
δ´ ἀποκνήσουσιν, ὡς ἐγὼ πείθομαι, στρατιᾷ νεοσυλλέκτῳ
καὶ ἡγεμόσιν ἀπείροις πολέμου τὸν ὑπὲρ τῶν ὅλων
κίνδυνον ἐπιτρέπειν, τήν τε χώραν αὐτῶν ἐπιόντα
πορθεῖν καὶ τοὺς συμμάχους περισπᾶν καὶ τὰς ἀποικίας ἀναιρεῖν
καὶ πᾶν ἄλλο κακὸν ὅ τι δύναιτο ποιεῖν.
τὸν δ´ ἕτερον ἐνθάδε ὑπομένοντα φυλακὴν ποιεῖσθαι
τῆς τε χώρας καὶ τῶν πόλεων, μὴ λάθωσιν ἀφυλάκτοις
ἐπιπεσόντες αὐτοῖς οἱ πολέμιοι, καὶ πρᾶγμα αἴσχιστον
πάθωμεν, ἐν ᾧ τῶν ἀπόντων ἐφιέμεθα τὰ παρόντα
ἀφαιρεθέντες. ἀλλὰ χρὴ τὸν ἐνθάδε ὑπομένοντα ἤδη
τείχη τ´ ἀνορθοῦν, ὅσα πέπτωκε, καὶ τάφρους ἀνακαθαίρειν καὶ
φρούρια ὀχυροῦν, ἵνα τοῖς γεωργοῦσι τὴν
χώραν ὑπάρχωσι καταφυγαί, στρατιάν τ´ ἄλλην
προσκαταγράφειν καὶ τροφὰς τοῖς ἔξω οὖσιν ἐπιχορηγεῖν
καὶ ὅπλα χαλκεύειν καὶ εἴ τι ἄλλο ἀναγκαῖον ἔσται
πρᾶγμα ὀξέως ὑπηρετεῖν. δίδωμι δέ σοι τὴν αἵρεσιν,
εἴτε τῆς ὑπερορίου στρατιᾶς εἴτε τῆς ἐνθάδε ὑπομενούσης ἐθέλεις
στρατηγεῖν. ταῦτα λέγοντος αὐτοῦ σφόδρα
ἠγάσθη τὴν γνώμην ὁ Τύλλος, καὶ τὸ δραστήριον τοῦ
ἀνδρὸς εἰδὼς καὶ ἐπιτυχὲς ἐπέτρεψεν ἐκείνῳ τῆς ἔξω
στρατιᾶς ἄρχειν.
| [8,13] XXV. AUSSITÔT qu'on eut levé les troupes, Marcius et son collègue
tinrent conseil sur la conduite qu'ils devaient garder par la suite.
« Pour moi, dit Marcius, je crois qu'il est bon que nous partagions
l'armée en deux corps. Qu'un de nous deux avec la fleur des troupes et
les soldats les plus ardents, présente la bataille aux ennemis, et qu'il leur
livre combat s'ils veulent en venir aux mains afin de vider le différend dans
une action générale. Que si les Romains refusent de commettre leur
destinée au hasard d'une seule bataille (comme je crois qu'ils prendront
ce parti, d'autant que leurs soldats et leurs généraux ne sont que des
apprentis dans la profession des armes) il faut ravager leurs terres,
gagner leurs alliés, détruire leurs colonies, et leur faire tout le mal qu'on
pourra. Pour l'autre commandant, je suis d'avis qu'il reste ici, afin de
défendre le pays et de mettre les villes à couvert, de peur que l'ennemi
venant fondre tout à coup sur nos terres, nous n'ayons la honte de voir
enlever nos biens dans le temps que nous voulons nous-mêmes envahir
ceux des Romains. Mais il faut que celui qui restera ici, ait soin de réparer
les murs qui sont tombés, qu'il fasse vider les fossés ; qu'il fortifie les
châteaux pour servir de retraite aux laboureurs, qu'il lève de nouvelles
troupes ; qu'il fournisse des vivres à celles qui feront la campagne, qu'il
fasse fabriquer des armes ; et qu'il pourvoie avec beaucoup de vigilance
à tout ce qui sera nécessaire pour la guerre. Au reste, Tullus je vous
laisse le choix de commander ou l'armée du dehors ou celle qui restera
dans le pays.
XXVI. TULLUS fut ravi de cette proposition : comme il connaissait le
bonheur de Marcius, son expérience, et son activité dans la guerre, il lui
laissa le commandement des troupes du dehors.
|