[8,10] Ὡς δὲ ταῦτ´ εἶπον οἱ πρέσβεις, ἐβουλεύοντο
κατὰ σφᾶς οἱ σύνεδροι μεταστησάμενοι τοὺς ἄνδρας,
καὶ ἐπειδὴ ἔκριναν ἃς χρὴ ἀποκρίσεις ποιήσασθαι, καλέσαντες
αὐτοὺς πάλιν ἐπὶ τὸν σύλλογον ταύτην ἔδοσαν
τὴν ἀπόφασιν. Οὐ λανθάνετε ἡμᾶς, ὦ Οὐολοῦσκοι,
φιλίας μὲν οὐδὲν δεόμενοι, πρόφασιν δ´ εὐπρεπῆ λαβεῖν
βουλόμενοι τοῦ πολέμου. ἃ γὰρ ἥκετε παρ´ ἡμῶν ἀπαιτοῦντες,
καλῶς ἐπίστασθε οὐδέποτε ληψόμενοι· χρῄζετε
γὰρ ἀδίκων τε καὶ ἀδυνάτων. εἰ μὲν οὖν δόντες ἡμῖν
τὰ χωρία ἔπειτα μεταδόξαν ὑμῖν νῦν ἀπαιτεῖτε, ἀδικεῖσθε
μὴ κομιζόμενοι, εἰ δὲ πολέμῳ ἀφαιρεθέντες οὐκέτι αὐτῶν
ὄντες κύριοι, ἀδικεῖτε τῶν ἀλλοτρίων ἐφιέμενοι. ἡμεῖς δὲ
κρατίστας ἡγούμεθα κτήσεις, ἃς ἂν
πολέμῳ κρατήσαντες λάβωμεν, οὔτε πρῶτοι καταστησάμενοι
νόμον τόνδε οὔτε αὐτὸν ἀνθρώπων ἡγούμενοι
εἶναι μᾶλλον ἢ οὐχὶ θεῶν· ἅπαντάς τε καὶ Ἕλληνας
καὶ βαρβάρους εἰδότες αὐτῷ χρωμένους οὐκ ἂν ἐνδοίημεν ὑμῖν
μαλακὸν οὐδὲν οὐδ´ ἂν ἀποσταίημεν ἔτι τῶν
δορικτήτων. πολλὴ γὰρ ἂν εἴη κακότης, εἴ τις ἃ μετ´
ἀρετῆς καὶ ἀνδρείας ἐκτήσατο, ταῦθ´ ὑπὸ μωρίας τε
καὶ δειλίας ἀφαιρεθείη. πολεμεῖν τ´ οὔτε μὴ βουλομένους ὑμᾶς
ἀναγκάζομεν, οὔτε προθυμουμένους παραιτούμεθα, ἂν δ´
ἄρξησθε ἀμυνούμεθα. ταῦτα Οὐολούσκοις ἀπαγγέλλετε καὶ
λέγετε, ὅτι λήψονται μὲν πρότεροι
τὰ ὅπλ´ ἐκεῖνοι, θήσομεν δ´ ἡμεῖς ὕστεροι.
| [8,10] XVII. Les ambassadeurs ayant ainsi parlé, on les fait retirer de
l'assemblée. Le sénat délibère sur leurs propositions et après être
convenu de ce qu'il leur fallait répondre, il les rappelle et leur parle ainsi.
« Volsques, nous voyons bien que vous ne cherchez pas tant notre
amitié, qu'un spécieux prétexte pour nous déclarer la guerre. Vous êtes
persuadés vous-mêmes que vous n'obtiendrez jamais ce que vous exigez
du peuple Romain : vous n'ignorez pas non plus que nous, que vos
demandes sont injustes et qu'il n'est pas possible qu'on y ait aucun
égard. En effet, si vous nous aviez donné des terres et que changeant
ensuite de résolution vous nous les redemandassiez aujourd'hui, ce serait
vous faire une injustice que de ne pas vous les rendre. Mais quand vous
demandez un bien qu'on vous a enlevé dans la guerre et dont vous
n'êtes plus les maîtres, n'est-ce pas vous-mêmes qui faites l'injustice en
voulant qu'on vous rende ce qui ne vous appartient pas ? our nous nous
regardons comme un bien légitime et justement acquis, ce que nous
avons gagné par les armes. Ce n'est pas nous qui avons fait les premiers
cette loi. Elle n'est pas tant une invention des hommes, qu'une règle
établie par les dieux mêmes. Nous savons que les Grecs et les Barbares
la suivent cette loi : ainsi nous ne mollirons en rien et nous ne vous
céderons jamais ce qui est le fruit de nos victoires. Il faudrait être bien fou
pour rendre lâchement et par une sotte timidité ce qu'on a acquis par son
courage et par sa valeur. Nous ne vous obligeons donc point à faire la
guerre si vous ne voulez : mais aussi, si vous voulez la faire, nous ne la
refusons pas, et si vous commencez, nous nous défendrons. Portez cette
réponse aux Volsques, et leur dites que s'ils sont les premiers à prendre
les armes nous serons les derniers à les mettre bas.
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