HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Contre Leptine (discours complet)

Paragraphes 130-139

  Paragraphes 130-139

[130] Ἀλλὰ μὴν γέγραπταί γ' ἀτελεῖς αὐτοὺς εἶναι. Τίνος; τοῦ μετοικίου; Τοῦτο γὰρ λοιπόν. Οὐ δήπου, ἀλλὰ τῶν ἐγκυκλίων λῃτουργιῶν, ὡς τε στήλη δηλοῖ καὶ σὺ προσδιώρισας ἐν τῷ νόμῳ καὶ μαρτυρεῖ πᾶς πρὸ τοῦ χρόνος γεγονώς, ἐν τοσούτῳ τὸ πλῆθος ὄντι οὔτε φυλὴ πώποτ' ἐνεγκεῖν ἐτόλμησεν οὐδεμί' οὐδένα τῶν ἀπ' ἐκείνων χορηγόν, οὔτ' ἐνεχθεὶς αὐτοῖς ἄλλος οὐδεὶς ἀντιδοῦναι. Οἷς οὐκ ἀκουστέον ἂν ἐναντία τολμᾷ λέγειν. (131) Ἔτι τοίνυν ἴσως ἐπισύροντες ἐροῦσιν ὡς Μεγαρεῖς καὶ Μεσσήνιοί τινες εἶναι φάσκοντες, ἔπειτ' ἀτελεῖς εἰσιν, ἁθρόοι παμπληθεῖς ἄνθρωποι, καί τινες ἄλλοι δοῦλοι καὶ μαστιγίαι, Λυκίδας καὶ Διονύσιος, καὶ τοιούτους τινὰς ἐξειλεγμένοι. Ὑπὲρ δὴ τούτων ὡδὶ ποιήσαθ' ὅταν ταῦτα λέγωσι· κελεύετ', εἴπερ ἀληθῆ λέγουσι πρὸς ὑμᾶς, τὰ ψηφίσματ' ἐν οἷς ἀτελεῖς εἰσιν οὗτοι δεῖξαι. Οὐ γάρ ἐστ' οὐδεὶς ἀτελὴς παρ' ὑμῖν ὅτῳ μὴ ψήφισμ' νόμος δέδωκε τὴν ἀτέλειαν. (132) Πρόξενοι μέντοι πολλοὶ διὰ τῶν πολιτευομένων γεγόνασι παρ' ὑμῖν τοιοῦτοι, ὧν εἷς ἐστιν Λυκίδας. Ἀλλ' ἕτερον πρόξενόν ἐστ' εἶναι καὶ ἀτέλειαν εὑρῆσθαι. Μὴ δὴ παραγόντων ὑμᾶς, μηδ', ὅτι δοῦλος ὢν Λυκίδας καὶ Διονύσιος καί τις ἴσως ἄλλος διὰ τοὺς μισθοῦ τὰ τοιαῦτα γράφοντας ἑτοίμως πρόξενοι γεγόνασι, διὰ τοῦθ' ἑτέρους ἀξίους καὶ ἐλευθέρους καὶ πολλῶν ἀγαθῶν αἰτίους, ἃς ἔλαβον δικαίως παρ' ὑμῶν δωρειὰς ἀφελέσθαι ζητούντων. (133) Πῶς γὰρ οὐχὶ καὶ κατὰ τοῦτο δεινότατ' ἂν πεπονθὼς Χαβρίας φανείη, εἰ μὴ μόνον ἐξαρκέσει τοῖς τὰ τοιαῦτα πολιτευομένοις τὸν ἐκείνου δοῦλον Λυκίδαν πρόξενον ὑμέτερον πεποιηκέναι, ἀλλ' εἰ διὰ τοῦτον πάλιν καὶ τῶν ἐκείνῳ τι δοθέντων ἀφέλοιντο, καὶ ταῦτ' αἰτίαν λέγοντες ψευδῆ; Οὐ γάρ ἐστιν οὔθ' οὗτος οὔτ' ἄλλος οὐδεὶς πρόξενος ὢν ἀτελής, ὅτῳ μὴ διαρρήδην ἀτέλειαν ἔδωκεν δῆμος. Τούτοις δ' οὐ δέδωκεν, οὐδ' ἕξουσιν οὗτοι δεικνύναι, λόγῳ δ' ἂν ἀναισχυντῶσιν, οὐχὶ καλῶς ποιήσουσιν. (134) τοίνυν μάλιστα πάντων οἶμαι δεῖν ὑμᾶς, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, φυλάξασθαι, τοῦτ' εἰπεῖν ἔτι βούλομαι. Εἰ γάρ τις πάνθ' ὅσα Λεπτίνης ἐρεῖ περὶ τοῦ νόμου διδάσκων ὑμᾶς ὡς καλῶς κεῖται, συγχωρήσειεν ἀληθῆ λέγειν αὐτόν, ἕν γ' αἰσχρὸν οὐδ' ἂν εἴ τι γένοιτ' ἀναιρεθείη, συμβήσεται διὰ τοῦ νόμου κυρίου γενομένου τῇ πόλει. Τί οὖν τοῦτ' ἔστιν; (135) Τὸ δοκεῖν ἐξηπατηκέναι τοὺς ἀγαθόν τι ποιήσαντας. Ὅτι μὲν τοίνυν τοῦθ' ἕν τι τῶν αἰσχρῶν ἐστιν πάντας ἂν ἡγοῦμαι φῆσαι, ὅσῳ δ' ὑμῖν αἴσχιον τῶν ἄλλων, ἀκούσατέ μου. Ἔστιν ὑμῖν νόμος ἀρχαῖος, τῶν καλῶς δοκούντων ἔχειν, ἄν τις ὑποσχόμενός τι τὸν δῆμον ἐξαπατήσῃ, κρίνειν, κἂν ἁλῷ, θανάτῳ ζημιοῦν. Εἶτ' οὐκ αἰσχύνεσθ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, εἰ ἐφ' τοῖς ἄλλοις θάνατον ζημίαν ἐτάξατε, τοῦτ' αὐτοὶ ποιοῦντες φανήσεσθε; Καὶ μὴν πάντα μὲν εὐλαβεῖσθαι δεῖ ποιεῖν τὰ δοκοῦντα καὶ ὄντ' αἰσχρά, μάλιστα δὲ ταῦτ' ἐφ' οἷς τοῖς ἄλλοις χαλεπῶς τις ἔχων ὁρᾶται· οὐδὲ γὰρ ἀμφισβήτησις καταλείπεται τὸ μὴ ταῦτα ποιεῖν πονήρ' αὐτὸς ἔκρινεν εἶναι πρότερον. (136) Ἔτι τοίνυν ὑμᾶς κἀκεῖν' εὐλαβεῖσθαι δεῖ, ὅπως μηδὲν ὧν ἰδίᾳ φυλάξαισθ' ἄν, τοῦτο δημοσίᾳ ποιοῦντες φανήσεσθε. Ὑμῶν τοίνυν οὐδ' ἂν εἷς οὐδὲν ὧν ἰδίᾳ τινὶ δοίη, τοῦτ' ἀφέλοιτο πάλιν, ἀλλ' οὐδ' ἐπιχειρήσειεν ἄν. Μὴ τοίνυν μηδὲ δημοσίᾳ τοῦτο ποιήσητε, ἀλλὰ κελεύετε τούτους τοὺς ἐροῦντας ὑπὲρ τοῦ νόμου, (137) εἴ τινα τῶν εὑρημένων τὴν δωρειὰν ἀνάξιον εἶναί φασιν μὴ πεποιηκότ' ἐφ' οἷς εὕρετ' ἔχειν, ἄλλ' ὁτιοῦν ἐγκαλοῦσίν τινι, γράφεσθαι κατὰ τὸν νόμον ὃν παρεισφέρομεν νῦν ἡμεῖς, θέντων ἡμῶν, ὥσπερ ἐγγυώμεθα καὶ φαμὲν θήσειν, θέντας αὐτούς, ὅταν πρῶτον γένωνται νομοθέται. Ἔστι δ' ἑκάστῳ τις αὐτῶν, ὡς ἔοικεν, ἐχθρός, τῷ μὲν Διό φαντος, τῷ δ' Εὔβουλος, τῷ δ' ἴσως ἄλλος τις. (138) Εἰ δὲ τοῦτο φεύξονται καὶ μὴ 'θελήσουσι ποιεῖν, σκοπεῖτ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, εἰ καλῶς ὑμῖν ἔχει, τούτων ἕκαστος ὀκνεῖ τοὺς ἐχθροὺς ἀφαιρούμενος ὀφθῆναι, ταῦθ' ὑμᾶς τοὺς εὐεργέτας ἀφῃρημένους φαίνεσθαι, καὶ τοὺς εὖ τι πεποιηκότας ὑμᾶς, οἷς οὐδεὶς ἂν ἐγκαλέσαι, νόμῳ τὰ δοθέντ' ἀπολωλεκέναι δι' ὑμῶν ἁθρόους, παρόν, εἴ τις ἄρ' ἐστὶν ἀνάξιος, εἷς δύ' πλείους, γραφῇ διὰ τούτων ταὐτὸ τοῦτο παθεῖν κατ' ἄνδρα κριθέντας. Ἐγὼ μὲν γὰρ οὐχ ὑπολαμβάνω ταῦτα καλῶς ἔχειν οὐδέ γ' ἀξίως ὑμῶν. (139) Σκοπῶ δὲ καὶ τοῦτο. Καὶ μὴν οὐδ' ἐκείνου γ' ἀποστατέον τοῦ λόγου, ὅτι τῆς μὲν ἀξίας, ὅτ' ἐδώκαμεν, ἦν δίκαιον τὴν ἐξέτασιν λαμβάνειν, ὅτε τούτων οὐδεὶς ἀντεῖπεν, μετὰ ταῦτα δ' ἐᾶν, εἴ τι μὴ πεπόνθαθ' ὑπ' αὐτῶν ὕστερον κακόν. Εἰ δ' οὗτοι τοῦτο φήσουσι δεῖξαι μὲν γὰρ οὐκ ἔχουσιν, δεῖ κεκολασμένους αὐτοὺς παρ' αὐτὰ τἀδικήματα φαίνεσθαι. E δὲ μηδενὸς ὄντος τοιούτου τὸν νόμον ποιήσετε κύριον, δόξετε φθονήσαντες, οὐχὶ πονηροὺς λαβόντες ἀφῃρῆσθαι. [130] Cependant la stèle porte qu'ils sont dispensés: de quoi ? De la taxe des métèques ? Car il ne reste que cela. Non sans doute, mais des liturgies qui reviennent à tour de rôle. La stèle le dit; tu l'as toi-même déclaré dans ta loi, et tout le passé en rend témoignage, ce passé si long, dans lequel aucune tribu n'a osé porter chorège aucun des descendants d'Harmodios et d'Aristogiton, aucun autre, porté chorège, n'a osé leur offrir l'échange des biens. Ne l'écoutez donc pas s'il ose dire le contraire. (131) Peut-être insinueront-ils encore que des hommes de Mégare et de Messène ont prétendu être exempts et sont depuis lors en jouissance de l'immunité; — le nombre en est grand ; — que certains autres sont des esclaves, des hommes qui ont été battus de verges, un Lycidas (40), un Denys, et d'autres pareils qu'ils choisissent entre tous. A ce propos, voici ce que vous devez faire si l'on vous tient ce langage. Exigez, si l'on vous dit la vérité, qu'on vous montre les décrets dans lesquels ces hommes sont déclarés exempts. Car personne n'est exempt chez vous si l'immunité ne lui a été donnée par un décret ou par une loi. (132) Sans doute, grâce aux hommes qui nous gouvernent, il y a eu chez vous beaucoup de proxènes du genre de Lycidas ; mais autre chose est la proxénie, autre chose l'immunité. Qu'on cesse donc de vous donner le change, et si un esclave comme Lycidas, ou Denys, ou quelque autre encore est devenu proxène par le fait de ceux qui font métier de rédiger à prix d'argent des décrets de ce genre, qu'on n'abuse pas de cet argument contre des hommes qui sont dignes, qui sont libres, qui ont rendu de grands services ; qu'on ne cherche pas à leur retirer les récompenses reçues de vous à juste titre. (133) De quelle injustice, en effet, Chabrias ne se trouverait-il pas victime si les hommes qui nous gouvernent de cette façon, non contents d'avoir pris son esclave Lycidas pour en faire votre proxène, retournent ensuite ce prétexte contre lui pour lui retirer une partie des dons que vous lui avez faits, et encore en s'appuyant sur un mensonge? En effet, ni Lycidas ni aucun autre proxène ne jouit de l'immunité si elle ne lui a été expressément donnée par le peuple. Or le peuple n'a rien donné à ces hommes. Mes adversaires ne sont pas en état de prouver le contraire, et s'ils veulent vous en imposer, ils feront une chose malhonnête. (134) Il y a une chose, Athéniens, que vous devez éviter par-dessus tout. Je veux vous la dire encore. Dût-on accepter comme vrai tout ce que Leptine vous dira sur sa loi pour vous la faire trouver bonne, il y aura toujours, quoi qu'il arrive, une honte qui s'attachera forcément à notre ville par le seul fait de la confirmation de cette loi. Laquelle? demandez-vous. (135) Eh bien, on dira que vous avez trompé ceux qui vous avaient bien servis. Or, que ce soit là une action honteuse, tout le monde, je pense, en conviendra; mais combien plus honteuse pour vous que pour les autres, vous le saurez si vous m'écoutez. Il y a chez vous une loi ancienne, de celles dont on vante la sagesse : « Si quelqu'un fait une promesse au peuple et ne la tient pas, il sera mis en jugement, et s'il est déclaré coupable, il sera puni de mort. » Après cela, Athéniens, ne rougirez-vous pas de faire vous-mêmes, ouvertement, ce que vous avez interdit aux autres sous peine de mort? Pourtant, s'il faut toujours se garder de commettre des actions qui passent pour honteuses et le sont en effet, il faut s'en garder bien plus encore quand on trouve mauvais que d'autres les fassent. Car il n'est plus permis d'hésiter. On ne doit pas faire ce qu'on a déjà condamné soi-même. (136) Il faut encore vous garder de faire comme peuple ce que vous ne voudriez pas faire comme particuliers. Aucun de vous ne reprendrait ce qu'il aurait donné comme particulier. Il n'y songerait même pas. Ne faites donc pas cela non plus comme peuple. Imposez votre volonté aux orateurs qui vont parler en faveur de la loi. (137) Prétendent-ils qu'un des récompensés est indigne, ou qu'il n'avait aucun titre à une récompense; en un mot, ont-ils quelque grief contre un d'eux? Exigez qu'ils se portent accusateurs d'après la loi que nous proposons nous-mêmes en ce moment au lieu de la leur, et cela soit que nous la présentions nous-mêmes, comme nous en prenons l'engagement et comme nous déclarons vouloir le faire, soit qu'ils se chargent eux-mêmes de ce soin, dès qu'il y aura une session de nomothètes. — Il n'y a pas un des récompensés qui n'ait son ennemi particulier parmi mes adversaires, celui-ci Diophante, celui-là Eubule, ce troisième peut-être un autre encore. (138) — S'ils reculent, s'ils ne sont pas disposés à agir ainsi, en ce cas, Athéniens, examinez cette question : chacun de mes adversaires craint qu'on ne le regarde comme dépouillant ses ennemis, et vous, vous auriez dépouillé vos bienfaiteurs ! Trouvez-vous cela beau ? Ceux qui vous ont rendu des services, et auxquels on n'a rien à reprocher, se verraient en masse privés par une loi des dons conférés par vous, quand il suffirait de faire subir ce traitement aux indignes, s'il s'en trouve un, ou deux, ou même plusieurs, en les accusant par les soins de ces hommes et en les jugeant l'un après l'autre. Qu'en dites-vous? Pour moi, je ne trouve pas que cela soit beau ni digne de vous. (139) Ne perdez pas de vue, non plus, cet argument dont je vous parlais tout à l'heure. C'est le jour où nous avons donné qu'il était juste de discuter le mérite; or, ce jour-là, aucun de ces hommes n'a contredit. Une fois la récompense donnée, il n'y fallait plus toucher, à moins que depuis on ne se fût mal comporté envers vous. Or, est-ce là ce que ces hommes prétendent ? — Car pour des preuves, ils n'en ont pas. — Mais alors la punition aurait dû suivre de près la faute. Si, sans qu'il y ait eu rien de pareil, vous confirmez la loi, on dira que vous avez repris vos dons par envie, et non pour punir des coupables.


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Dernière mise à jour : 18/05/2007