[11,509] (509) Τίμαιος δ´ ὁ Κυζικηνός, ὡς ὁ αὐτὸς Δημοχάρης φησίν, χρήματα καὶ σῖτον
ἐπιδοὺς τοῖς πολίταις καὶ διὰ ταῦτα πιστευθεὶς εἶναι χρηστὸς παρὰ τοῖς
Κυζικηνοῖς, μικρὸν ἐπισχὼν χρόνον ἐπέθετο τῇ πολιτείᾳ δι´ Ἀριδαίου. Κριθεὶς δὲ
καὶ ἁλοὺς καὶ ἀδοξήσας ἐν μὲν τῇ πόλει ἐπέμενε παλαιὸς καταγεγηρακώς, ἀτίμως δὲ
καὶ ἀδόξως διαζῶν.
Τοιοῦτοι δ´ εἰσὶ καὶ νῦν τῶν Ἀκαδημαικῶν τινες, ἀνοσίως καὶ ἀδόξως βιοῦντες.
Χρημάτων γὰρ ἐξ ἀσεβείας καὶ παρὰ φύσιν κυριεύσαντες διὰ γοητείαν νῦν εἰσιν
περίβλεπτοι· ὥσπερ καὶ (509b) Χαίρων ὁ Πελληνεύς, ὃς οὐ μόνῳ Πλάτωνι ἐσχόλακεν,
ἀλλὰ καὶ Ξενοκράτει. Καὶ οὗτος οὖν τῆς πατρίδος πικρῶς τυραννήσας οὐ μόνον τοὺς
ἀρίστους τῶν πολιτῶν ἐξήλασεν, ἀλλὰ καὶ τοῖς τούτων δούλοις τὰ χρήματα τῶν
δεσποτῶν χαρισάμενος καὶ τὰς ἐκείνων γυναῖκας συνῴκισεν πρὸς γάμου κοινωνίαν,
ταῦτ´ ὠφεληθεὶς ἐκ τῆς καλῆς Πολιτείας καὶ τῶν παρανόμων Νόμων.
(120) Διὸ καὶ Ἔφιππος ὁ κωμῳδιοποιὸς ἐν Ναυάγῳ (509c) Πλάτωνά τε αὐτὸν καὶ τῶν
γνωρίμων τινὰς κεκωμῴδηκεν ὡς καὶ ἐπ´ ἀργυρίῳ συκοφαντοῦντας, ἐμφαίνων ὅτι καὶ
πολυτελῶς ἠσκοῦντο καὶ ὅτι τῆς εὐμορφίας τῶν καθ´ ἡμᾶς ἀσελγῶν πλείονα πρόνοιαν
ἐποιοῦντο· λέγει δ´ οὕτως·
«Ἔπειτ´ ἀναστὰς εὔστοχος νεανίας
τῶν ἐξ Ἀκαδημίας τις ὑπὸ Πλάτωνα καὶ
Βρυσωνοθρασυμαχειοληψικερμάτων,
πληγεὶς ἀνάγκῃ ληψολιγομίσθῳ τέχνῃ
(509d) συνών τις, οὐκ ἄσκεπτα δυνάμενος λέγειν,
εὖ μὲν μαχαίρᾳ ξύστ´ ἔχων τριχώματα,
εὖ δ´ ὑποκαθιεὶς ἄτομα πώγωνος βάθη,
εὖ δ´ ἐν πεδίλῳ πόδα τιθεὶς ὑπὸ ξυρὸν
κνήμης ἱμάντων ἰσομέτροις ἑλίγμασιν,
ὄγκῳ τε χλανίδος εὖ τεθωρακισμένος,
σχῆμ´ ἀξιόχρεων ἐπικαθεὶς βακτηρίᾳ,
ἀλλότριον, οὐκ οἰκεῖον, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ,
(509e) ἔλεξεν· «ἄνδρες τῆς Ἀθηναίων χθονός.»
Μέχρι τούτων ἡμῖν πεπεραιώσθω καὶ ἥδε ἡ συναγωγή, φίλτατε Τιμόκρατες. Ἑξῆς δὲ
ἐροῦμεν περὶ τῶν ἐπὶ τρυφῇ διαβοήτων γενομένων.
| [11,509] (509) Timée de Cyzique, selon le même Démocharès, ayant distribué de l'argent et
du blé à ses concitoyens, passa dans leur esprit pour un homme digne de toute
leur considération; mais, sollicité par Aridée, il ne tarda pas longtemps à
porter ses vues vers la souveraine autorité. Cité en jugement, convaincu et noté
d'infamie, il resta dans la ville, où il passa ses vieux jours dans le
déshonneur et l'opprobre.
Tels sont encore quelques philosophes de l'académie, gens qui vivent sans
probité et sans honneur; car après avoir amassé beaucoup d'argent par leur
friponnerie, et dominant sur les autres, contre le but de leur profession, ils
ne se font de réputation que par leurs prestiges. C'est ainsi que s'est comporté
Chaeron de Pellène, auditeur de Platon, et même de Xénocrate. Après avoir exercé
sur sa patrie une cruelle tyrannie, non seulement il proscrivit les meilleurs
citoyens, il donna même aux esclaves l'argent de ces maîtres, et leurs femmes
pour épouses, seul avantage qu'il tira du beau système politique et des lois
extravagantes de Platon.
(120) Voilà pourquoi Ephippe le comique se moqua, dans son Naufrage, de (509c)
Platon lui-même, et de quelques-uns de ses auditeurs, comme d'autant de gens
capables d'être de faux délateurs pour de l'argent, affectant un luxe somptueux,
et ayant plus soin de paraître recherchés dans leur parure, que les débauchés de
nos jours ; voici donc ce qu'il en dit:
«Ensuite se présenta (ou se leva) un élégant jeune homme de ceux de l'académie,
et auditeur de Platon, vrai Bryson, aussi ami des disputes et de l'argent que
Thrasymachus. Pressé par le besoin, il était toujours prêt à prendre la moindre
récompense; (509d) cependant ayant assez de jugement pour parler avec réflexion.
Il avait les cheveux toujours bien rasés, et laissait pendre avec grâce les
masses de sa barbe épaisse qu'il ne faisait pas couper. Il mettait son pied dans
son soulier, comme dans un moule, et se rendait la jambe fine en bas par les
circonvolutions des bandes placées à égales distances et avec art, faisant
d'ailleurs bien bouffer la draperie de sa chlamyde sur sa poitrine. Il avait un
port respectable qu'il appuyait sur son bâton, cependant avec certain air
étranger qui, ce me semble, n'est pas naturel aux gens de ce pays-ci : (509e)
voilà, messieurs, ce qu'il annonçait.»
Mais finissons ici cette assemblée, mon cher Timocrate. Nous parlerons dans les
détails suivants, des personnages fameux par leur vie molle et voluptueuse.
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