[4,143] (143) «Ἐν Λακεδαίμονι
γέγονας· ἐκείνων τῶν νόμων μεθεκτέον
ἐστίν. Βάδιζ´ ἐπὶ δεῖπνον εἰς τὰ φιδίτια·
ἀπόλαυε τοῦ ζωμοῦ, φόρει τοὺς βύστακας
μὴ καταφρόνει μηδ´ ἕτερ´ ἐπιζήτει καλά·
ἐν τοῖς δ´ ἐκείνων ἔθεσιν ἴσθ´ ἀρχαικός.»
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ι'.
Περὶ δὲ τῶν Κρητικῶν συσσιτίων Δωσιάδας ἱστορῶν ἐν τῇ δʹ τῶν Κρητικῶν γράφει
οὕτως·
«Οἱ δὲ Λύττιοι συνάγουσι μὲν τὰ κοινὰ συσσίτια οὕτως. Ἕκαστος τῶν
γινομένων καρπῶν ἀναφέρει (143b) τὴν δεκάτην εἰς τὴν ἑταιρίαν καὶ τὰς τῆς
πόλεως προσόδους, ἃς διανέμουσιν οἱ προεστηκότες τῆς πόλεως εἰς τοὺς
ἑκάστων οἴκους. Τῶν δὲ δούλων ἕκαστος Αἰγιναῖον φέρει στατῆρα κατὰ
κεφαλήν. Διῄρηνται δ´ οἱ πολῖται πάντες καθ´ ἑταιρίας, καλοῦσι δὲ ταύτας
ἀνδρεῖα. Τὴν δὲ ἐπιμέλειαν ἔχει τοῦ συσσιτίου γυνὴ τρεῖς ἢ τέτταρας τῶν
δημοτικῶν προσειληφυῖα πρὸς τὰς ὑπηρεσίας. Ἑκάστῳ δ´ αὐτῶν
ἀκολουθοῦσι δύο θεράποντες ξυλοφόροι· καλοῦσι δ´ αὐτοὺς καλοφόρους.
Εἰσὶ δὲ πανταχοῦ κατὰ τὴν Κρήτην οἶκοι δύο ταῖς συσσιτίαις, ὧν τὸν μὲν
καλοῦσιν ἀνδρεῖον, (143c) τὸν δ´ ἄλλον ἐν ᾧ τοὺς ξένους κοιμίζουσι
κοιμητήριον προσαγορεύουσι. Κατὰ δὲ τὸν συσσιτικὸν οἶκον πρῶτον μὲν
κεῖνται δύο τράπεζαι ξενικαὶ καλούμεναι, αἷς προσκαθίζουσι τῶν ξένων οἱ
παρόντες· ἑξῆς δ´ εἰσὶν αἱ τῶν ἄλλων. Παρατίθεται δὲ τῶν παρόντων ἴσον
μέρος ἑκάστῳ· τοῖς δὲ νεωτέροις ἥμισυ δίδοται κρέως, τῶν δ´ ἄλλων οὐθενὸς
ἅπτονται. Εἶτα ποτήριον ἐν ἑκάστῃ τραπέζῃ παρατίθεται κεκραμένον ὑδαρῶς·
τοῦτο κοινῇ πάντες πίνουσιν οἱ κατὰ τὴν κοινὴν τράπεζαν, καὶ δειπνήσασιν
ἄλλο παρατίθεται. (143d) Τοῖς δὲ παισὶ κοινὸς κέκραται κρατήρ. Τοῖς δὲ
πρεσβυτέροις ἐὰν βούλωνται πλεῖον πιεῖν ἐξουσία δέδοται. Ἀπὸ δὲ τῆς
τραπέζης τὰ βέλτιστα τῶν παρακειμένων ἡ προεστηκυῖα τῆς συσσιτίας γυνὴ
φανερῶς ἀφαιροῦσα παρατίθησι τοῖς κατὰ πόλεμον ἢ κατὰ σύνεσιν
δεδοξασμένοις. Ἀπὸ δὲ τοῦ δείπνου πρῶτον μὲν εἰώθασι βουλεύεσθαι περὶ
τῶν κοινῶν, εἶτα μετὰ ταῦτα μέμνηνται τῶν κατὰ πόλεμον πράξεων καὶ τοὺς
γενομένους ἄνδρας ἀγαθοὺς ἐπαινοῦσι, προτρεπόμενοι τοὺς νεωτέρους εἰς
ἀνδραγαθίαν. »
(143e) Πυργίων δ´ ἐν τρίτῳ Κρητικῶν Νομίμων
«Ἐν τοῖς συσσιτίοις, φησίν, οἱ Κρῆτες καθήμενοι συσσιτοῦσι· (καὶ ὅτι
ἀβαμβάκευστα τοῖς ὀφρανοῖς παρατίθεται·) καὶ ὅτι οἱ νεώτατοι αὐτῶν ἐφεστᾶσι
διακονοῦντες· καὶ ὅτι μετ´ εὐφημίας σπείσαντες τοῖς θεοῖς μερίζουσι τῶν
παρατιθεμένων ἅπασι· ἀπονέμουσι δὲ καὶ τοῖς υἱοῖς κατὰ τὸν θᾶκον τὸν τοῦ
πατρὸς ὑφιζάνουσιν ἐξ ἡμισείας τῶν τοῖς ἀνδράσι παρατιθεμένων. Τοὺς δ´
ὀρφανοὺς ἰσομερεῖς εἶναι· παρατίθεται δ´ αὐτοῖς ἀβαμβάκευτα τῇ κράσει καθ´
ἕκαστα τῶν νενομισμένων. (143f) Ἦσαν δὲ καὶ ξενικοὶ θᾶκοι καὶ τράπεζα τρίτη
δεξιᾶς εἰσιόντων εἰς τὰ ἀνδρεῖα, ἣν Ξενίου τε Διὸς ξενίαν τε προσηγόρευον.»
(23) Ἡρόδοτος δὲ συγκρίνων τὰ τῶν Ἑλλήνων συμπόσια πρὸς τὰ παρὰ Πέρσαις
φησίν·
«Ἡμέρην δὲ Πέρσαι ἁπασέων μάλιστα ἐκείνην τιμᾶν νομίζουσι τῇ
ἕκαστος ἐγένετο. Ἐν ταύτῃ δὲ πλέω δαῖτα τῶν ἄλλων δικαιεῦσι προτίθεσθαι·
ἐν τῇ οἱ εὐδαίμονες αὐτῶν βοῦν καὶ ὄνον καὶ ἵππον καὶ κάμηλον προτιθέαται
ὅλους ὀπτοὺς ἐν καμίνοις·
| [4,143] (143) «Es-tu de Lacédémone ? Il faut te conformer aux lois des citoyens. Va
souper aux phédities : savoures-y leur potage. Ne porte pas le mépris jusqu'à
t'y présenter avec des moustaches : contente-toi de ce qu'ils trouvent beau et
bon, et conforme-toi à la gravite de leurs mœurs antiques.»
CHAP. X.
Dosiade, qui a écrit l'histoire de l'île de Crète, nous parle ainsi des
syssities, ou repas en commun des Crétois, dans son quatrième livre:
«Voici comment les Lyctiens fournissent aux frais de leurs repas publics.
Chacun doit porter à l'hétairie dont il est membre, (143b) la dîme des fruits de
sa récolte : on y dépose aussi tous les revenus de la ville, et les magistrats
les distribuent par famille. Tous les citoyens sont divisés en hétairies. C'est
une femme qui est chargée de préparer le repas commun : elle prend pour aides
trois ou quatre personnes du peuple, qui sont accompagnées chacune d'un
serviteur destiné à porter le bois nécessaire. Voilà pourquoi on appelle ces
serviteurs calophores, ou porte-bois.»
«Il y a dans toutes les habitations de l'île de Crète, deux maisons destinées
aux syssities; l'une se nomme andreion; (143c) l'autre, koimeeteerion, parce que
c'est là que couchent les étrangers. On dresse, dans la maison destinée aux
repas communs, deux tables que l'on appelle hospitalières, et les étrangers y
ont la première place : les autres se rangent ensuite par ordre. On présente à
chaque convive une égale portion de ce qui est servi; mais la jeunesse n'a que
demi-portion de la viande, et ne touche pas des autres plats. On met en outre,
sur chaque table, un vase à boire plein de vin mêlé d'eau; tous les convives en
boivent en commun, et lorsqu'ils ont soupe, on en apporte un autre. (143d) On
présente aussi aux enfants un pot d'eau et de vin mêlés ensemble, et ce même pot
leur sert à tous : quant aux vieillards, s'ils veulent boire davantage, ils en
ont la liberté.»
«La femme qui a réglé les apprêts du repas, peut prendre ouvertement ce qu'il y
a de mieux sur la table, et le donner à ceux qui se sont distingués, soit à la
guerre, soit par leur prudence. Dès qu'ils sortent de table, leur premier soin
est ordinairement de tenir conseil sur les affaires publiques ; ensuite ils
s'occupent des affaires militaires, font l'éloge des gens recommandables par
leur valeur et leur probité, afin de porter la jeunesse aux mêmes actions glorieuses.»
(143e) Pyrgion dit, dans son troisième livre des Institutions Crétoises :
«Les habitants de cette île mangent en commun et assis; ce que l'on sert aux
orphelins est sans aucun assaisonnement : les plus jeunes se tiennent debout, et
servent à table. On fait d'abord des libations aux dieux, accompagnées de
prières, et l'on partage ensuite le manger à chacun des convives : on donne
moitié de la portion des hommes aux enfants qui sont assis à côté du siège de
leur père. Les orphelins ont part entière; quant au vin, on le sert plus ou
moins détrempé, selon l'usage de chaque habitation. (143f) Il y a aussi des
sièges pour les étrangers, et une troisième table à droite de ceux qui entrent
dans la salle : on l'appelle la table de Jupiter-hospitalier.»
(22) Hérodote, comparant les repas des Grecs avec ceux des Perses, dit ce qui suit:
«De tous les jours de l'année, les Perses révèrent particulièrement celui de
leur naissance : c'est pourquoi il est d'usage chez eux de servir ce jour-là
plus de mets que les autres jours. On sert même alors, sur la table des riches,
un bœuf, un âne, un cheval, un chameau, et tout entiers, rôtis à la cheminée :
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