HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre I

Paragraphe 100-102

  Paragraphe 100-102

[1,100] Περίανδρος Προκλεῖ. Ἐμὶν μὲν ἀκούσιον τᾶς δάμαρτος τὸ ἄγος· τὺ δὲ ἑκὼν τῷ παιδί με ἄπο θυμοῦ ποιήσαις ἀδικεῖς. ὦν παῦσον τὰν ἀπήνειαν τῶ παιδός, ἐγὼν τὺ ἀμυνοῦμαι. Καὶ γὰρ δὴν καὶ αὐτὸς ποινὰς ἔτισα τὶν τᾷ θυγατρί, συγκατακαύσαις αὐτᾷ τὰ πασᾶν Κορινθιᾶν εἵματα. Ἔγραψε δὲ αὐτῷ καὶ Θρασύβουλος οὕτω· Θρασύβουλος Περιάνδρῳ Τῷ μὲν κήρυκι σεῦ οὐδὲν ὑπεκρινάμην· ἀγαγὼν δὲ αὐτὸν ἐς λήιον, τοὺς ὑπερφυέας τῶν ἀσταχύων ῥάβδῳ παίων ἀπεθέριζον, ὁμαρτέοντος ἐκείνου. Καί σοι ἀναγγελέει εἰ ἐπέροιο τι μευ ἀκούσειεν ἴδοι. Σὺ δὲ ποίει οὕτως, ἤν γ' ἐθέλῃς καρτύνασθαι τὴν αἰσυμνητίην· τοὺς ἐξόχους τῶν πολιτέων ἐξαίρειν, ἤν τέ τις ἐχθρός τοι φαίνηται, ἤν τε μή. Ὕποπτος γὰρ ἀνδρὶ αἰσυμνήτῃ καὶ τῶν τις ἑτάρων. [1,100] PÉRIANDRE A PROCLES. « Le crime que j'ai commis contre mon épouse a été involontaire. Mais vous ferez une injustice, si vous me témoignez volontairement votre ressentiment, en vous servant pour cela de mon fils. Faites donc cesser son inhumanité envers moi, ou je m'en vengerai sur vous. J'ai vengé la mort de votre fille en condamnant mes concubines au feu, et en faisant brûler vis-à-vis de son tombeau les vêtements des femmes de Corinthe. » Il reçut de Thrasybule une lettre conçue en ces termes : THRASYBULE A PÉRIANDRE. « Je n'ai rien répondu aux demandes de votre héraut. Je me suis contenté de le mener dans un champ semé de blé, où, tandis qu'il me suivait, j'abattais avec mon bâton les épis qui s'élevaient au-dessus des autres, en lui recommandant de vous faire rapport de ce qu'il voyait. Faites comme moi. Et si vous voulez conserver votre domination, faites périr les principaux de la ville, amis ou ennemis, il n'importe. L'ami même d'un tyran doit lui être suspect. »
[1,101] ΑΝΑΧΑΡΣΙΣ. Ἀνάχαρσις Σκύθης Γνούρου μὲν ἦν υἱός, ἀδελφὸς δὲ Καδουίδα τοῦ Σκυθῶν βασιλέως, μητρὸς δὲ Ἑλληνίδος· διὸ καὶ δίγλωττος ἦν. Οὗτος ἐποίησε τῶν τε παρὰ τοῖς Σκύθαις νομίμων καὶ τῶν παρὰ τοῖς Ἕλλησιν εἰς εὐτέλειαν βίου καὶ τὰ κατὰ πόλεμον ἔπη ὀκτακόσια. Παρέσχε δὲ καὶ ἀφορμὴν παροιμίας διὰ τὸ παρρησιαστὴς εἶναι, τὴν ἀπὸ Σκυθῶν ῥῆσιν. Λέγει δὲ αὐτὸν Σωσικράτης ἐλθεῖν εἰς Ἀθήνας κατὰ τὴν τεσσαρακοστὴν ἑβδόμην Ὀλυμπιάδα ἐπὶ ἄρχοντος Εὐκράτους. Ἕρμιππος δὲ πρὸς τὴν Σόλωνος οἰκίαν ἀφικόμενον τῶν θεραπόντων τινὶ κελεῦσαι μηνῦσαι ὅτι παρείη πρὸς αὐτὸν Ἀνάχαρσις καὶ βούλοιτο αὐτὸν θεάσασθαι, ξένος τε, εἰ οἷόν τε, γενέσθαι. [1,101] ANACHARSIS. Anacharsis le Scythe, fils de Gaurus et frère de Caduidas, roi de Scythie, eut pour mère une Grecque : aussi savait–il les deux langues. Il composa un poème d'environ huit cents vers sur les lois de son pays et sur celles des Grecs par rapport à la manière de vivre et à la frugalité, et sur la guerre. Sa hardiesse et sa fermeté à parler donnèrent lieu au proverbe : "Parler comme les Scythes". Sosicrate prétend qu'il vint à Athènes vers la quarante-septième olympiade, pendant qu'Eucrate était archonte. Hermippe rapporte qu'Anacharsis étant venu à la maison de Solon, et lui ayant fait dire par un domestique qu'il souhaitait de le voir, et s'il pouvait entrer avec lui en société d'hospitalité,
[1,102] Καὶ θεράπων εἰσαγγείλας ἐκελεύσθη ὑπὸ τοῦ Σόλωνος εἰπεῖν αὐτῷ, ὅτιπερ ἐν ταῖς ἰδίαις πατρίσι ξένους ποιοῦνται. Ἔνθεν Ἀνάχαρσις ἑλὼν ἔφη νῦν αὐτὸν ἐν τῇ πατρίδι εἶναι καὶ προσήκειν αὐτῷ ξένους ποιεῖσθαι. δὲ καταπλαγεὶς τὴν ἑτοιμότητα εἰσέφρησεν αὐτὸν καὶ μέγιστον φίλον ἐποιήσατο. Μετὰ χρόνον δὲ παραγενόμενος εἰς τὴν Σκυθίαν καὶ δοκῶν τὰ νόμιμα παραλύειν τῆς πατρίδος πολὺς ὢν ἐν τῷ ἑλληνίζειν, τοξευθεὶς ἐν κυνηγεσίῳ πρὸς τἀδελφοῦ τελευτᾷ, εἰπὼν διὰ μὲν τὸν λόγον ἐκ τῆς Ἑλλάδος σωθῆναι, διὰ δὲ τὸν φθόνον ἐν τῇ οἰκείᾳ ἀπολέσθαι. Ἔνιοι δὲ τελετὰς Ἑλληνικὰς ἐπιτελοῦντα διαχρησθῆναι. Καὶ ἔστιν ἡμῶν εἰς αὐτόν· [1,102] Solon lui fit répondre qu'on n'offrait l'hospitalité que dans son propre pays; et que là-dessus Anacharsis étant entré, lui dit qu'il se regardait comme étant dans sa patrie, et qu'il pouvait par cette raison former les noeuds de cette amitié; que Solon, surpris de sa présence d'esprit, le reçut chez lui et lia avec lui une grande amitié. Quelque temps après, il retourna en Scythie, et ayant paru en vouloir changer les lois et introduire celles de Grèce, il fut tué d'un coup de flèche par son frère dans une partie de chasse ; et en mourant, il se plaignit de ce qu'après être sorti sain et sauf de la Grèce par le moyen de l'éloquence et de la philosophie, il était venu succomber dans sa patrie aux traits de l'envie. D'autres disent qu'il fut assassiné dans un sacrifice oû il pratiquait les cérémonies grecques. J'ai fait cette épitaphe pour lui :


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Dernière mise à jour : 19/07/2007