| [32] XXXII - Εἰς δέ γε θεῶν γένος μὴ φιλοσοφήσαντι καὶ παντελῶς (82c) καθαρῷ ἀπιόντι οὐ θέμις ἀφικνεῖσθαι ἀλλ᾽ ἢ τῷ φιλομαθεῖ. ἀλλὰ τούτων ἕνεκα, ὦ
 ἑταῖρε Σιμμία τε καὶ Κέβης, οἱ ὀρθῶς φιλόσοφοι ἀπέχονται τῶν κατὰ τὸ
 σῶμα ἐπιθυμιῶν ἁπασῶν καὶ καρτεροῦσι καὶ οὐ παραδιδόασιν αὐταῖς
 ἑαυτούς, οὔ τι οἰκοφθορίαν τε καὶ πενίαν φοβούμενοι, ὥσπερ οἱ πολλοὶ καὶ
 φιλοχρήματοι· οὐδὲ αὖ ἀτιμίαν τε καὶ ἀδοξίαν μοχθηρίας δεδιότες, ὥσπερ οἱ
 φίλαρχοί τε καὶ φιλότιμοι, ἔπειτα ἀπέχονται αὐτῶν.
 - Οὐ γὰρ ἂν πρέποι, ἔφη, ὦ Σώκρατες, ὁ Κέβης.
 - (82d) Οὐ μέντοι μὰ Δία, ἦ δ᾽ ὅς. Τοιγάρτοι τούτοις μὲν ἅπασιν, ὦ Κέβης,
 ἐκεῖνοι οἷς τι μέλει τῆς ἑαυτῶν ψυχῆς ἀλλὰ μὴ σώματι πλάττοντες ζῶσι,
 χαίρειν εἰπόντες, οὐ κατὰ ταὐτὰ πορεύονται αὐτοῖς ὡς οὐκ εἰδόσιν ὅπῃ
 ἔρχονται, αὐτοὶ δὲ ἡγούμενοι οὐ δεῖν ἐναντία τῇ φιλοσοφίᾳ πράττειν καὶ τῇ
 ἐκείνης λύσει τε καὶ καθαρμῷ ταύτῃ δὴ τρέπονται ἐκείνῃ ἑπόμενοι, ᾗ ἐκείνη
 ὑφηγεῖται.
 - Πῶς, ὦ Σώκρατες;
 | [32] XXXII. — Mais pour entrer dans la race des dieux, cela n’est pas permis à qui n’a pas été philosophe et n’est point parti entièrement pur ; ce droit n’appartient qu’à l’ami du
 savoir. C’est pour cela, chers Simmias et Cébès, que les vrais philosophes se gardent de
 toutes les passions du corps, leur résistent et ne s’y abandonnent pas, et ce n’est pas
 parce qu’ils craignent la ruine de leur maison et la pauvreté comme le vulgaire, ami de
 l’argent, ni parce qu’ils redoutent le déshonneur et l’obscurité de la misère, comme ceux
 qui aiment le pouvoir et les honneurs, ce n’est pas pour ces raisons qu’ils s’en gardent.
 — C’est qu’en effet, Socrate, dit Cébès, cela ne leur siérait pas.
 — Non, vraiment, par Zeus, dit Socrate. Voilà pourquoi, Cébès, ceux qui ont quelque
 souci de leur âme et ne vivent pas dans le culte de leur corps tournent le dos à tous ces
 gens-là et ne tiennent pas le même chemin, parce que ces gens ne savent pas où ils vont ;
 mais persuadés eux-mêmes qu’il ne faut rien faire qui soit contraire à la philosophie, ni
 à l’affranchissement et à la purification qu’elle opère, ils prennent le chemin qu’elle leur
 indique et le suivent.
 — Comment, Socrate ?
 
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