[13,80] Φιλόπαις δ' ἦν ἐκμανῶς καὶ ᾿Αλέξανδρος ὁ βασιλεύς.
Δικαίαρχος γοῦν ἐν τῷ περὶ τῆς ἐν ᾿Ιλίῳ Θυσίας Βαγώου τοῦ
εὐνούχου οὕτως αὐτόν φησιν ἡττᾶσθαι ὡς ἐν ὄψει θεάτρου
ὅλου καταφιλεῖν αὐτὸν ἀνακλάσαντα, καὶ τῶν θεατῶν
ἐπιφωνησάντων μετὰ κρότου οὐκ ἀπειθήσας πάλιν
ἀνακλάσας ἐφίλησεν. Καρύστιος δ' ἐν ῾Ιστορικοῖς
῾Υπομνήμασι «Χάρωνι, φησί, τῷ Χαλκιδεῖ παῖς καλὸς ἦν καὶ
εἴχεν εὖ πρὸς αὐτόν. ῾Ως δ' ᾿Αλέξανδρος παρὰ Κρατερῷ
αὐτὸν ἐπῄνεσεν γενομένου πότου, ὁ Χάρων ἐκέλευσε τὸν
παῖδα καταφιλῆσαι τὸν ᾿Αλέξανδρον · καὶ ὃ 'μηδαμῶς, εῖπεν,
οὐ γὰρ οὗτως ἐμὲ εὐφρανεῖ ὡς σἐ λυπήσει. » ῞Ωσπερ γὰρ ἦν
ἐρωτικὸς ὁ βασιλεὺς οὗτος, οὕτως καὶ πρὸς τὸ καθῆκον
ἐγκρατὴς καὶ πρὸς πρεπωδέστατον. Αἰχμαλώτους γοῦν
λαβὼν τὰς Δαρείου θυγατέρας καὶ τὴν γυναῖκα κάλλει
διαπρεπεστάτην οὖσαν οὐ μόνον ἀπέσχετο, ἀλλ' οὐδὲ
ἐκείνας μαθεῖν ἐποίησεν ὅτι εἰσὶν αἰχμάλωτοι, ἀλλ' ὡς ἔτι τῇ
βασιλείᾳ ὄντος πάντα αὐταῖς χορηγεῖσθαι ἐκέλευσεν. Διόπερ
καὶ Δαρεῖος τοῦτο μαθὼν ηὔξατο τῷ ῾Ηλίῳ τὰς χεῖρας
ἀνατείνας ἢ αὐτὸν βασιλεύειν ἢ ᾿Αλέξανδρον.'
῾Ραδαμάνθυος δὲ τοῦ δικαίου ῎Ιβυκος ἐραστήν φησι
γενέσθαι Τάλων. Διότιμος δ' ἐν τῇ ῾Ηρακλείᾳ Εὐρυσθέα
φησὶν ῾Ηρακλέους γενέσται παιδικά, διόπερ καὶ τοὺς ἄθλους
ὑπομεῖναι. ᾿Αγαμέμνονά τε ᾿Αργύννου ἐρασθῆναι λόγος,
ἰδόντα ἐπὶ τῷ Κηφισῷ νηχόμενον · ἐν ᾧ καὶ τελευτήσαντα
αὐτὸν (συνεχῶς γὰρ ἐν τῷ ποταμῷ τούτῳ ἀπελούετο) θάψας
εἴσατο καὶ ἱερὸν αὑτόθι ᾿Αφροδίτης ᾿Αργυννίδος. Λικύμνιος
δ' ὁ Χῖος ἐν Διθυράμβοις ᾿Αργύννου φησὶν ἐρώμενον
῾Υμέναιον γενέσθαι. ᾿Αντιγόνου δὲ τοῦ βασιλέως ἐρώμενος
ἦν ᾿Αριστοκλῆς ὁ κιθαρῳδός, περὶ οὗ ᾿Αντίγονος ὁ
Καρύστιος ἐν τῷ Ζήνωνος Βίῳ γράφει οὕτως «᾿Αντίγονος ὁ
βασιλεὺς ἐπεκώμαζε τῷ Ζήνωνι. Καί ποτε καὶ μεθ' ἡμέραν
ἐλθὼν ἔκ τινος πότου καὶ ἀναπηδήσας πρὸς τὸν Ζήνωνα
ἔπεισεν αὐτὸν συγκωμάσαι αὑτῷ πρὸς ᾿Αριστοκλέα τὸν
κιθαρῳδόν, οὗ σφόδρα ἤρα ὁ βασιλεύς.»
| [13,80] Le roi Alexandre était aussi un grand amateur de beaux
garçons. Dans son livre sur le sacrifice à Ilion, Dicéarchos
avoue même qu'il fut tellement épris de l'eunuque Bagoas
que, au milieu d'une représentation théâtrale, il se pencha
vers lui et l'embrassa tendrement : aussitôt, les
spectateurs applaudirent à chaudes mains, en signe
d'approbation, ce qui incita le roi à embrasser de nouveau Bogoas.
Carystios, dans ses Commentaires historiques, nous dit ceci :
«Charon de Chalcis avait un garçon qui était cher à son cœur.
Lors d'une beuverie collective, dans la maison de Cratéros,
Alexandre fit l'éloge de ce beau jeune homme : alors, Charon
proposa à son mignon d'aller embrasser le roi. Mais celui-ci lui dit :
"Non, je ne le ferai pas, car de ce plaisir, tu ne gagneras que souffrance.»
Malgré sa fougue amoureuse, le roi savait, en temps
normal, respecter les convenances. Ainsi, quand il captura
les filles et l'épouse de Darius, une femme d'une grande
beauté, non seulement il ne les toucha point, mais il
s'abstint même de leur dire qu'elles étaient prisonnières,
au point d'ordonner qu'on les honorât comme si Darius
étaient encore souverain. Quand il apprit cela, Darius,
levant les bras, pria le soleil de choisir comme roi, lui-
même ou Alexandre.
Quant au vertueux Rhadamanthys, Ibycos raconte que
Talos fut son aimé.
Dans l'épopée qu'il consacra à Héraclès, Diotime nous
révèle qu'Eurysthée était le favori du héros, ce qui
explique pourquoi il consentit si volontiers à entreprendre
ses travaux.
De même, on dit qu'Agamemnon s'éprit d'Argynnos dès
qu'il le vit nager dans le Céphise. Le jeune homme, qui
avait l'habitude de se baigner dans ce fleuve, finit par s'y
noyer. Agamemnon le fit ensevelir, et, à l'emplacement de
son tombeau, éleva un temple dédié à Aphrodite Argynnis.
Licymnios de Chios ajoute dans ses Dithyrambes
qu'Hyménée était l'aimé d'Argynnos.
On sait aussi qu'Aristoclès le citharède était le mignon
du roi Antigone. À son sujet, Antigone de Carystos écrit
ceci dans sa vie de Zénon :
«Le roi Antigone avait l'habitude de festoyer dans la demeure
de Zénon. Un matin, revenant d'une beuverie, il se précipita dans
la maison de Zénon et le persuada de venir avec lui se divertir
chez le joueur de cithare Aristoclès le citharède, que ce roi aimait à la folie.»
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