HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre V

Page 459

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[5,459] (459a) Πῶς οὖν δὴ ὠφελιμώτατοι ἔσονται; τόδε μοι λέγε, Γλαύκων· ὁρῶ γάρ σου ἐν τῇ οἰκίᾳ καὶ κύνας θηρευτικοὺς καὶ τῶν γενναίων ὀρνίθων μάλα συχνούς· ἆροὖν, πρὸς Διός, προσέσχηκάς τι τοῖς τούτων γάμοις τε καὶ παιδοποιίᾳ; Τὸ ποῖον; ἔφη. Πρῶτον μὲν αὐτῶν τούτων, καίπερ ὄντων γενναίων, ἆροὐκ εἰσί τινες καὶ γίγνονται ἄριστοι; Εἰσίν. Πότερον οὖν ἐξ ἁπάντων ὁμοίως γεννᾷς, προθυμῇ ὅτι μάλιστα ἐκ τῶν ἀρίστων; ᾿Εκ τῶν ἀρίστων. (459b) Τί δ’; ἐκ τῶν νεωτάτων ἐκ τῶν γεραιτάτων ἐξ ἀκμαζόντων ὅτι μάλιστα; ᾿Εξ ἀκμαζόντων. Καὶ ἂν μὴ οὕτω γεννᾶται, πολύ σοι ἡγῇ χεῖρον ἔσεσθαι τό τε τῶν ὀρνίθων καὶ τὸ τῶν κυνῶν γένος; ῎Εγωγ’, ἔφη. Τί δὲ ἵππων οἴει, ἦν δἐγώ, καὶ τῶν ἄλλων ζῴων; ἄλλῃ πῃ ἔχειν; ῎Ατοπον μεντἄν, δὅς, εἴη. Βαβαῖ, ἦν δἐγώ, φίλε ἑταῖρε, ὡς ἄρα σφόδρα ἡμῖν δεῖ ἄκρων εἶναι τῶν ἀρχόντων, εἴπερ καὶ περὶ τὸ τῶν ἀνθρώπων γένος ὡσαύτως ἔχει. (459c) ᾿Αλλὰ μὲν δὴ ἔχει, ἔφη· ἀλλὰ τί δή; ῞Οτι ἀνάγκη αὐτοῖς, ἦν δἐγώ, φαρμάκοις πολλοῖς χρῆσθαι. ἰατρὸν δέ που μὴ δεομένοις μὲν σώμασι φαρμάκων, ἀλλὰ διαίτῃ ἐθελόντων ὑπακούειν, καὶ φαυλότερον ἐξαρκεῖν ἡγούμεθα εἶναι· ὅταν δὲ δὴ καὶ φαρμακεύειν δέῃ, ἴσμεν ὅτι ἀνδρειοτέρου δεῖ τοῦ ἰατροῦ. ᾿Αληθῆ· ἀλλὰ πρὸς τί λέγεις; Πρὸς τόδε, ἦν δἐγώ· συχνῷ τῷ ψεύδει καὶ τῇ ἀπάτῃ κινδυνεύει ἡμῖν δεήσειν χρῆσθαι τοὺς ἄρχοντας ἐπὠφελίᾳ (459d) τῶν ἀρχομένων. ἔφαμεν δέ που ἐν φαρμάκου εἴδει πάντα τὰ τοιαῦτα χρήσιμα εἶναι. Καὶ ὀρθῶς γε, ἔφη. ᾿Εν τοῖς γάμοις τοίνυν καὶ παιδοποιίαις ἔοικε τὸ ὀρθὸν τοῦτο γίγνεσθαι οὐκ ἐλάχιστον. Πῶς δή; Δεῖ μέν, εἶπον, ἐκ τῶν ὡμολογημένων τοὺς ἀρίστους ταῖς ἀρίσταις συγγίγνεσθαι ὡς πλειστάκις, τοὺς δὲ φαυλοτάτους ταῖς φαυλοτάταις τοὐναντίον, καὶ τῶν μὲν τὰ ἔκγονα τρέφειν, (459e) τῶν δὲ μή, εἰ μέλλει τὸ ποίμνιον ὅτι ἀκρότατον εἶναι, καὶ ταῦτα πάντα γιγνόμενα λανθάνειν πλὴν αὐτοὺς τοὺς ἄρχοντας, εἰ αὖ ἀγέλη τῶν φυλάκων ὅτι μάλιστα ἀστασίαστος ἔσται. ᾿Ορθότατα, ἔφη. Οὐκοῦν δὴ ἑορταί τινες νομοθετητέαι ἐν αἷς συνάξομεν τάς τε νύμφας καὶ τοὺς νυμφίους καὶ θυσίαι, [5,459] (459a) Mais comment seront-ils les plus avantageux? Dis-le-moi, Glaucon. Je vois en effet dans ta maison des chiens de chasse et un grand nombre de nobles oiseaux; par Zeus ! as-tu donné quelque attention à leurs unions et à la façon dont ils procréent? Que veux-tu dire? D'abord, parmi ces animaux, quoique tous soient de bonne race, n'en est-il pas qui sont ou qui deviennent supérieurs aux autres? Il en est. Or donc, veux-tu avoir des petits de tous également, ou t'attaches-tu à n'en avoir que des meilleurs? Des meilleurs. Mais quoi? des plus jeunes, des plus vieux, ou de ceux (459b) qui sont dans la fleur de l'âge? De ceux qui sont dans la fleur de l'âge. Et ne crois-tu pas que si la procréation ne se faisait pas ainsi la race de tes chiens et de tes oiseaux dégénérerait beaucoup? Si. Mais quelle est ton opinion touchant les chevaux et les autres animaux? En est-il autrement pour eux? Ce serait absurde. Oh ! oh ! mon cher camarade, m'écriai-je, de quelle éminente supériorité devront être doués nos chefs, s'il en est de même à l'égard de la race humaine ! (459c) Sans doute il en est de même. Mais pourquoi parler ainsi? Parce qu'ils seront dans la nécessité, répondis-je, d'employer grande quantité de remèdes. Or un médecin plutôt médiocre nous parait suffire quand la maladie ne réclame point de remèdes et veut bien céder à l'observation d'un régime; par contre, quand elle exige des remèdes nous savons qu'il faut un médecin plus courageux. C'est vrai. Mais que visent tes propos? Ceci : il y a chance que nos gouvernants soient obligés (459d) d'user largement de mensonges et de tromperie pour le bien des gouvernés; et nous avons dit quelque part que de pareilles pratiques étaient utiles sous forme de remèdes. Nous avons dit là chose raisonnable. Or cette chose sera tout particulièrement raisonnable, ce semble, en ce qui concerne les mariages et la procréation des enfants. Comment? Il faut, selon nos principes, rendre les rapports très fréquents entre les hommes et les femmes d'élite, et très rares, au contraire, entre les sujets inférieurs de l'un et de l'autre sexe; de plus, il faut élever les enfants des (459e) premiers et non ceux des seconds, si l'on veut que le troupeau atteigne à la plus haute perfection; et toutes ces mesures devront rester cachées, sauf aux magistrats, pour que la troupe des gardiens soit, autant que possible, exempte de discorde. Très bien. Donc, nous instituerons des fêtes, où nous rassemblerons fiancés et fiancées, avec accompagnement de sacrifices


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Dernière mise à jour : 1/03/2006