[5,460] καὶ ὕμνοι (460a) ποιητέοι τοῖς ἡμετέροις ποιηταῖς πρέποντες
τοῖς γιγνομένοις γάμοις· τὸ δὲ πλῆθος τῶν γάμων ἐπὶ τοῖς ἄρχουσι ποιήσομεν, ἵν’
ὡς μάλιστα διασῴζωσι τὸν αὐτὸν ἀριθμὸν τῶν ἀνδρῶν, πρὸς πολέμους τε καὶ
νόσους καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα ἀποσκοποῦντες, καὶ μήτε μεγάλη ἡμῖν ἡ πόλις
κατὰ τὸ δυνατὸν μήτε σμικρὰ γίγνηται.
᾿Ορθῶς, ἔφη.
Κλῆροι δή τινες οἶμαι ποιητέοι κομψοί, ὥστε τὸν φαῦλον ἐκεῖνον αἰτιᾶσθαι ἐφ’
ἑκάστης συνέρξεως τύχην ἀλλὰ μὴ τοὺς ἄρχοντας.
Καὶ μάλα, ἔφη.
(460b) Καὶ τοῖς ἀγαθοῖς γέ που τῶν νέων ἐν πολέμῳ ἢ ἄλλοθί που γέρα δοτέον
καὶ ἆθλα ἄλλα τε καὶ ἀφθονεστέρα ἡ ἐξουσία τῆς τῶν γυναικῶν συγκοιμήσεως,
ἵνα καὶ ἅμα μετὰ προφάσεως ὡς πλεῖστοι τῶν παίδων ἐκ τῶν τοιούτων
σπείρωνται.
᾿Ορθῶς.
Οὐκοῦν καὶ τὰ ἀεὶ γιγνόμενα ἔκγονα παραλαμβάνουσαι αἱ ἐπὶ τούτων
ἐφεστηκυῖαι ἀρχαὶ εἴτε ἀνδρῶν εἴτε γυναικῶν εἴτε ἀμφότερα -κοιναὶ μὲν γάρ που
καὶ ἀρχαὶ γυναιξί τε καὶ ἀνδράσιν -
Ναί.
(460c) Τὰ μὲν δὴ τῶν ἀγαθῶν, δοκῶ, λαβοῦσαι εἰς τὸν σηκὸν οἴσουσιν παρά τινας
τροφοὺς χωρὶς οἰκούσας ἔν τινι μέρει τῆς πόλεως· τὰ δὲ τῶν χειρόνων, καὶ ἐάν τι
τῶν ἑτέρων ἀνάπηρον γίγνηται, ἐν ἀπορρήτῳ τε καὶ ἀδήλῳ κατακρύψουσιν ὡς
πρέπει.
Εἴπερ μέλλει, ἔφη, καθαρὸν τὸ γένος τῶν φυλάκων ἔσεσθαι.
Οὐκοῦν καὶ τροφῆς οὗτοι ἐπιμελήσονται τάς τε μητέρας ἐπὶ τὸν σηκὸν ἄγοντες
ὅταν σπαργῶσι, πᾶσαν μηχανὴν (460d) μηχανώμενοι ὅπως μηδεμία τὸ αὑτῆς
αἰσθήσεται, καὶ ἄλλας γάλα ἐχούσας ἐκπορίζοντες, ἐὰν μὴ αὐταὶ ἱκαναὶ ὦσι, καὶ
αὐτῶν τούτων ἐπιμελήσονται ὅπως μέτριον χρόνον θηλάσονται, ἀγρυπνίας δὲ
καὶ τὸν ἄλλον πόνον τίτθαις τε καὶ τροφοῖς παραδώσουσιν;
Πολλὴν ῥᾳστώνην, ἔφη, λέγεις τῆς παιδοποιίας ταῖς τῶν φυλάκων γυναιξίν.
Πρέπει γάρ, ἦν δ’ ἐγώ. τὸ δ’ ἐφεξῆς διέλθωμεν ὃ προυθέμεθα. ἔφαμεν γὰρ δὴ ἐξ
ἀκμαζόντων δεῖν τὰ ἔκγονα γίγνεσθαι.
᾿Αληθῆ.
(460e) ῏Αρ’ οὖν σοι συνδοκεῖ μέτριος χρόνος ἀκμῆς τὰ εἴκοσι ἔτη γυναικί, ἀνδρὶ δὲ
τὰ τριάκοντα;
Τὰ ποῖα αὐτῶν; ἔφη.
Γυναικὶ μέν, ἦν δ’ ἐγώ, ἀρξαμένῃ ἀπὸ εἰκοσιέτιδος μέχρι τετταρακονταέτιδος
τίκτειν τῇ πόλει· ἀνδρὶ δέ, ἐπειδὰν τὴν ὀξυτάτην δρόμου ἀκμὴν παρῇ, τὸ ἀπὸ
τούτου γεννᾶν τῇ πόλει μέχρι πεντεκαιπεντηκονταέτους.
| [5,460] (460a) et d'hymnes que nos poètes composeront en l'honneur des
mariages célébrés. Pour ce qui est du nombre des mariages, nous laisserons aux
magistrats le soin de le régler de telle sorte qu'ils maintiennent le même nombre d'hommes -
eu égard aux pertes causées par la guerre, les maladies et autres accidents - et que notre cité,
dans la mesure du possible, ne s'agrandisse ni ne diminue.
Bien, dit-il.
Nous organiserons, j'imagine, quelque ingénieux tirage au sort, afin que les sujets médiocres
qui se trouveront écartés accusent, à chaque union, la fortune et non les magistrats.
Parfaitement.
Quant aux jeunes gens qui se seront signalés à la guerre (460b) ou ailleurs, nous leur
accorderons, entre autres privilèges et récompenses, une plus large liberté de s'unir aux
femmes, pour qu'il y ait prétexte à ce que la plupart des enfants soient engendrés par eux.
Tu as raison.
Les enfants, à mesure qu'ils naîtront, seront remis entre les mains de personnes chargées d'en
prendre soin, hommes, femmes, ou bien hommes et femmes réunis; car les charges sont
communes à l'un et à l'autre sexe.
Oui.
Ces préposés porteront les enfants des sujets d'élite au (460c) bercail, et les confieront à des
nourrices habitant à part dans un quartier de la ville. Pour les enfants des sujets inférieurs, et
même ceux des autres qui auraient quelque difformité, il les cacheront en un lieu interdit et
secret, comme il convient.
... Si l'on veut conserver sa pureté à la race des gardiens, ajouta-t-il.
Ils veilleront aussi à la nourriture des enfants, conduiront les mères au bercail, à l'époque où
leurs seins se gonflent de lait, et mettront en oeuvre tous les moyens possibles pour qu'aucune
d'elles ne reconnaisse sa progéniture (460d). Si les mères ne suffisent pas à l'allaitement ils se
procureront d'autres femmes pour cet office. Dans tous les cas ils auront soin qu'elles
n'allaitent que pendant un temps mesuré, et ils chargeront des veilles et de tout pénible travail
les nourrices et les gouvernantes.
Tu rends la maternité bien facile, dit-il, aux femmes des gardiens.
Il convient en effet qu'elle le soit. Mais poursuivons l'exposé de notre plan. Nous avons dit
que la procréation des enfants devait se faire à la fleur de l'âge.
C'est vrai.
(460e) Or ne te semble-t-il pas que la durée moyenne de la fleur de l'âge est de vingt ans pour la
femme et de trente ans pour l'homme?
Mais comment places-tu ce temps pour chaque sexe? demanda-t-il.
La femme, répondis-je, enfantera pour la cité de sa vingtième à sa quarantième année;
l'homme, « après avoir franchi la plus vive étape de sa course », engendrera pour la cité
jusqu'à cinquante-cinq ans.
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