[12,941] NOMOI ΙΒ.
(941a) (Ἀθηναῖος)
ἐὰν ὡς πρεσβευτής τις ἢ κῆρυξ καταψευδόμενος τῆς πόλεως
παραπρεσβεύηται πρός τινα πόλιν, ἢ πεμπόμενος μὴ τὰς οὔσας
πρεσβείας ἐφ' αἷς πέμπεται ἀπαγγέλλῃ, ἢ πάλιν αὖ παρὰ τῶν
πολεμίων ἢ καὶ φίλων μὴ τὰ παρ' ἐκείνων ὀρθῶς
ἀποπρεσβεύσας γένηται φανερὸς ἢ κηρυκεύσας, γραφαὶ κατὰ
τούτων ἔστων ὡς Ἑρμοῦ καὶ Διὸς ἀγγελίας καὶ ἐπιτάξεις παρὰ
νόμον ἀσεβησάντων, τίμημα δὲ ὅτι χρὴ (941b) πάσχειν ἢ
ἀποτίνειν, ἐὰν ὄφλῃ.
κλοπὴ μὲν χρημάτων ἀνελεύθερον, ἁρπαγὴ δὲ ἀναίσχυντον·
τῶν Διὸς δὲ ὑέων οὐδεὶς οὔτε δόλοις οὔτε βίᾳ χαίρων
ἐπιτετήδευκεν τούτοιν οὐδέτερον. μηδεὶς οὖν ὑπὸ ποιητῶν μηδ'
ἄλλως ὑπό τινων μυθολόγων πλημμελῶν περὶ τὰ τοιαῦτα
ἐξαπατώμενος ἀναπειθέσθω, καὶ κλέπτων ἢ βιαζόμενος
οἰέσθω μηδὲν αἰσχρὸν ποιεῖν ἀλλ' ἅπερ αὐτοὶ θεοὶ δρῶσιν· οὔτε
γὰρ ἀληθὲς οὔτ' εἰκός, ἀλλ' ὅς τι δρᾷ τοιοῦτον παρανόμως, οὔτε
θεὸς οὔτε παῖς ἐστίν ποτε θεῶν, (941c) ταῦτα δὲ νομοθέτῃ
μᾶλλον προσήκει γιγνώσκειν ἢ ποιηταῖς σύμπασιν. ὁ μὲν οὖν
πεισθεὶς ἡμῶν τῷ λόγῳ εὐτυχεῖ τε καὶ εἰς χρόνον ἅπαντα
εὐτυχοῖ, ὁ δὲ ἀπιστήσας τὸ μετὰ ταῦτα τοιῷδέ τινι μαχέσθω
νόμῳ· ἐάν τίς τι κλέπτῃ δημόσιον μέγα ἢ καὶ σμικρόν, τῆς
αὐτῆς δίκης δεῖ. μικρόν τι γὰρ ὁ κλέπτων ἔρωτι μὲν ταὐτῷ,
δυνάμει δὲ ἐλάττονι (941d) κέκλοφεν, ὅ τε τὸ μεῖζον κινῶν οὐ
καταθέμενος ὅλον ἀδικεῖ· δίκης οὖν οὐδέτερον οὐδετέρου
ἐλάττονος ἕνεκα μεγέθους τοῦ κλέμματος ὁ νόμος ἀξιοῖ
ζημιοῦν, ἀλλὰ τῷ τὸν μὲν ἴσως ἂν ἰάσιμον ἔτ' εἶναι, τὸν δ'
ἀνίατον. ξένον μὲν δὴ τῶν δημοσίων ἢ δοῦλον ἄν τίς τι
κλέπτοντα ἐν δικαστηρίῳ ἕλῃ, ὡς ἰασίμῳ ἐκ τῶν εἰκότων ὄντι,
| [12,941] LIVRE XII.
CHAPITRE I.
(L'ATHÉNIEN) Si quelqu'un se donne faussement pour ambassadeur ou héraut de
l'État auprès d'un gouvernement étranger, ou, si envoyé réellement, il ne
rapporte pas les propositions qu'il est chargé de porter, si enfin l'on
constate qu'il n'a pas rapporté de sa mission d'ambassadeur ou de héraut
ce qu'il a entendu de la part des ennemis ou des alliés, on lui fera son
procès, comme celui d'un impie qui aurait violé, malgré la loi, les
instructions et les ordres d'Hermès et de Zeus, et, s'il est convaincu, on
estimera quelle peine ou quelle amende il devra subir.
Dérober de l'argent est chose indigne d'un homme libre ; le ravir est un
trait d'impudence. Aucun des fils de Zeus ne s'est jamais plu à pratiquer
ni l'un ni l'autre, soit par fraude, soit par violence. Que personne donc
ne commette de telles fautes, séduit par les poètes ou d'autres conteurs
de fables, et ne croie qu'en volant ou rapinant, il ne fait rien de
honteux et ne fait que ce que font les dieux ; car cela n'est ni vrai, ni
vraisemblable, et quiconque enfreint ainsi la loi n'est ni dieu, ni jamais
fils des dieux. Le législateur doit naturellement mieux savoir ce qui en
est que tous les poètes ensemble.
Celui donc qui ajoute foi à notre discours est heureux, et puisse-t-il
l'être toujours ! Mais si quelqu'un refuse de le croire, qu'il combatte
après cela contre la loi suivante. Que l'on dérobe au trésor public une
somme grande ou petite, la peine sera la même ; car, en dérobant une
petite somme, on fait preuve de la même avidité, mais de moins de pouvoir,
et celui qui s'approprie la plus grande partie d'un dépôt qu'il n'a pas
fait est aussi coupable que s'il avait pris le tout. Ce n'est donc pas
d'après la grandeur du vol que la loi juge l'un plus punissable que
l'autre, c'est parce que l'un est peut-être encore guérissable et que
l'autre ne l'est plus. Ainsi donc, si un étranger ou un esclave est
convaincu devant le tribunal d'avoir volé les deniers publics,
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