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[1,115] Θεόπομπος δ' ἐν τοῖς Θαυμασίοις,
κατασκευάζοντος αὐτοῦ τὸ τῶν Νυμφῶν
ἱερὸν ῥαγῆναι φωνὴν ἐξ οὐρανοῦ, Ἐπιμενίδη,
μὴ Νυμφῶν, ἀλλὰ Διός· Κρησί τε προειπεῖν
τὴν Λακεδαιμονίων ἧτταν ὑπ' Ἀρκάδων,
καθάπερ προείρηται· καὶ δὴ καὶ ἐλήφθησαν
πρὸς Ὀρχομενῷ.
Γηρᾶσαί τ' ἐν τοσαύταις ἡμέραις αὐτὸν
ὅσαπερ ἔτη κατεκοιμήθη· καὶ γὰρ τοῦτό φησι
Θεόπομπος. Μυρωνιανὸς δὲ ἐν Ὁμοίοις φησὶν
ὅτι Κούρητα αὐτὸν ἐκάλουν Κρῆτες· καὶ τὸ
σῶμα αὐτοῦ φυλάττουσι Λακεδαιμόνιοι παρ'
ἑαυτοῖς κατά τι λόγιον, ὥς φησι Σωσίβιος ὁ Λάκων.
Γεγόνασι δὲ καὶ Ἐπιμενίδαι ἄλλοι δύο, ὅ τε
γενεαλόγος καὶ τρίτος ὁ Δωρίδι γεγραφὼς
περὶ Ῥόδου.
| [1,115] Théopompe, dans ses livres des
Choses admirables, dit qu'ayant bâti un temple pour
les nymphes, une voix céleste lui dit : Épiménide, ne
le dédie point aux Nymphes, mais à Jupiter. Il prédit
aussi aux Crétois quelle serait l'issue de la guerre
entre les Lacédémoniens et les Arcadiens; c'est-à-dire
que les premiers seraient vaincus, comme ils le
furent, près d'Orchomène. Théopompe affirme (ce
que disent quelques uns) qu'Épiménide vieillit en
autant de jours qu'il avait dormi d'années. Myronian,
dans ses Similitudes, rapporte que les Crétois
l'appelaient Curète; et Sosibe de Lacédémone dit que
les Lacédémoniens conservent son corps, ayant été
avertis de le faire par un oracle. Outre cet Épiménide,
il y en a eu deux autres, l'un généalogiste, l'autre
historien et auteur de l'Histoire de Rhodes, écrite en
dialecte dorique.
| [1,116] ΦΕΡΕΚΥΔΗΣ.
Φερεκύδης Βάβυος Σύριος, καθά φησιν
Ἀλέξανδρος ἐν Διαδοχαῖς, Πιττακοῦ
διακήκοεν. Τοῦτόν φησι Θεόπομπος πρῶτον
περὶ φύσεως καὶ θεῶν {Ἕλλησι} γράψαι.
Πολλὰ δὲ καὶ θαυμάσια λέγεται περὶ αὐτοῦ.
Καὶ γὰρ παρὰ τὸν αἰγιαλὸν τῆς Σάμου
περιπατοῦντα καὶ ναῦν οὐριοδρομοῦσαν
ἰδόντα εἰπεῖν ὡς οὐ μετὰ πολὺ καταδύσεται·
καὶ ἐν ὀφθαλμοῖς αὐτοῦ καταδῦναι. Καὶ
ἀνιμηθέντος ἐκ φρέατος ὕδατος πιόντα
προειπεῖν ὡς εἰς τρίτην ἡμέραν ἔσοιτο
σεισμός, καὶ γενέσθαι.
Ἀνιόντα τε ἐξ Ὀλυμπίας εἰς Μεσσήνην τῷ
ξένῳ Περιλάῳ συμβουλεῦσαι ἐξοικῆσαι μετὰ
τῶν οἰκείων· καὶ τὸν μὴ πεισθῆναι, Μεσσήνην
δὲ ἑαλωκέναι.
| [1,116] PHÉRÉCYDE.
Phérécyde, fils de Badys, était de Syrus,
selon Alexandre dans ses Successions. Il fut disciple
de Pittacus. Théopompe lui donne la gloire d'avoir été
le premier qui ait traité de la nature et des dieux. On
raconte de lui des choses surprenantes; entre autres
que, se promenant à Samos le long du rivage, et
apercevant un vaisseau qui voguait à pleines voiles, il
présagea qu'il ferait bientôt naufrage, et
qu'effectivement il échoua sous ses yeux ; qu'après
avoir bu de l'eau tirée d'un puits, il pronostiqua qu'au
bout de trois jours il y aurait un tremblement de terre,
et que ce phénomène arriva; qu'étant revenu
d'Olympie à Messène , il conseilla à Périlaüs, chez
qui il logeait, de se retirer de là, avec toute sa famille,
le plus tôt qu'il pourrait; mais que Périlaüs, ayant
négligé de profiter de cet avis, fut témoin de la prise de Messène.
| [1,117] Καὶ Λακεδαιμονίοις εἰπεῖν μήτε χρυσὸν
τιμᾶν μήτε ἄργυρον, ὥς φησι Θεόπομπος ἐν
Θαυμασίοις· προστάξαι δὲ αὐτῷ ὄναρ τοῦτο
τὸν Ἡρακλέα, ὃν καὶ τῆς αὐτῆς νυκτὸς τοῖς
βασιλεῦσι κελεῦσαι Φερεκύδῃ πείθεσθαι.
Ἔνιοι δὲ Πυθαγόρᾳ περιάπτουσι ταῦτα.
Φησὶ δ' Ἕρμιππος πολέμου συνεστῶτος
Ἐφεσίοις καὶ Μάγνησι βουλόμενον τοὺς
Ἐφεσίους νικῆσαι πυθέσθαι τινὸς παριόντος
πόθεν εἴη, τοῦ δ' εἰπόντος « Ἐξ Ἐφέσου, » «
Ἔλκυσόν με τοίνυν, » ἔφη, « τῶν σκελῶν καὶ
θὲς εἰς τὴν τῶν Μαγνήτων χώραν, καὶ
ἀπάγγειλόν σου τοῖς πολίταις μετὰ τὸ νικῆσαι
αὐτόθι με θάψαι· ἐπεσκηφέναι τε ταῦτα Φερεκύδην. »
| [1,117] Théopompe, dans ses Merveilles, dit aussi
qu'Hercule lui ordonna en songe de recommander aux
Lacédémoniens de ne faire cas ni d'or ni d'argent, et
que cette même nuit Hercule ordonna aux rois de
Lacédémone de croire Phérécyde. Il y en a pourtant
qui attribuent ces faits à Pythagore. Hermippe dit que,
désirant que la victoire se rangeât du côté des
Éphésiens, qui étaient en guerre avec les Magnésiens,
il demanda à un passant quelle était sa patrie; qu'après
avoir su qu'il était Éphésien, il le pria de le traîner par
les pieds jusque sur les terres des Magnésiens, et
d'engager ses concitoyens, lorsqu'ils auraient gagné le
champ de bataille, à enterrer son corps dans le lieu où
il l'aurait laissé;
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