[7,1330b] (1) τῶν δὲ λοιπῶν πρὸς τὸ τὰς πολιτικὰς πράξεις καὶ
πολεμικὰς καλῶς ἔχει. πρὸς μὲν οὖν τὰς πολεμικὰς αὐτοῖς μὲν
εὐέξοδον εἶναι χρή, τοῖς δ' ἐναντίοις δυσπρόσοδον καὶ
δυσπερίληπτον, ὑδάτων τε καὶ ναμάτων μάλιστα μὲν ὑπάρχειν
πλῆθος (5) οἰκεῖον, εἰ δὲ μή, τοῦτό γε εὕρηται διὰ τοῦ κατασκευάζειν
ὑποδοχὰς ὀμβρίοις ὕδασιν ἀφθόνους καὶ μεγάλας, ὥστε μηδέποτε
ὑπολείπειν εἰργομένους τῆς χώρας διὰ πόλεμον: ἐπεὶ δὲ δεῖ περὶ
ὑγιείας φροντίζειν τῶν ἐνοικούντων, τοῦτο δ' ἐστὶν ἐν τῷ κεῖσθαι τὸν
τόπον ἔν τε τοιούτῳ καὶ πρὸς (10) τοιοῦτον καλῶς, δεύτερον δὲ ὕδασιν
ὑγιεινοῖς χρῆσθαι, καὶ τούτου τὴν ἐπιμέλειαν ἔχειν μὴ παρέργως. οἷς
γὰρ πλείστοις χρώμεθα πρὸς τὸ σῶμα καὶ πλειστάκις, ταῦτα
πλεῖστον συμβάλλεται πρὸς τὴν ὑγίειαν: ἡ δὲ τῶν ὑδάτων καὶ τοῦ
πνεύματος δύναμις τοιαύτην ἔχει τὴν φύσιν. διόπερ ἐν (15) ταῖς εὖ
φρονούσαις δεῖ διωρίσθαι πόλεσιν, ἐὰν μὴ πάνθ' ὅμοια μηδ' ἀφθονία
τοιούτων ᾖ ναμάτων, χωρὶς τά τε εἰς τροφὴν ὕδατα καὶ τὰ πρὸς τὴν
ἄλλην χρείαν.
περὶ δὲ τόπων ἐρυμνῶν οὐ πάσαις ὁμοίως ἔχει τὸ συμφέρον ταῖς
πολιτείαις: οἷον ἀκρόπολις ὀλιγαρχικὸν καὶ μοναρχικόν,
(20) δημοκρατικὸν δ' ὁμαλότης, ἀριστοκρατικὸν δὲ οὐδέτερον, ἀλλὰ
μᾶλλον ἰσχυροὶ τόποι πλείους. ἡ δὲ τῶν ἰδίων οἰκήσεων διάθεσις
ἡδίων μὲν νομίζεται καὶ χρησιμωτέρα πρὸς τὰς ἄλλας πράξεις, ἂν
εὔτομος ᾖ καὶ κατὰ τὸν νεώτερον καὶ τὸν Ἱπποδάμειον τρόπον, πρὸς
δὲ τὰς πολεμικὰς (25) ἀσφαλείας τοὐναντίον ὡς εἶχον κατὰ τὸν
ἀρχαῖον χρόνον: δυσείσοδος γὰρ ἐκείνη τοῖς ξενικοῖς καὶ
δυσεξερεύνητος τοῖς ἐπιτιθεμένοις. διὸ δεῖ τούτων ἀμφοτέρων
μετέχειν ἐνδέχεται γάρ, ἄν τις οὕτως κατασκευάζῃ καθάπερ ἐν τοῖς
γεωργοῖς ἃς καλοῦσί τινες τῶν ἀμπέλων συστάδας, καὶ τὴν μὲν
(30) ὅλην μὴ ποιεῖν πόλιν εὔτομον, κατὰ μέρη δὲ καὶ τόπους: οὕτω
γὰρ καὶ πρὸς ἀσφάλειαν καὶ πρὸς κόσμον ἕξει καλῶς.
περὶ δὲ τειχῶν, οἱ μὴ φάσκοντες δεῖν ἔχειν τὰς τῆς ἀρετῆς
ἀντιποιουμένας πόλεις λίαν ἀρχαίως ὑπολαμβάνουσιν, καὶ ταῦθ'
ὁρῶντες ἐλεγχομένας ἔργῳ τὰς ἐκείνως καλλωπισαμένας. (35) ἔστι
δὲ πρὸς μὲν τοὺς ὁμοίους καὶ μὴ πολὺ τῷ πλήθει διαφέροντας οὐ
καλὸν τὸ πειρᾶσθαι σῴζεσθαι διὰ τῆς τῶν τειχῶν ἐρυμνότητος: ἐπεὶ
δὲ καὶ συμβαίνειν ἐνδέχεται πλείω τὴν ὑπεροχὴν γίγνεσθαι τῶν
ἐπιόντων τῆς ἀνθρωπίνης τῆς ἐν τοῖς ὀλίγοις ἀρετῆς, εἰ δεῖ σῴζεσθαι
(40) καὶ μὴ πάσχειν κακῶς μηδὲ ὑβρίζεσθαι, τὴν ἀσφαλεστάτην
ἐρυμνότητα τῶν τειχῶν οἰητέον εἶναι πολεμικωτάτην,
| [7,1330b] § 2. A. d'autres égards, l'assiette de la ville doit être également choisie en
vue des occupations intérieures qu'y ont les citoyens, et des attaques qu'elle peut avoir
à supporter. Il faut qu'en cas de guerre, les habitants puissent aisément en sortir, et
que les ennemis aient autant de peine à y entrer qu'à en faire le blocus. La cité doit
avoir dans ses murs des eaux et des sources naturelles en quantité ; et à leur
défaut, il convient de creuser de vastes et nombreuses citernes, destinées à garder
les eaux pluviales, pour qu'on ne manque point d'eau, dans le cas où, durant la
guerre, les communications avec le pays viendraient à être coupées.
§ 3. Comme la première condition c'est la santé pour les habitants, et qu'elle
résulte d'abord de l'exposition et de la situation de la ville telle que nous l'avons
dite, et en second lieu de l'usage d'eaux salubres, ce dernier point exige aussi la
plus sérieuse attention . Les choses dont l'action s'exerce sur le corps le plus
fréquemment et le plus largement, ont aussi le plus d'influence sur la santé ; et
telle est précisément l'action naturelle de l'air et des eaux. Aussi partout où les
eaux naturelles ne seront ni également bonnes ni également abondantes, il sera
sage de séparer les eaux potables de celles qui peuvent suffire aux usages
ordinaires.
§ 4. Quant aux lieux de défense, la nature et l'utilité de l'emplacement varient
suivant les constitutions. Une ville haute convient à l'oligarchie et à la monarchie ;
la démocratie préfère une plaine. L'aristocratie rejette toutes ces positions, et
s'accommode plutôt de quelques hauteurs fortifiées. Quant à la disposition des
habitations particulières, elle paraît plus agréable et généralement plus commode,
si elles sont bien alignées à la moderne et d'après le système d'Hippodamus.
L'ancienne méthode avait, au contraire, l'avantage d'être plus sûre en cas de
guerre ; les étrangers, une fois engagés dans la ville, pouvaient difficilement en
sortir, et l'entrée ne leur avait pas coûté moins de peine.
§ 5. Il faut combiner ces deux systèmes, et l'on fera bien d'imiter ce que nos
cultivateurs nomment des quinconces dans la culture des vignes. On alignera
donc la ville seulement dans quelques parties, dans quelques quartiers, et non
dans toute sa superficie ; et l'on réunira par là l'élégance et la sûreté. Enfin, quant
aux remparts, ceux qui n'en veulent point d'autres pour les cités que la valeur des
habitants, sont dupes d'un vieux préjugé, bien que les faits aient sous leurs yeux
hautement démenti les cités qui s'étaient fait ce singulier point d'honneur.
§ 6. Il y aurait peu de bravoure à ne se défendre, contre des ennemis égaux ou peu
supérieurs en nombre, qu'à l'abri de ses murailles ; mais on a vu et l'on peut voir
fort bien encore les assaillants arriver en masse, sans que la valeur surhumaine
d'une poignée de braves puisse les repousser. Pour se mettre donc en garde contre
des revers et des désastres, pour échapper à une défaite certaine, les moyens les
plus militaires sont les fortifications les plus inexpugnables, surtout aujourd'hui
où l'art des sièges, avec ses traits et ses terribles machines, a fait tant de progrès.
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