HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre XII

Page 948

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[12,948] δ' ἀγὼν (948a) ἐν δικαστηρίῳ γιγνέσθω τοιῷδέ τινι τρόπῳ. πρῶτον μὲν νομοφύλακες ἔστωσαν τούτου τοῦ δικαστηρίου, ἔπειτα αὐτῶν τούτων οἱ ζῶντες, πρὸς δὲ τούτοις τὸ τῶν ἐκλεκτῶν δικαστήριον, γραφέσθω δὲ γραφόμενος, ὃν ἂν γράφηται, λέγουσαν τὴν γραφὴν ἀνάξιον εἶναι τὸν καὶ τὸν τῶν ἀριστείων καὶ τῆς ἀρχῆς· καὶ ἐὰν μὲν φεύγων ἁλῷ, στερέσθω τῆς ἀρχῆς καὶ τοῦ τάφου καὶ τῶν ἄλλων τῶν δοθεισῶν αὐτῷ τιμῶν, ἐὰν δὲ διώκων μὴ μεταλάβῃ τὸ πέμπτον μέρος τῶν (948b) ψήφων, τινέτω μὲν τοῦ μεγίστου τιμήματος δώδεκα μνᾶς, ὀκτὼ δὲ τοῦ δευτέρου, τρίτου δὲ ἕξ, τετάρτου δὲ δύο. CHAPITRE IV. Ῥαδαμάνθυος δὲ περὶ τὴν λεγομένην κρίσιν τῶν δικῶν ἄξιον ἄγασθαι, διότι κατεῖδεν τοὺς τότε ἀνθρώπους ἡγουμένους ἐναργῶς εἶναι θεούς, εἰκότως, ἅτε κατὰ τὸν τότε χρόνον τῶν πολλῶν ἐκ θεῶν ὄντων, ὧν εἷς ἦν αὐτός, ὥς γε λόγος. ἔοικεν δὴ δικαστῇ μὲν ἀνθρώπων οὐδενὶ διανοούμενος δεῖν ἐπιτρέπειν, θεοῖς δέ, ὅθεν ἁπλαῖ καὶ ταχεῖαι δίκαι ἐκρίνοντ' αὐτῷ· διδοὺς γὰρ περὶ ἑκάστων τῶν ἀμφισβητουμένων (948c) ὅρκον τοῖς ἀμφισβητοῦσιν ἀπηλλάττετο ταχὺ καὶ ἀσφαλῶς. νῦν δὲ δὴ ὅτε μέρος τι μέν, φαμέν, ἀνθρώπων τὸ παράπαν οὐχ ἡγοῦνται θεούς, οἱ δὲ οὐ φροντίζειν ἡμῶν αὐτοὺς διανοοῦνται, τῶν δὲ δὴ πλείστων ἐστὶ καὶ κακίστων δόξα ὡς σμικρὰ δεχόμενοι θύματα καὶ θωπείας πολλὰ συναποστεροῦσι χρήματα καὶ μεγάλων σφᾶς ἐκλύονται κατὰ πολλὰ ζημιῶν, οὐκέτι δὴ τοῖς νῦν ἀνθρώποις Ῥαδαμάνθυος (948d) ἂν εἴη τέχνη πρέπουσα ἐν δίκαις. μεταβεβληκυιῶν οὖν τῶν περὶ θεοὺς δοξῶν ἐν τοῖς ἀνθρώποις μεταβάλλειν δεῖ καὶ τοὺς νόμους· ἐν γὰρ λήξεσιν δικῶν τοὺς μετὰ νοῦ τιθεμένους νόμους ἐξαιρεῖν χρὴ τοὺς ὅρκους τῶν ἀντιδικούντων ἑκατέρων, καὶ τὸν λαγχάνοντά τῴ τινα δίκην τὰ μὲν ἐγκλήματα γράφειν, ὅρκον δὲ μὴ ἐπομνύναι, καὶ τὸν φεύγοντα κατὰ ταὐτὰ τὴν ἄρνησιν γράψαντα παραδοῦναι τοῖς ἄρχουσιν ἀνώμοτον. δεινὸν γάρ που, δικῶν γ' ἐν πόλει πολλῶν (948e) γενομένων, εὖ εἰδέναι σμικροῦ δεῖν τοὺς ἡμίσεις αὐτῶν ἐπιωρκηκότας, ἐν συσσιτίοις τε ἀλλήλοις εὐχερῶς συγγιγνομένους καὶ ἐν ἄλλαις συνουσίαις τε καὶ ἰδιωτικαῖς συγγενήσεσιν ἑκάστων. νόμος δὴ κείσθω δικαστὴν μὲν ὀμνύναι δικάζειν μέλλοντα, [12,948] La cause sera instruite devant un tribunal de la manière suivante. Ce tribunal comprendra d'abord des gardiens des lois, puis les censeurs vivants, auxquels on adjoindra les juges d'élite. Celui qui intentera l'accusation la formulera ainsi : Tel ou tel ne mérite pas le prix de la vertu et de la censure. Si l'accusé est convaincu, il sera destitué et privé de la sépulture et des autres distinctions qui lui ont été données. Mais si l'accusateur n'a pas réuni la cinquième partie des suffrages, il paiera une amende de douze mines, s'il est de la première classe ; de huit, s'il est de la seconde ; de six, s'il est de la troisième, et de deux, s'il est de la quatrième. CHAPITRE IV. Le procédé dont usait Rhadamanthe pour juger les procès dont nous parlons mérite notre admiration. Comme il voyait que les hommes de son temps étaient nettement convaincus de l'existence des dieux, ce qui était d'autant plus naturel qu'en ce temps-là la plupart étaient des enfants des dieux, au nombre desquels il se trouvait, dit-on, lui-même, il paraît qu'il était persuadé qu'il fallait ne remettre le jugement des procès à aucun homme, mais aux dieux. Aussi sa manière de rendre la justice était aussi simple que rapide. Il déférait le serment aux parties sur chaque point contesté et se tirait ainsi d'affaire vite et sûrement. Mais aujourd'hui, que parmi les hommes, les uns ne croient pas du tout à l'existence des dieux, que les autres pensent qu'ils ne s'intéressent pas à nous et que d'autres enfin, et ce sont les plus nombreux et les plus méchants, s'imaginent que les dieux, agréant leurs petits sacrifices et leurs flatteries, favorisent leurs rapines et qu'ils échappent souvent ainsi à de grands châtiments, la manière de juger de Rhadamanthe serait déplacée parmi les hommes de ce caractère. Puis donc que les opinions qu'on a des dieux ont changé, il faut aussi changer les lois. Donc dans les instances judiciaires, la loi, si elle a été faite avec intelligence, supprimera les serments déférés aux deux parties ; le demandeur écrira ses griefs sans prêter de serment, et le défendeur écrira de même ses dénégations sans rien jurer. Il serait fielleux, en effet, vu le grand nombre des procès qui se font dans un État, de savoir sans en pouvoir douter que presque la moitié des citoyens sont des parjures qui prennent sans difficulté leur repas en commun avec les autres et se rencontrent dans d'autres réunions publiques et dans le commerce privé. Posons donc la loi suivante : Tout juge prêtera serment avant de rendre sa sentence,


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Dernière mise à jour : 24/05/2007